Après un premier semestre dynamique, la croissance du PIB réel devrait s’établir à 3.3 % en 2022 puis à seulement 0.5 % en 2023, en raison de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, du durcissement de la politique monétaire et du ralentissement de l’économie mondiale. Selon les projections, la croissance devrait rebondir à 1.4 % en 2024 à la faveur du redressement de la consommation et de l’investissement. L’inflation ne devrait refluer que peu à peu, restant supérieure à l’objectif en 2024, sous l’effet de la flambée des prix de l’énergie et des tensions sur les marchés du travail. Les risques vont dans le sens d’une divergence à la baisse par rapport aux projections car des hivers rigoureux et de nouvelles perturbations de l’approvisionnement en énergie pourraient freiner la croissance et tirer encore plus l’inflation vers le haut.
Le climat de vive incertitude, la diminution des salaires réels et les tensions inflationnistes de plus en plus généralisées exigent une action minutieuse et coordonnée. Il ne faudrait pas que les politiques budgétaires destinées à protéger ménages et entreprises de la flambée des prix de l’énergie et des produits alimentaires aient un effet de relance en période de forte inflation. Les mesures devraient être judicieusement ciblées sur les plus vulnérables et ne pas fausser les signaux de prix. Les autorités monétaires devraient agir avec détermination pour faire baisser l’inflation, et faire usage de toutes leurs marges de souplesse lors du réinvestissement du produit des obligations arrivant à échéance figurant au bilan de la BCE afin de limiter la fragmentation financière dans la zone euro.