Les jeunes adultes, à savoir les 25-34 ans, sont plus instruits aujourd’hui qu’il y a une dizaine d’années. Le pourcentage de jeunes adultes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a diminué, passant de 20 % en 2009 à 15 % en 2019 en moyenne dans les pays de l’OCDE.
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 40 % des jeunes adultes sont au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire, dont 59 % en filière professionnelle. Le pourcentage de diplômés en filière professionnelle a toutefois diminué de génération en génération : ils sont 66 % parmi les 35-44 ans et 72 % parmi les 55-64 ans.
Dans l’ensemble, le niveau de formation égal à l’enseignement tertiaire est le plus courant chez les 25-34 ans dans les pays de l’OCDE (45 %). Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire varie toutefois sensiblement entre les pays, de 24 % au Mexique à 70 % en Corée et en Irlande. La licence, ou formation équivalente, est le niveau le plus courant des jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire dans la plupart des pays membres et partenaires de l’OCDE.
Regards sur l'éducation 2020
Indicateur A1. Quel est le niveau de formation de la population adulte ?
Faits marquants
Contexte
Offrir à tous la possibilité de suivre un enseignement de haute qualité est une composante fondamentale du contrat social. Il est absolument essentiel d’éliminer l’inégalité des chances dans l’éducation pour améliorer la mobilité sociale et les retombées socio-économiques.
L’indicateur du niveau de formation correspond au pourcentage d’individus officiellement diplômés d’un certain niveau d’enseignement dans la population. Le niveau de formation sert souvent d’indicateur pour juger des compétences des individus et rendre compte du capital humain – c’est-à-dire du niveau de compétence associé à un certain niveau de formation dans la population et la main-d’œuvre.
Des niveaux de formation plus élevés sont associés à plusieurs retombées sociales et économiques positives pour les individus (voir les indicateurs A2, A3, A4, A5, A6 et A7). Les individus très instruits tendent dans l’ensemble à être plus engagés dans la vie sociale et à afficher une rémunération relative et des taux d’emploi supérieurs. Le niveau de formation est également en corrélation positive avec une plus grande propension à suivre des formations formelles ou non formelles à l’âge adulte.
Les individus sont donc incités à poursuivre leurs études tandis que les gouvernements sont eux incités à fournir les infrastructures appropriées pour favoriser l’élévation du niveau de formation de la population et à prévoir l’organisation requise pour ce faire. Au cours des dernières décennies, le niveau de formation de la population, en particulier des jeunes et des femmes, a sensiblement augmenté dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE.
Autres faits marquants
Dans la majorité des pays membres et partenaires de l’OCDE, les femmes sont sous-représentées dans l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle, et la différence entre les sexes, qui est favorable aux hommes, est plus marquée chez les adultes plus jeunes que plus âgés.
La filière professionnelle offre souvent la possibilité d’acquérir de l’expérience pratique durant les études. Trois quarts environ des jeunes diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle ont suivi une formation avec composante pratique, souvent obligatoire.
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le pourcentage de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire a augmenté de 10 points de pourcentage environ entre 2009 et 2019. Cette progression est allée de pair avec la diminution du pourcentage de 25-34 ans au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire dans la plupart des pays.
Le pourcentage de 25-34 ans diplômés à l’issue d’une formation tertiaire de cycle court atteint 8 % seulement dans les pays de l’OCDE. Il est inférieur à 1 % en Allemagne, en Italie et en République tchèque, mais est supérieur à 20 % au Canada et en Corée. Dans l’ensemble, la filière professionnelle est plus courante que la filière générale à ce niveau d’enseignement, mais certains pays, comme les États-Unis et la Norvège, font figure d’exception : le pourcentage de 25-34 ans diplômés de ce niveau est plus élevé en filière générale.
