Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les enseignantes sont majoritaires, mais elles sont nettement plus nombreuses en filière générale qu’en filière professionnelle.
Les jeunes enseignants (de moins de 30 ans) sont relativement peu nombreux et leur pourcentage diminue avec le niveau d'enseignement. Les jeunes enseignants sont en moyenne 12 % dans l’enseignement primaire, 10 % dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et 8 % dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE.
Dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire, le pourcentage d'enseignants de moins de 30 ans a diminué de 4 points de pourcentage en moyenne entre 2005 et 2018 dans les pays de l'OCDE dont les données sont disponibles.
Regards sur l'éducation 2020
Indicateur D5. Qui sont les enseignants ?
Faits marquants
Contexte
La demande d’enseignants dépend d’un certain nombre de facteurs, dont la taille moyenne des classes, le temps d’instruction des élèves et étudiants, le recours aux auxiliaires d’éducation et aux personnels de l’éducation hors enseignants, les taux de scolarisation à chaque niveau d’enseignement et l’âge de début et de fin de la scolarité obligatoire. Comme un grand nombre d’enseignants partiront à la retraite dans les dix années à venir dans de nombreux pays de l'OCDE et que l’effectif scolarisé devrait augmenter dans certains pays de l’OCDE, les gouvernements concernés auront à former et à recruter de nouveaux enseignants. Il est de toute évidence établi que la qualité des enseignants est le facteur intra-établissement le plus déterminant des résultats scolaires de sorte que des efforts concertés doivent être consentis pour inciter les meilleurs éléments à embrasser la profession d’enseignant et proposer aux enseignants une formation de qualité (OCDE, 2019[1]).
Les politiques de rétention des enseignants doivent promouvoir des environnements de travail qui encouragent les enseignants efficaces à continuer d'enseigner. Par ailleurs, la surreprésentation des enseignantes dans l’enseignement préprimaire et primaire et dans le premier cycle de l’enseignement secondaire est à l’origine d’un défaut de parité dans le corps enseignant dont l’impact potentiel sur l’apprentissage mérite une analyse approfondie (OCDE, 2018[2]).
Autres faits marquants
Les enseignantes sont majoritaires dans l'enseignement primaire et secondaire, mais elles sont sous-représentées dans l'enseignement tertiaire. Tous niveaux d'enseignement confondus, c’est dans la nouvelle génération d’enseignants (ceux de moins de 30 ans) que le pourcentage de femmes est le plus élevé.
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le défaut de parité dans le corps enseignant a augmenté progressivement en faveur des femmes dans l’enseignement primaire et secondaire entre 2005 et 2018, mais a diminué, en faveur des hommes, dans l’enseignement tertiaire.
Le pourcentage d'enseignants plus âgés (les 50 ans et plus) augmente avec le niveau d’enseignement : il s’établit à 32 % dans l’enseignement primaire, à 36 % dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et à 39 % dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
En moyenne, quelque 90 % des enseignants évoquent le sentiment d'épanouissement personnel que leur procure le fait d'influer sur le développement des enfants et de contribuer à la société dans les pays de l'OCDE qui ont participé à l'Enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (TALIS). En moyenne, 76 % des enseignants assurent qu'ils choisiraient de nouveau le métier d'enseignant si c'était à refaire.
Analyse
Répartition des enseignants selon le sexe
Pourcentage d'enseignantes, par niveau d’enseignement
Dans les pays de l’OCDE, les femmes constituent en moyenne 70 % du corps enseignant tous niveaux d’enseignement confondus. Les pourcentages les plus élevés d’enseignantes s’observent dans les premières années de la scolarité et diminuent à chaque niveau supérieur d’enseignement. Dans les pays de l'OCDE, les femmes représentent en moyenne 96 % du corps enseignant dans l’enseignement préprimaire et 82 % dans l’enseignement primaire, mais seulement 60 % dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et 44 % dans l’enseignement tertiaire (voir le Tableau D5.1).
