La Banque d’Angleterre a réagi à la hausse de l’inflation par un durcissement monétaire, en portant son taux directeur de 0.1 % en décembre 2021 à 3 % en novembre 2022. Elle a également poursuivi son resserrement quantitatif en cessant de réinvestir le produit des obligations d’État arrivant à échéance dans de nouveaux achats de titres et, jusqu’à la fin de 2023, elle va progressivement réduire ses avoirs en obligations d’entreprise libellées en livres sterling. À partir de novembre 2022, la Banque d’Angleterre a commencé à céder des obligations d’État de façon à réduire graduellement l’encours de 838 milliards GBP constitué depuis la crise financière mondiale. Le durcissement monétaire devrait se poursuivre et le taux de base de la Banque d’Angleterre devrait atteindre 4.5 % d’ici le deuxième trimestre de 2023, puis rester inchangé tout au long de la période considérée.
Le gouvernement a adopté plusieurs mesures de soutien pour aider les ménages et les entreprises à faire face à la hausse des prix de l’énergie. Pour protéger les ménages et les entreprises face aux prix élevés de l’énergie, le gouvernement a mis en place un mécanisme de garantie des prix de l’énergie (Energy Price Guarantee) et un dispositif d’allègement des factures d’énergie (Energy Bill Relief Scheme), qui sont l’un et l’autre en vigueur depuis octobre 2022 et jusqu’à fin mars 2023. Les ménages bénéficieront du mécanisme de garantie des prix de l’énergie (Energy Price Guarantee), qui permet de plafonner le prix par unité, l’État couvrant la différence avec le prix du marché. Cette nouvelle aide devrait coûter quelque 25 milliards GBP et permettra de limiter à environ 2 500 GBP par an la facture annuelle d’électricité et de gaz d’un ménage moyen ayant des dépenses d’énergie types. En usage moyen, un ménage économisera de ce fait 1 000 GBP par an. Sur la même période, les prix de l’électricité et du gaz seront également plafonnés pour les entreprises, les organismes caritatifs et le secteur public grâce au dispositif d’allègement des factures d’énergie (Energy Bill Relief Scheme), dont le coût est estimé à 18 milliards GBP. Le cumul de ces aides accordées pour six mois aux ménages et aux entreprises devrait coûter environ 43 milliards GBP (soit l’équivalent de 1.9 % du PIB de 2022). Le gouvernement a annoncé que pour l’exercice budgétaire 2023-24, le mécanisme de garantie des prix de l'énergie serait porté à 3 000 GBP par an pour la consommation d'énergie d'un ménage type (pour un coût d'environ 13 milliards GBP), et que les ménages les plus vulnérables bénéficieraient d’une aide supplémentaire destinée à atténuer la hausse du coût de la vie. Ces aides aux ménages et aux entreprises viennent s’ajouter aux trains de mesures annoncés plus tôt dans l’année, d’un montant de 37 milliards GBP, notamment un mécanisme de chèques énergie (Energy Bills Support Scheme) représentant une enveloppe totale de 11.7 milliards GBP qui permettra à quelque 28 millions de ménages de toucher un montant pouvant aller jusqu’à 400 GBP chacun, ou encore le versement d’une aide au coût de la vie de 150 GBP à des personnes touchant des prestations d'invalidité, ainsi que le versement d’une aide au coût de la vie de 650 GBP pour les ménages touchant des prestations sous condition de revenus. De plus, les autorités sont revenues sur l’augmentation de 1.25 point des cotisations d’assurance sociale qui aurait dû prendre effet en novembre 2022. L’essentiel des mesures de soutien seront financées par endettement, mais à compter d'avril 2023, une hausse du taux de l’impôt sur les sociétés, qui passera de 19 % à 25 %, et un abaissement du seuil de la tranche d'imposition au taux le plus élevé de 45 % pour les hauts revenus (supérieurs à 125 140 GBP, contre 150 000 GBP auparavant) permettront de consolider les finances publiques. L’orientation budgétaire devrait être légèrement expansionniste en 2023, avant un resserrement équivalant à 1.5 point de PIB potentiel en 2024.