Analyse
Niveau de formation inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire
Le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est à présent le niveau minimum requis pour évoluer dans l’économie et la société modernes. Les jeunes qui arrêtent leurs études avant d’avoir terminé le deuxième cycle de l’enseignement secondaire peinent à trouver leur place sur le marché du travail et tendent de surcroît à être plus « déconnectés » de leurs semblables plus instruits (OCDE, 2019[1]). En fait, la majorité des jeunes (les 25-34 ans) sont au moins diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans la plupart des pays membres et partenaires de l’OCDE (voir le Graphique A1.1). En moyenne, dans les pays de l’OCDE, l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire atteint 31 % chez les adultes plus âgés (les 55-64 ans), contre 15 % seulement chez leurs cadets (les 25-34 ans). Dans tous les pays membres et partenaires de l’OCDE, sauf en Estonie, en Lettonie et en Lituanie, les 25-34 ans sont plus susceptibles d’être au moins diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire que les 55-64 ans (voir le Tableau A1.3).
Chez les jeunes adultes, l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a diminué, passant de 20 % en 2009 à 15 % en 2019 en moyenne dans les pays de l’OCDE. La diminution a été plus nette dans les pays où l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire était élevé en début de période. Il apparaît par exemple qu’au Costa Rica, au Mexique, au Portugal et en Turquie, plus de 50 % des 25-34 ans n’étaient pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en 2009, mais ce pourcentage a diminué de 10 points de pourcentage au moins ; l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire y reste inférieur à la moyenne de l’OCDE, mais a nettement régressé au cours des 10 dernières années. En Espagne, le pourcentage de 25-34 ans non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire était élevé aussi en 2009, mais il n’a diminué que de 5 points de pourcentage entre 2009 et 2019 pour atteindre 30 %. La Norvège est le seul des pays disposant de données comparables pour 2009 et 2019 où le pourcentage de jeunes adultes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a augmenté au cours des 10 dernières années (voir le Tableau A1.2 et le Graphique A1.2).).
Chez les jeunes, les hommes (17 %) sont plus nombreux que les femmes (14 %) dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans la plupart des pays membres et partenaires de l’OCDE. Cette différence entre les sexes représente au moins 10 points de pourcentage en Espagne, en Islande et au Portugal. L’Indonésie et la Turquie font figure d’exception : les jeunes femmes sont plus nombreuses (à hauteur d’au moins 3 points de pourcentage) que les jeunes hommes dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Toutefois, la différence entre les sexes en défaveur des jeunes hommes s’est creusée au cours des 10 dernières années dans un tiers environ des pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données de 2009 et de 2019 sont comparables – l’Afrique du Sud, le Costa Rica, l’Islande, le Mexique et la Norvège (voir le Tableau A1.2).
Niveau de formation égal au deuxième cycle de l’enseignement secondaire et à l’enseignement post-secondaire non tertiaire, selon la filière
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le pourcentage de 25-34 ans au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire varie entre 21 % en Irlande et 60 % en République tchèque (voir le Graphique A1.1). Ce pourcentage a diminué, passant de 44 % en 2009 à 40 % en 2019 en moyenne dans les pays de l’OCDE, car la probabilité de faire des études tertiaires a augmenté en 10 ans (voir le Tableau A1.2). Le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement post-secondaire non tertiaire restent les niveaux de formation les plus courants chez les 25-34 ans dans 16 pays de l’OCDE : l’Allemagne, l’Autriche, le Chili, la Colombie, l’Estonie, la Finlande, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, la Lettonie, le Mexique, la Pologne, le Portugal, la République slovaque, la République tchèque et la Slovénie (voir le Tableau A1.3).
Le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est souvent scindé en deux filières : la filière générale, qui vise à préparer les élèves à faire des études tertiaires, et la filière professionnelle, qui vise à les préparer à entrer directement dans la vie active. Dans la plupart des pays, l’enseignement post-secondaire non tertiaire est essentiellement professionnel (voir le Tableau A1.3).
En moyenne, les adultes au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire sont plus nombreux à avoir suivi la filière professionnelle (27 %) que la filière générale (16 %) dans les pays de l’OCDE. Ils sont toutefois plus nombreux à avoir suivi la filière générale dans un certain nombre de pays. Cet écart s’élève à 10 points de pourcentage au Canada, au Chili, au Costa Rica, en Grèce, en Israël, au Mexique et au Portugal, et est inférieur à 5 points de pourcentage en Espagne, en République tchèque et en Turquie (voir le Tableau A1.1).