Les femmes constituent plus de 85 % du corps enseignant dans l’enseignement préprimaire dans tous les pays membres et partenaires de l'OCDE dont les données sont disponibles et en constituent plus de 65 % dans l’enseignement primaire dans tous les pays, sauf au Japon (64 %), en Turquie (62 %) et en Arabie saoudite (52 %). Dans l'enseignement secondaire, les enseignantes restent majoritaires, mais leur pourcentage est moins élevé qu’aux niveaux inférieurs d’enseignement. Les femmes représentent en moyenne 67 % du corps enseignant dans le premier cycle de l'enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE, mais leur pourcentage varie entre 43 % au Japon et 85 % en Lettonie. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le pourcentage d’enseignantes diminue et passe à 60 % en moyenne dans les pays de l’OCDE, mais il varie sensiblement entre les pays (de 31 % au Japon à 80 % en Lettonie) (voir le Tableau D5.1).
Dans l’enseignement tertiaire, la tendance s’inverse : le corps professoral est majoritairement masculin et les femmes en représentent en moyenne 44 % dans les pays de l’OCDE. En fait, les femmes ne représentent plus de 50 % du corps professoral de l’enseignement tertiaire qu’en Fédération de Russie, en Finlande, en Lettonie et en Lituanie parmi les pays dont les données sont disponibles. C'est au Japon que le pourcentage d’enseignantes est le moins élevé dans l’enseignement tertiaire (28 %) de tous les pays de l’OCDE (voir le Tableau D5.1).
Pourcentage d'enseignantes dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire, selon la filière d’enseignement
Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les enseignantes tendent à être plus nombreuses en filière générale qu’en filière professionnelle, même si elles sont surreprésentées dans les deux filières. Dans les pays de l’OCDE, les femmes représentent en moyenne 62 % du corps enseignant en filière générale, un corps majoritairement féminin dans tous les pays sauf en Suisse (48 %). Le pourcentage d'enseignantes est particulièrement élevé dans des pays comme la Lettonie et la Lituanie, où il est supérieur à 80 %. Le pourcentage d'enseignantes est en revanche moins élevé en filière professionnelle : 56 % en moyenne dans les pays de l'OCDE. En filière professionnelle, le pourcentage d'enseignantes est compris entre 44 % en Suisse et 73 % en Lettonie (voir le Graphique D5.1).
Le pourcentage d'enseignantes varie sensiblement entre la filière générale et la filière professionnelle dans certains pays. Il est par exemple au moins 10 points de pourcentage plus élevé en filière générale qu'en filière professionnelle en Autriche, au Brésil, en Finlande, en Hongrie, en Lettonie et en Lituanie, où le corps enseignant est toutefois majoritairement féminin en filière professionnelle. Les enseignantes sont en revanche aussi nombreuses en filière générale qu'en filière professionnelle en Norvège (55 %), aux Pays-Bas (54 %), en République tchèque (60 %) et en Slovénie (67 %) (voir le Graphique D5.1).
Encadré D5.1. Défaut de parité dans le corps enseignant : Causes et implications
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à expliquer le défaut de parité dans le corps enseignant aux niveaux d’enseignement et dans les filières. L’un de ces facteurs pourrait être d’ordre culturel : les perceptions sociales des liens entre le sexe et les professions pourraient influencer les choix de carrière des hommes et des femmes. Cette différenciation commence souvent très tôt, lorsque les parents nourrissent pour leurs enfants des ambitions professionnelles qui peuvent être basées sur des stéréotypes sexistes (Croft et al., 2014[3] ; Kane et Mertz, 2012[4] ; OCDE, 2015[5]). Dans le corps enseignant, des différences hommes-femmes s’observent même entre les domaines d’études. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, les femmes sont moins nombreuses parmi les professeurs de sciences, de mathématiques et de technologie que dans l’ensemble du corps enseignant (OCDE, 2014[6] ; OCDE, 2018[2]). Ce constat pourrait lui aussi s’expliquer par le fait que la science et les technologies sont perçues comme des domaines masculins, ce qui pourrait décourager les femmes d’entreprendre des études tertiaires scientifiques (voir l’indicateur B4 et (OCDE, 2014[6])).
