La croissance du PIB réel devrait ralentir, passant de 3.2 % cette année à 1 % en 2023, avant de se raffermir pour atteindre 1.3 % en 2024. La hausse des coûts d’emprunt pèsera sur les dépenses de consommation, alors que la croissance des exportations sera modérée à court terme sur fond de détérioration de la situation à l’étranger. Le recul de la demande agrégée atténuera les pressions sur les capacités, tout comme la poursuite du redressement des investissements hors logements. Les marchés du travail ont été tendus jusqu’à récemment, mais le nombre d’embauches va diminuer en raison du ralentissement de la croissance de la production. La progression des salaires va se modérer étant donné un taux de chômage qui s’établira à un niveau légèrement supérieur à son niveau d’avant la pandémie. L’inflation convergera vers l’objectif avec l’atténuation des facteurs sous-jacents qui tirent les coûts vers le haut et la disparition des perturbations de l’offre qui subsistaient encore.
D’amples relèvements des taux d’intérêt cette année aideront à contenir la demande excédentaire et à juguler les tensions inflationnistes. Le durcissement de la politique monétaire devrait se faire plus lent si le marché du travail montre des signes de détérioration. Les dispositions relatives à l’allègement du coût de la vie pèsent sur les soldes budgétaires de 2022. Le gouvernement fédéral et les provinces devraient revoir ces aides à la baisse à mesure que les tensions sur les prix s’atténueront, ce qui entraînera une réduction des déficits budgétaires l’an prochain et contribuera à contenir la demande globale. Le Canada a pris diverses mesures pour assurer la viabilité de la croissance à long terme de son économie. Les mesures à bas coût visant à réduire les émissions sont tributaires de l’amélioration des instruments d’action utilisés, comme la tarification du carbone, conjuguée au soutien aux investissements verts.