Dans la plupart des pays, l’effectif diplômé en filière professionnelle a diminué de génération en génération. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le pourcentage de diplômés en filière professionnelle dans l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire s’établit à 72 % chez les 55-64 ans (les adultes plus âgés), à 66 % chez les 35-44 ans et à 59 % chez les 25-34 ans (les jeunes adultes). La différence de pourcentage entre les plus âgés et les plus jeunes est supérieure à 30 points de pourcentage en Islande, au Luxembourg et au Mexique (voir le Graphique A1.3). Les innovations technologiques et l’intégration économique ont incité de nombreux secteurs à actualiser leurs profils de compétence ou de qualification. Les jeunes ont peut-être plus intérêt que leurs aînés à suivre la filière générale dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, puis à faire des études tertiaires.
La situation n’a toutefois pas évolué partout de la même façon. Le pourcentage de diplômés en filière professionnelle a augmenté de plus de 10 points de pourcentage entre les deux groupes d’âge limites, mais reste inférieur à la moyenne de l’OCDE en Espagne, en Grèce et au Portugal. Il est globalement resté stable entre les générations et est supérieur à la moyenne de l’OCDE en France, en Italie, aux Pays-Bas et en République slovaque (voir le Graphique A1.3).
Différences entre les hommes et les femmes en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement post-secondaire non tertiaire
Dans la plupart des pays membres et partenaires de l’OCDE, les femmes sont sous-représentées dans l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle. Elles représentent moins de 35 % des 25-34 ans à disposer de ce niveau de formation au Canada, en Islande et en Lituanie. Le Chili, le Costa Rica, l’Espagne et le Mexique sont les seuls pays où les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’être diplômées du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle (voir le Graphique A1.4).
La sous-représentation des femmes en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement post-secondaire non tertiaire est liée aux domaines d’études et aux conditions d’admission. Les femmes sont dans l’ensemble plus nombreuses à suivre une formation dans le domaine de la santé et de la protection sociale, ce qui s’explique par leur aptitude supposée à prendre soin d’autrui. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les femmes représentent plus de 80 % de l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle dans le domaine de la santé et de la protection sociale (OCDE, 2019[1]). Par ailleurs, les formations dans ce domaine d’études relèvent souvent d’un niveau supérieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans les pays de l’OCDE, 13 % seulement des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont suivi une formation en rapport avec la santé ou la protection sociale (voir l’indicateur B7). Toutefois, les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont plus nombreux que ceux diplômés de l’enseignement post-secondaire non tertiaire dans l’effectif diplômé de ces deux niveaux d’enseignement. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 36 % des adultes sont diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, alors que 6 % seulement d’entre eux le sont de l’enseignement post-secondaire non tertiaire (voir le Tableau A1.1).
Dans la plupart des pays membres et partenaires de l’OCDE, la différence de pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle s’est creusée entre les hommes et les femmes au fil des générations. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le pourcentage de femmes diplômées en filière professionnelle s’établit à 46 % chez les 55-64 ans, mais à 42 % seulement chez les 25-34 ans. Les jeunes femmes sont plus susceptibles que leurs aînées d’être diplômées en filière professionnelle en Australie, au Chili, au Costa Rica, en Islande, au Luxembourg, au Royaume-Uni et en Turquie. En Espagne et au Mexique, le défaut de parité de l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle est moindre dans la jeune génération que dans la génération plus âgée, mais la différence reste favorable aux femmes (voir le Graphique A1.4).
Encadré A1.1. Expérience professionnelle en cours de formation dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement post-secondaire non tertiaire
En dépit de l’expansion de l’enseignement tertiaire, le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement post-secondaire non tertiaire restent les niveaux de formation les plus courants dans la plupart des pays. Aujourd’hui, l’enseignement secondaire doit permettre aux jeunes non seulement d’acquérir les connaissances fondamentales requises pour poursuivre leurs études, mais aussi d’entrer dans la vie active (Musset, 2019[2]).