D’un point de vue économique, les jeunes choisissent aussi leur profession en fonction de leurs prétentions salariales. Dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire, les hommes gagnent en moyenne moins s’ils sont enseignants que s’ils exercent une autre profession, tandis que les femmes gagnent pratiquement autant qu’elles enseignent dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire ou qu’elles exercent une autre profession dans les pays de l’OCDE (voir l’indicateur D3 et (OCDE, 2018[2])). À cause de ces différences salariales relatives, la profession d’enseignant est probablement plus attractive que d'autres professions pour les femmes que pour les hommes.
Les effets potentiels de ce défaut de parité dans le corps enseignant sur les résultats et la motivation des élèves et étudiants et la rétention des enseignants méritent d’être étudiés, en particulier dans les pays où la profession d’enseignant attire peu les hommes (Drudy, 2008[7] ; OCDE, 2006[8] ; OCDE, 2009[9]). Il n’y a guère d’éléments à l’appui de la thèse selon laquelle le sexe des enseignants a un impact sur les résultats scolaires (Antecol, Eren et Ozbeklik, 2012[10] ; Holmlund et Sund, 2008[11]), mais promouvoir une plus grande parité pourrait avoir des effets positifs sur tous les élèves. Les enseignantes et les enseignants peuvent en particulier contribuer à bannir les stéréotypes sexistes et aider leurs élèves à développer une identité sexuelle positive (Hutchings et al., 2008[12]). Certains éléments montrent en particulier que les attitudes des enseignantes à l’égard de certaines matières, telles que les mathématiques, peuvent influer sur les résultats des filles dans leur classe (Beilock et al., 2010[13] ; OCDE, 2014[14]).
Pourcentage d’enseignantes, selon le groupe d’âge et le niveau d’enseignement
Comme les femmes sont plus nombreuses dans l’effectif de jeunes enseignants ainsi que dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire en éducation (voir la Base de données de Regards sur l’éducation), le défaut de parité pourrait s’aggraver à l’avenir dans l’enseignement primaire et secondaire, où le corps enseignant est majoritairement féminin.
Dans la plupart des pays, les femmes sont plus nombreuses parmi les jeunes enseignants (ceux âgés de moins de 30 ans) que parmi les enseignants plus âgés (ceux âgés de plus de 49 ans). Dans l’enseignement primaire, la différence de pourcentage d'enseignantes entre les deux groupes d’âge est relativement ténue, puisque le pourcentage d'enseignantes s’établit en moyenne à 83 % chez les plus jeunes et à 82 % chez les plus âgés dans les pays de l'OCDE. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, la différence est ténue aussi dans l’ensemble : les femmes représentent 68 % des enseignants de moins de 30 ans et 66 % de ceux âgés de plus de 49 ans. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, la différence est nettement plus marquée : on compte en moyenne 63 % de femmes parmi les jeunes enseignants, mais 56 % parmi les enseignants plus (voir le Tableau D5.2).
Il n’en va pas de même l’enseignement tertiaire, où les enseignantes sont dans l’ensemble minoritaires, mais le pourcentage plus élevé d'enseignantes dans la génération plus jeune suggère l’amélioration du degré de parité à l’avenir. À ce niveau d’enseignement, le pourcentage de femmes est proche de 50 % dans l'effectif de jeunes enseignants : en moyenne, 52 % des enseignantes sont âgées de moins de 30 ans et 39 % d’entre elles sont âgées de plus de 49 ans dans les pays de l’OCDE (voir le Tableau D5.2).
