Les autorités ont mis en place un mécanisme de stabilisation des prix de détail des combustibles pour réduire les tensions sur les coûts et soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Des estimations laissent à penser que ce mécanisme permet une réduction de l’inflation comprise entre 2 et 4 points de pourcentage. Le coût budgétaire connexe est estimé à 1.4 % du PIB en 2022. On pose comme hypothèse que ce mécanisme restera en place pendant la période considérée. L’augmentation des recettes pétrolières couvrirait le coût du mécanisme de stabilisation, mais une répercussion plus marquée des variations des prix mondiaux des combustibles sur les prix de détail intérieurs allègerait le coût budgétaire futur de ce mécanisme et inciterait davantage à réaliser des économies d’énergie. Cela permettrait de dégager des marges de manœuvre budgétaires pour renforcer les programmes sociaux et d’offrir un soutien plus ciblé aux ménages vulnérables. Le gouvernement a également adopté des mesures pour atténuer les tensions sur les prix des biens de base, qui ont notamment pris la forme d’une suppression temporaire des droits de douane sur les importations de ces produits, d’une coopération avec le secteur privé pour geler les prix de 24 produits essentiels (principalement alimentaires) pendant six mois, et d’initiatives destinées à accroître la production de céréales de base.
La politique budgétaire reste prudente et axée en priorité sur certains programmes sociaux, en particulier les pensions non contributives, et des projets d’infrastructures prioritaires dans le sud du pays. Le déficit budgétaire devrait se hisser de 3 % du PIB en 2022 à 3.6 % du PIB en 2023, et la mesure officielle de la dette publique devrait se stabiliser aux alentours de 50 % du PIB. Le Mexique a aussi commencé à reconstituer ses marges de manœuvre budgétaires, en renflouant progressivement le fonds de stabilisation, qui dispose actuellement de ressources équivalentes à 0.1 % du PIB. Il s’agit là d’une mesure bienvenue pour améliorer la capacité de réaction du pays en cas de choc négatif.
Pour remédier à la montée des tensions inflationnistes et ancrer les anticipations d’inflation, la banque centrale a progressivement relevé son taux directeur à 10 %. Dans la mesure où les tensions généralisées sur les prix devraient perdurer, de nouvelles hausses de taux d’intérêt seront de mise. On pose l’hypothèse que le taux directeur atteindra 10.75 % au premier trimestre de 2023, et qu’il se maintiendra à ce niveau jusqu’au début de 2024, où il commencera à diminuer peu à peu.