La filière professionnelle peut faciliter la transition entre l’école et le monde du travail et accroître le taux d’emploi des jeunes (OCDE, 2017[3]) (voir l’encadré dans l’indicateur A3). Au cours des 10 dernières années, de nombreux pays ont pris des initiatives visant à combiner études et expérience pratique en filière professionnelle. En dépit de l’intérêt croissant que les programmes emploi-études suscitent chez les responsables politiques, les indicateurs comparables à l’échelle internationale ne rendent pas compte de leurs résultats, ni même de leur prévalence.
En 2016, Eurostat a ajouté dans l’Enquête européenne sur les forces de travail (EFT) un module ad hoc sur les jeunes actifs. Les données recueillies, qui viennent d’être publiées, ont comblé cette lacune au sujet des jeunes : elles indiquent la situation des jeunes au regard de l’emploi ainsi que leur expérience professionnelle durant leurs études au niveau d’enseignement dont ils sont au plus diplômés. Le module en question compte six types d’expérience professionnelle différents :
Apprentissage : composante pratique obligatoire du programme de cours, rémunérée et d’une durée de six mois minimum.
Stage obligatoire : composante pratique obligatoire du programme de cours, non rémunérée.
Autre composante pratique obligatoire : composante pratique obligatoire du programme de cours, sans information sur sa durée ou son caractère rémunéré.
Stage facultatif : composante pratique facultative du programme de cours, sans information sur sa durée ou son caractère rémunéré.
Activité professionnelle hors formation : activité professionnelle sans rapport avec les études en cours.
Aucune expérience professionnelle : aucune activité professionnelle (rémunérée ou non) en cours de formation.
Certains des résultats du module de l’EFT de 2016 sont présentés dans le Graphique A1.5. Il en ressort par exemple que 28 % des 25-34 ans diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle n’ont eu aucune expérience professionnelle durant leurs études au niveau d’enseignement dont ils sont au plus diplômés. Ce pourcentage varie toutefois fortement entre les pays, entre 3 % en Suisse et 65 % en Grèce.
En moyenne, 80 % environ des jeunes adultes qui ont eu une expérience professionnelle durant leurs études dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle ont suivi un programme de cours avec l’une ou l’autre composante pratique obligatoire, mais le type de composante obligatoire le plus courant varie entre les pays. Les plus courants de tous les types d’expérience professionnelle sont les stages obligatoires dans certains pays, comme la Belgique, l’Estonie, la Finlande, la France, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la République slovaque, la Suède et la Turquie, mais l’apprentissage dans d’autres, en l’espèce en Allemagne, en Autriche, au Danemark, au Royaume-Uni et en Suisse (voir le Graphique A1.5 et le tableau A1.4 disponible en ligne).
Niveau de formation égal à l’enseignement tertiaire
Dans tous les pays membres et partenaires de l’OCDE, sauf en Afrique du Sud, les diplômés de l’enseignement tertiaire sont plus nombreux chez les jeunes que chez leurs aînés. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire s’établit à 45 % chez les 25-34 ans, mais à 28 % seulement chez les 55-64 ans. Dans plus de la moitié des pays de l’OCDE, le niveau de formation égal à l’enseignement tertiaire est le plus courant chez les 25-34 ans (voir le Tableau A1.3). Toutefois, le pourcentage de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire varie sensiblement entre les pays de l’OCDE, de 24 % au Mexique à 70 % en Corée et en Irlande (voir le Graphique A1.1).
Le pourcentage de 25-34 ans diplômés de l’enseignement tertiaire a augmenté entre 2009 et 2019 dans tous les pays membres et partenaires de l’OCDE. Cette augmentation implique une diminution du pourcentage de jeunes non diplômé de ce niveau d’enseignement. L’effectif au plus diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire a diminué dans la plupart des pays. Chez les jeunes, l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire a toutefois augmenté alors que l’effectif au plus diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire a lui aussi augmenté en Afrique du Sud, au Brésil, au Costa Rica, en Indonésie, au Mexique et au Portugal (voir le Graphique A1.2). L’accroissement des taux de scolarisation a été plus tardif dans ces pays, où l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire reste élevé par comparaison avec d’autres pays (voir le Graphique A1.1).