Ces indicateurs confirment la dynamique de l’évolution du défaut de parité au cours des dix dernières années : le défaut de parité dans le corps enseignant augmente progressivement dans l’enseignement primaire et secondaire, mais diminue dans l’enseignement tertiaire. Entre 2005 et 2018, le pourcentage d’enseignantes a augmenté, ce qui a creusé la différence entre les sexes de 3 points de pourcentage dans l’enseignement primaire et secondaire (tous niveaux confondus), mais a comblé le déficit de femmes de 5 points de pourcentage dans l’enseignement tertiaire selon la moyenne calculée sur la base de tous les pays de l’OCDE dont les données des deux années de référence sont disponibles. Dans l’enseignement primaire et secondaire, cette différence représente plus de 5 points de pourcentage dans des pays tels que l’Allemagne, la Corée, la Grèce, l’Irlande, la République tchèque et la Slovénie. Dans l’enseignement tertiaire, le défaut de parité a sensiblement diminué dans de nombreux pays, de 7 points de pourcentage au moins en Allemagne, en Belgique, au Japon, aux Pays-Bas et en Slovénie (voir le Tableau D5.2).
Ce défaut persistant de parité parmi les enseignants ainsi que parmi les chefs d’établissement est source de préoccupation. Des pays tels que le Royaume-Uni ont adopté des politiques visant à encourager le recrutement et la rétention d’enseignants au profil varié pour promouvoir la diversité et la parité dans le corps enseignant (OCDE, 2014[6] ; OCDE, 2018[2]).
Pyramide des âges des enseignants
Chez les enseignants, la pyramide des âges varie sensiblement entre les pays et les niveaux d’enseignement sous l’effet de différents facteurs, dont la taille et la pyramide des âges de la population et la durée de l’enseignement tertiaire ainsi que les conditions de travail et le salaire des enseignants. Ainsi, la régression des taux de natalité peut entraîner un tassement de la demande de nouveaux enseignants et des études tertiaires plus longues peuvent retarder l’entrée des enseignants dans la vie active. Des salaires compétitifs, de bonnes conditions de travail et des perspectives professionnelles prometteuses ont incité des jeunes à embrasser la profession d’enseignant dans certains pays et ont favorisé la rétention des enseignants efficaces dans d’autres pays.
Les jeunes (de moins de 30 ans) sont peu nombreux dans le corps enseignant : ils ne sont en moyenne que 12 % dans l’enseignement primaire, 10 % dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et 8 % dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE. Cette tendance est particulièrement frappante dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, où le pourcentage d’enseignants de moins de 30 ans est inférieur à 10 % dans la plupart des pays. À ce niveau d'enseignement, le pourcentage de jeunes enseignants est même inférieur à 5 % au Danemark, en Espagne, en Finlande, en Grèce, en Hongrie, en Italie, en Lituanie, en Pologne, au Portugal, en République tchèque et en Slovénie (voir le Graphique D5.2).
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, plus de la moitié des enseignants en poste dans l’enseignement primaire et secondaire ont entre 30 et 49 ans et un pourcentage élevé d'entre eux ont au moins 50 ans. Le pourcentage d'enseignants plus âgés (les 50 ans et plus) augmente avec le niveau d’enseignement : il s’établit à 32 % dans l’enseignement primaire, à 36 % dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et à 39 % dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans la plupart des pays, un enseignant sur trois a au moins 50 ans dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire. Le pourcentage d'enseignants plus âgés varie toutefois fortement entre les pays dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire : de 15 % en Turquie à 63 % en Italie (voir le Tableau D5.3).
Le vieillissement du corps enseignant a un certain nombre d’implications pour les systèmes d’éducation. Il peut non seulement impliquer d'intensifier les efforts de formation et de recrutement pour remplacer les enseignants qui partent à la retraite, mais aussi influer sur les décisions budgétaires. Dans la plupart des systèmes d’éducation, la rémunération des enseignants augmente avec l’ancienneté. Le vieillissement des enseignants entraîne donc une augmentation des coûts de l’éducation, laquelle réduit les marges budgétaires permettant de prendre de nouvelles initiatives (voir l'encadré D2.3 dans l’indicateur D2). Par ailleurs, le pourcentage élevé d'enseignants de plus de 50 ans suscite des craintes en pleine crise de COVID-19, car les personnes plus âgées risquent davantage de développer des formes graves de la maladie (Jordan, Adab et Cheng, 2020[15]).
