La croissance économique ralentira pour s’établir à 2.3 % en 2022 puis à -0.2 % en 2023, avant de rebondir pour atteindre 2.3 % en 2024. Le choc défavorable sur la confiance qui a suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie, conjugué à une inflation très forte et généralisée, bride la consommation privée. L’investissement des entreprises continuera de diminuer sous l’effet des vives incertitudes et de la détérioration des conditions financières, tandis que les prix élevés de l’énergie et la baisse de la demande extérieure pèsent sur la production industrielle. L’inflation atteindra en moyenne annuelle 17 % en 2022 et ne refluera que graduellement à 10.7 % en 2023 et à 5 % en 2024.
L’orientation de la politique budgétaire deviendra moins accommodante, du fait de l’arrêt progressif de la plupart des dépenses liées à la pandémie. Il conviendrait de mieux cibler les mesures de soutien visant à atténuer l’impact du renchérissement de l’énergie, de manière à limiter les tensions inflationnistes supplémentaires sur les biens et services hors énergie et à encourager les économies d’énergie. Il est indispensable de dégager une marge de manœuvre budgétaire pour accroître l’investissement public en faveur de la sécurité énergétique et accompagner les changements structurels. Enfin, il faudrait renforcer les politiques actives du marché du travail afin de réduire le décalage entre l’offre et la demande de compétences et faciliter le redéploiement des emplois.