Quant aux différences entre les sexes, les jeunes femmes sont plus susceptibles que les jeunes hommes d’être diplômées de l’enseignement tertiaire dans tous les pays de l’OCDE. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le pourcentage de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire s’établit à 51 % chez les femmes, contre 39 % chez les hommes, et l’écart moyen favorable aux femmes s’est creusé entre 2009 et 2019. Les États-Unis, la Finlande et la Norvège sont les seuls pays disposant de données comparables pour 2009 et 2019 où l’écart entre les sexes s’est comblé au cours des 10 dernières années (voir le Tableau A1.2). Toutefois, les indicateurs agrégés occultent de fortes disparités entre les domaines d’études : les femmes sont surreprésentées dans la santé et la protection sociale, mais sous-représentées en sciences, en technologie, en ingénierie et en mathématiques (OCDE, 2019[1]).
Les 25-34 ans diplômés de l’enseignement tertiaire ont en majorité opté pour une licence ou une formation équivalente dans la plupart des pays membres et partenaires de l’OCDE, mais leur pourcentage varie nettement entre les pays. Les diplômés de l’enseignement tertiaire ont en majorité opté pour un master en Espagne, en Fédération de Russie, en France, en Hongrie, en Italie, au Luxembourg, en Pologne, en République slovaque, en République tchèque et en Slovénie (voir le Graphique A1.6). Cela peut s’expliquer dans certains pays par la tradition bien ancrée des premiers cursus longs, assimilés à un master (OCDE, 2019[1]). En Fédération de Russie, le fait est que l’instauration des licences est relativement récente.
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 8 % des 25-34 ans sont au plus diplômés d’une formation tertiaire de cycle court, mais ce pourcentage varie fortement entre les pays. Chez les jeunes, ce pourcentage est inférieur à 1 % en Allemagne, en Italie et en République tchèque, mais supérieur à 20 % au Canada et en Corée. La majorité des 25-34 ans diplômés de l’enseignement tertiaire ont suivi une formation de cycle court en Autriche (voir le Graphique A1.6).
Les formations tertiaires de cycle court relèvent davantage de la filière professionnelle que de la filière générale dans la majorité des pays où elles sont proposées. Toutefois, elles combinent filière professionnelle et filière générale dans certains pays, comme le Canada, les États-Unis et la Norvège. L’Argentine et la Turquie proposent uniquement des formations tertiaires de cycle court en filière générale (voir le Tableau A1.3).
Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire varie fortement entre les pays selon l’existence des formations de cycle court. Il apparaît par exemple que 37 % des jeunes sont diplômés de l’enseignement tertiaire, que ce soit à l’issue d’une licence, d’un master ou d’un doctorat, ou formation équivalente, au Portugal et en Suède, mais que l’effectif de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire est nettement moindre au Portugal, où les formations de cycle court sont moins courantes, qu’en Suède (voir le Graphique A1.6).
Encadré A1.2. Ambitions scolaires et niveau de formation des jeunes
Le progrès technologique et la mondialisation ont détérioré la situation des jeunes non diplômés de l’enseignement tertiaire sur le marché du travail ainsi que de tous ceux qui n’ont pas les compétences associées au monde de demain (OCDE, 2019[4]). Selon les résultats de la dernière édition (2018) du Programme international de l’OCDE sur le suivi des acquis des élèves (PISA), 7 élèves de 15 ans sur 10 pensent faire des études tertiaires en moyenne, dans les pays de l’OCDE. Ils sont de surcroît plus nombreux à le penser en 2018 qu’en 2009 dans tous les pays dont les données tendancielles sont disponibles. Le pourcentage d’élèves espérant faire des études tertiaires a en particulier augmenté de plus de 30 points de pourcentage en Lettonie et en Slovénie (voir le Graphique A1.7).