Évolution du pourcentage de jeunes enseignants dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire entre 2005 et 2018
Comme indiqué ci-dessus, le deuxième cycle de l'enseignement secondaire est le niveau d'enseignement où le pourcentage de jeunes enseignants est le moins élevé en moyenne dans les pays de l'OCDE. Leur pourcentage a de surcroît diminué ces dernières années. En moyenne, 12 % des enseignants en poste dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire avaient moins de 30 ans en 2005, un pourcentage qui a diminué de 4 points de pourcentage entre 2005 et 2018. C'est au Luxembourg (8 points de pourcentage) et en Pologne (10 points de pourcentage) que la diminution a été la plus forte. Le pourcentage de jeunes enseignants reste supérieur à la moyenne de l'OCDE au Luxembourg (10 %), mais est désormais inférieur à la moyenne en Pologne (4 %) (voir le Graphique D5.3).
Le pourcentage de jeunes enseignants a toutefois augmenté dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire entre 2005 et 2018 dans quelques pays. C’est au Chili (6 points de pourcentage), au Japon (4 points de pourcentage) et au Royaume-Uni (4 points de pourcentage) que l’augmentation a été la plus forte (voir le Graphique D5.3). Cela s’explique en partie par les efforts déployés pour mettre en œuvre les politiques de recrutement d’enseignants. Le Royaume-Uni a par exemple lancé une grande campagne de recrutement au début des années 2000 dans le but d’améliorer le statut des enseignants. La campagne a été rythmée par des slogans tels que « Use your head : teach » ou « Turn your talent to teaching », le but étant d’attirer des jeunes tentés par la profession d’enseignant, mais rebutés par plusieurs obstacles, dont le fardeau financier de la formation initiale. Le Royaume-Uni a également prévu d’accorder un soutien financier aux futurs enseignants en formation (OCDE, 2011[16]). De même, le Chili a mis en œuvre en 2017 la Politique nationale relative aux enseignants, qui définit une nouvelle grille salariale et un système de développement professionnel pour les enseignants en poste dans les établissements publics. Le gouvernement chilien a aussi adopté le programme d'octroi de bourses « Vocation d’enseignant », qui couvre les frais de scolarité des étudiants à l’université (Santiago et al., 2017[17]).
Encadré D5.2. Attirer et retenir les enseignants : les leçons de l'Enquête TALIS de 2018
L'Enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (TALIS) est représentative de quelque 260 000 enseignants dans 48 pays et économies et est axée sur diverses thématiques, dont les conditions de travail des enseignants et des chefs d’établissement, leurs motivations et leur satisfaction professionnelle. Cet encadré porte sur les raisons qui ont incité les enseignants à choisir leur métier ainsi que sur leur satisfaction professionnelle, deux aspects qui peuvent influer sur l'attractivité de la profession et la rétention des enseignants.
Comprendre ce qui a incité les enseignants à opter pour leur profession permet de mieux cerner les aspects qui rendent leur profession attractive. Un pourcentage élevé des enseignants en poste dans le premier cycle de l'enseignement secondaire citent le fait de se mettre au service de la société parmi leurs principales motivations. En fait, quelque 90 % des enseignants évoquent le sentiment d'épanouissement personnel que leur procure le fait d'influer sur le développement des enfants et de contribuer à la société dans les pays de l'OCDE. Les facteurs liés au temps de travail et à la sécurité de l'emploi et des revenus sont cités parmi les aspects importants par environ 60 % à 70 % d'enseignants (OCDE, 2019[1])1.
