Les chocs affectant l’énergie et les prix devraient nettement ralentir la croissance de la Croatie, qui devrait passer de 6.4 % en 2022 à 0.8 % en 2023. L’augmentation des exportations, de l’emploi et des salaires devrait soutenir les revenus sur fond de stabilisation des prix et des approvisionnements en matière d’énergie, ce qui devrait porter la croissance de la production à 1.5 % en 2024. L’accélération de la mise en œuvre des projets financés par l’Union européenne (UE) et l’intégration de la Croatie dans la zone euro et l’espace Schengen favoriseront l’investissement. La situation tendue du marché du travail, en particulier sur le segment des compétences spécialisées, et la rareté des capacités inutilisées risquent d’accentuer les tensions sur les salaires et les coûts.
Les mesures budgétaires de grande ampleur adoptées par les autorités compensent l’effet négatif induit par la rareté et le renchérissement de l’énergie sur le bien-être des ménages, la production et les exportations, principalement en limitant la hausse des prix, mais elles pourraient également attiser les tensions sur la demande. Veiller à ce que les dispositifs de soutien soient davantage ciblés sur les consommateurs vulnérables et à ce qu’ils préservent les incitations aux économies d’énergie permettrait d’améliorer la viabilité des finances publiques et de renforcer l’efficacité énergétique de la Croatie, à la traîne dans ce domaine. Une poursuite de l’assainissement budgétaire réduirait également les tensions sur la demande et permettrait de libérer des ressources pour s’attaquer à d’autres obstacles à une croissance soutenue, comme les pénuries de compétences.