Toutefois, rien ne dit que les élèves de 15 ans auront tous réussi à assouvir leurs ambitions une fois qu’ils auront entre 25 et 34 ans. Dans moins de la moitié des pays dont les données PISA de 2009 sont disponibles, le pourcentage de 25-34 ans diplômés de l’enseignement tertiaire en 2019 est supérieur au pourcentage d’élèves de 15 ans pensant faire des études tertiaires en 2009 (voir le Graphique A1.7).
Dans les pays de l’OCDE, la différence moyenne entre le pourcentage de 25-34 ans diplômés de l’enseignement tertiaire en 2019 et le pourcentage d’élèves de 15 ans prévoyant d’être diplômés de ce niveau en 2018 représente 26 points de pourcentage environ. Elle est supérieure à 50 points de pourcentage au Brésil, au Chili, au Costa Rica, en Indonésie, au Mexique et en Turquie. Vu le taux actuel de croissance de l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire, il est peu probable que tous les élèves ayant l’ambition de décrocher un diplôme tertiaire y parviennent dans les 10 prochaines années dans la plupart des pays. Les élèves se basent vraisemblablement sur leurs résultats scolaires pour se faire une idée de la suite de leur parcours. Dans certains pays, les enseignants utilisent abondamment les notes pour inciter les élèves à redoubler d’efforts, de sorte que les bulletins surestiment parfois les résultats scolaires réels. La différence entre les aptitudes des élèves et les notes qui leur sont attribuées compte peut-être parmi les facteurs qui expliquent l’écart entre les ambitions scolaires et le niveau de formation (OCDE, 2012[5]).
Variation infranationale du niveau de formation
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 42 % des 25-64 ans sont au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire. Ce pourcentage varie non seulement entre les pays, mais également entre les régions. Les disparités régionales tendent à être plus fortes dans les pays qui comptent plus de régions. Les États-Unis, la Fédération de Russie et la Turquie figurent par exemple parmi les pays où le nombre de régions est le plus élevé de tous ceux qui ont fourni des données infranationales. Dans ces pays, le pourcentage de diplômés de ces niveaux d’enseignement varie de plus du simple au double entre les régions les moins bien et les mieux loties selon les dernières données en date. Les différences les plus ténues entre les régions, moins de 5 points de pourcentage, s’observent en Irlande et en Israël. Ces deux pays se distinguent toutefois par un nombre peu élevé d’entités infranationales (OCDE, 2020[6]).
Dans la plupart des pays, le pourcentage de diplômés au plus du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire varie davantage à l’échelle régionale entre les 25-34 ans qu’entre les 25-64 ans. L’inverse s’observe en Belgique, au Canada, au Chili, en Colombie, en Finlande, en Israël, au Portugal et en République slovaque (OCDE, 2020[6]).
Définitions
Groupes d’âge : le terme « adultes » désigne la population âgée de 25 à 64 ans ; l’expression « jeunes (adultes) », la population âgée de 25 à 34 ans ; et l’expression « (adultes) plus âgés », la population âgée de 55 à 64 ans.
Par formations intermédiaires, on entend au sens de la CITE 2011 les formations reconnues relevant d’un niveau d’enseignement qui sont toutefois insuffisantes pour que les individus qui les ont réussies soient considérés comme diplômés de ce niveau d’enseignement ; c’est pourquoi ces formations se classent au niveau d’enseignement inférieur. De plus, la réussite d’une formation intermédiaire ne donne pas directement accès à un niveau d’enseignement supérieur.
Le niveau de formation correspond au plus haut niveau d’enseignement dont les individus sont diplômés.
Niveaux de formation : les niveaux de la CITE 2011 sont tous décrits dans le Guide du lecteur, au début du présent rapport.
Filière professionnelle : la Classification internationale type de l’éducation (CITE 2011) définit les formations de la filière professionnelle comme des formations conçues pour que les individus qui les suivent acquièrent « les connaissances, aptitudes et compétences spécifiques à une profession, à un métier ou à un ensemble de professions ou de métiers ». Ces formations peuvent comporter un volet pratique en entreprise (par exemple, les formations sous contrat d’apprentissage ou les formations en alternance). La réussite de ces formations donne lieu à la délivrance de diplômes certifiant des qualifications professionnelles utilisables sur le marché du travail et reconnues comme telles par les autorités nationales compétentes ou le marché du travail.