L'Enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (TALIS) s'intéresse aussi à la satisfaction professionnelle des enseignants, qui peut être à la clé de leur rétention. En moyenne, 39 % seulement des enseignants en poste dans le premier cycle de l'enseignement secondaire se disent satisfaits de leur rémunération, mais la grande majorité d'entre eux (90 %) se disent dans l'ensemble satisfaits de leur travail et de leur établissement dans les pays de l'OCDE. Par ailleurs, 76 % des enseignants assurent qu'ils choisiraient de nouveau le métier d'enseignant si c'était à refaire. Ce pourcentage varie toutefois sensiblement entre les pays. Moins de 65 % des enseignants choisiraient de nouveau leur profession si c'était à refaire en Afrique du Sud, en Islande, au Japon, en Lituanie et en Suède, mais plus de 90 % en disent autant en Argentine (Ciudad Autónoma de Buenos Aires), en Colombie et au Mexique (voir le Graphique D5.4 et (OCDE, 2020[18])).
Plusieurs facteurs sont des variables prédictives de la satisfaction professionnelle des enseignants, notamment la sélection de candidats très motivés déterminés à apprendre tout au long de la vie, l'importance accordée à l'initiation et au tutorat pendant toute la carrière et la possibilité de continuer à se former sur le plan professionnel d'une façon qui influe vraiment sur les pratiques pédagogiques. Les conditions de travail et le climat scolaire (un environnement professionnel axé sur la collégialité) ainsi que des facteurs liés à la confiance qu'inspirent les enseignants et au respect pour leur travail sont parfois déterminants pour la satisfaction professionnelle des enseignants et l'attractivité de leur profession (Schleicher, 2018[19]).
1. Les indicateurs présentés dans cette section sont dérivés des pourcentages moyens d'enseignants en poste dans le premier cycle de l'enseignement secondaire qui estiment d'une importance modérée à grande les facteurs qui les ont incités à devenir enseignants dans les 31 pays de l'OCDE participant à l'Enquête TALIS.
Définitions
Il existe deux catégories d’enseignants :
La catégorie des auxiliaires d’éducation et des assistants de recherche inclut le personnel non certifié et les étudiants qui aident les enseignants à donner cours.
La catégorie des enseignants inclut le personnel certifié directement impliqué dans l’instruction des élèves ou étudiants. Elle englobe les enseignants qui ont une charge d'enseignement, qui dispensent un enseignement spécialisé, qui prennent en charge des élèves ou étudiants constituant une classe entière dans une salle de classe ou des élèves ou étudiants réunis en petits groupes dans une salle spécialisée ou qui donnent des cours particuliers dans une salle de classe ou un autre local. Dans l’enseignement tertiaire, le personnel académique inclut le personnel dont la mission principale relève de l’enseignement ou de la recherche. Cette catégorie inclut également les chefs de département qui ont une charge d'enseignement, mais exclut le personnel non certifié qui assiste les enseignants lors des cours aux étudiants, comme les auxiliaires d’éducation ou le personnel paraprofessionnel.
Méthodologie
Le pourcentage d’enseignants dans la population correspond au pourcentage d’enseignants par groupe d’âge (par exemple chez les moins de 30 ans) dans l’effectif total de la population du même âge.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2019[20]). Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/69096873-en).
Source
Les données se rapportent à l’année académique 2017/18 et proviennent de l’exercice UNESCO-ISU/OCDE/Eurostat de collecte de données statistiques sur l’éducation réalisé par l’OCDE en 2019. Voir l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/69096873-en) pour plus de détails.
Références
[10] Antecol, H., O. Eren et S. Ozbeklik (2012), « The effect of teacher gender on student achievement in primary school: Evidence from a randomized experiment », IZA Discussion Paper Series, n° 6453, Forschungsinstitut zur Zukunft der Arbeit, Bonn, http://ftp.iza.org/dp6453.pdf (consulté le 20 avril 2018).
