Selon les projections, la croissance du PIB devrait être de 2.8 % en 2022, de 1.2 % en 2022 puis de 1.4 % en 2024. La consommation des ménages, l’investissement privé et les exportations resteront les principaux moteurs de la croissance, même si la croissance trimestrielle des exportations devrait ralentir en 2023. Les dépenses des ménages sont soutenues par la hausse des transferts sociaux et par la croissance vigoureuse de l’emploi, mais fléchiront aussi l’an prochain. L’investissement privé continuera de progresser grâce à l’amélioration de la confiance des entreprises. En dépit du relèvement des taux d’intérêt à l’échelle mondiale, le taux de change s’est légèrement apprécié cette année, atténuant les tensions inflationnistes. L’inflation devrait reculer pendant la période considérée, à mesure que les effets de la flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires se dissiperont.
La politique monétaire devrait rester restrictive et le taux directeur être maintenu à son niveau actuel de 13.75 % jusqu’à la mi‑2023. Les taux directeurs pourront être abaissés une fois que les tensions inflationnistes auront davantage reflué. La politique budgétaire a été expansionniste et a contribué à alimenter l’inflation en augmentant la demande. Une stratégie d’assainissement de grande ampleur s’impose pour réduire le déficit et restaurer la crédibilité du cadre budgétaire. Réduire les rigidités budgétaires et limiter les dépenses publiques obligatoires permettraient d'améliorer l'efficience de la dépense publique. Mieux gérer les investissements publics dans les infrastructures, réformer les transferts sociaux et renforcer les incitations à la durabilité dans le secteur agricole sont autant de mesures qui pourraient stimuler la croissance potentielle tout en améliorant les finances publiques. Développer davantage le mix énergétique renforcerait la résilience en cas de chocs climatiques.