Méthodologie
Les niveaux de formation sont établis à partir des données annuelles sur le pourcentage de la population adulte (les 25-64 ans) diplômé d’un niveau spécifique d’enseignement dans chaque groupe d’âge.
Dans les statistiques de l’OCDE, les qualifications obtenues à l’issue de formations relevant du niveau 3 de la CITE 2011 dont la durée est insuffisante pour que les individus concernés puissent être considérés comme diplômés de ce niveau sont classées au niveau 2 de la CITE 2011 (voir le Guide du lecteur). Dans les pays qui ont pu démontrer l’équivalence, en termes de valeur sur le marché du travail, des qualifications officiellement délivrées à l’issue de formations intermédiaires relevant du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (par exemple, le fait d’obtenir cinq bonnes notes au General Certificate of Secondary Education [GCSE] au Royaume-Uni) et le diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les diplômés à l’issue de ces formations intermédiaires sont inclus dans la catégorie des diplômés du niveau 3 de la CITE 2011 dans les tableaux sur les trois niveaux de formation agrégés (Institut de statistique de l’UNESCO, 2013[7]).
La plupart des pays de l’OCDE classent les individus sans formation formelle au niveau 0 de la CITE 2011. Les moyennes relatives au niveau de formation inférieur à l’enseignement primaire en subissent donc vraisemblablement l’influence.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2019[8]). Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/69096873-en).
Source
Dans la plupart des pays, les données démographiques et les chiffres sur le niveau de formation proviennent des bases de données de l’OCDE et d’Eurostat qui ont été compilées à partir d’enquêtes nationales sur la population active par le Réseau LSO (Network on Labour Market and Social Outcomes of Learning) de l’OCDE, chargé d’élaborer les données relatives aux retombées de l’éducation sur l’économie, le marché du travail et la société. Les données relatives au niveau de formation proviennent de la base de données de l’Organisation internationale du travail (OIT) en Arabie saoudite et en Indonésie et de la base de données de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) en Chine.
Les données infranationales de certains indicateurs sont disponibles dans la Base de données régionales de l’OCDE (OCDE, 2020[6]).
Références
[7] Institut de statistique de l’UNESCO (2013), Classification Internationale Type de l’Éducation CITE 2011, UNESCO-UIS, Montréal, http://uis.unesco.org/sites/default/files/documents/international-standard-classification-of-education-isced-2011-fr.pdf.
[2] Musset, P. (2019), « Improving work-based learning in schools », OECD Social, Employment and Migration Working Papers, n° 233, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/918caba5-en.
[6] OCDE (2020), Base de données de statistiques régionales - Taux de scolarisation par âge, https://stats.oecd.org/Index.aspx?datasetcode=REGION_EDUCAT.
[8] OCDE (2019), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[4] OCDE (2019), Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2019 : L’avenir du travail, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/b7e9e205-fr.
[1] OCDE (2019), Regards sur l’éducation 2019 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/6bcf6dc9-fr.
[3] OCDE (2017), Regards sur l’éducation 2017 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/eag-2017-fr.
[5] OCDE (2012), Grade Expectations : How Marks and Education Policies Shape Students’ Ambitions, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264187528-en.
Tableaux de l’indicateur A1
Tableau A1.1 Niveau de formation des 25-64 ans (2019)
Tableau A1.2 Évolution du niveau de formation des 25-34 ans, selon le sexe (2009 et 2019)
Tableau A1.3 Niveau de formation des 25-34 ans et des 55-64 ans, selon la filière d'enseignement (2019)
WEB Tableau A1.4 Répartition des 25-34 ans ayant atteint au maximum le niveau du deuxième cycle du secondaire, filière professionnelle, ou du post-secondaire non tertiaire, selon le type d’experience professionnelle durant les études (2016)
Date butoir pour les données : 19 juillet 2020. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne (http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en). D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
StatLink: https://doi.org/10.1787/888934161767