[13] Beilock, S. et al. (2010), « Female teachers’ math anxiety affects girls’ math achievement », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 107/5, pp. 1860-1863, http://dx.doi.org/10.1073/pnas.0910967107.
[3] Croft, A. et al. (2014), « The second shift reflected in the second generation: Do parents’ gender roles at home predict children’s aspirations? », Psychological Science, vol. 25/7, pp. 1418-1428, http://dx.doi.org/10.1177/0956797614533968.
[7] Drudy, S. (2008), « Gender balance/gender bias: The teaching profession and the impact of feminisation », Gender and Education, vol. 20/4, pp. 309-323, http://dx.doi.org/10.1080/09540250802190156.
[11] Holmlund, H. et K. Sund (2008), « Is the gender gap in school performance affected by the sex of the teacher? », Labour Economics, vol. 15/1, pp. 37-53, http://dx.doi.org/10.1016/j.labeco.2006.12.002.
[12] Hutchings, M. et al. (2008), « Nice and kind, smart and funny: What children like and want to emulate in their teachers », Oxford Review of Education, vol. 34/2, pp. 135-157, http://dx.doi.org/10.1080/03054980701663959.
[15] Jordan, R., P. Adab et K. Cheng (2020), « Covid-19: Risk factors for severe disease and death », BMJ, p. m1198, http://dx.doi.org/10.1136/bmj.m1198.
[4] Kane, J. et J. Mertz (2012), « Debunking myths about gender and mathematics performance », Notices of the American Mathematical Society, vol. 59/1, http://dx.doi.org/10.1090/noti790.
[18] OCDE (2020), Résultats de TALIS 2018 (Volume II) : Des enseignants et chefs d’établissement comme professionnels valorisés, TALIS, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/69e92fca-fr.
[20] OCDE (2019), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[1] OCDE (2019), Résultats de TALIS 2018 (Volume I) : Des enseignants et chefs d’établissement en formation à vie, TALIS, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/5bb21b3a-fr.
[2] OCDE (2018), « Les déséquilibres entre les sexes dans la profession enseignante », Les indicateurs de l’éducation à la loupe, n° 49, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/026cb10b-fr.
[5] OCDE (2015), « Comment expliquer l’inégalité entre les sexes dans l’éducation ? », PISA à la loupe, n° 49, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/5js4xffc0pbr-fr.
[14] OCDE (2014), Résultats de TALIS 2013 : Une perspective internationale sur l’enseignement et l’apprentissage, TALIS, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264214293-fr.
[6] OCDE (2014), Résultats du PISA 2012 : Savoirs et savoir-faire des élèves (Volume I) : Performance des élèves en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en sciences, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264208827-fr.
[16] OCDE (2011), Lessons from PISA for the United States, Strong Performers and Successful Reformers in Education, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264096660-en.
[9] OCDE (2009), Creating Effective Teaching and Learning Environments : First Results from TALIS, TALIS, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264068780-en.
[8] OCDE (2006), Le rôle crucial des enseignants : Attirer, former et retenir des enseignants de qualité, Politiques d’éducation et de formation, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264018051-fr.
[17] Santiago, P. et al. (2017), OECD Reviews of School Resources: Chile 2017, OECD Reviews of School Resources, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264285637-en.
[19] Schleicher, A. (2018), TALIS 2018: Insights and Interpretations, OCDE, Paris, http://www.oecd.org/education/talis/TALIS2018_insights_and_interpretations.pdf (consulté le 29 mai 2020).
Tableaux de l’indicateur D5
Tableau D5.1 Répartition des enseignants par sexe (2018)
Tableau D5.2 Répartition des enseignants par sexe selon le groupe d’âge (2018) et pourcentage de femmes parmi les enseignants, tous groupes d’âge confondus (2005 et 2018)
Tableau D5.3 Pyramide des âges des enseignants (2018)
Date butoir pour les données : 19 juillet 2020. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne (http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en). D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/.
StatLink : https://doi.org/10.1787/888934165909