En 2019, plus de 11 millions de personnes sont décédées dans les pays de l’OCDE, soit 770 décès pour 100 000 habitants (Graphique 3.7). Les maladies du système circulatoire et le cancer étaient les deux principales causes de mortalité dans la plupart des pays. Cela s’explique par la transition épidémiologique des maladies transmissibles vers les maladies non transmissibles, qui a déjà eu lieu dans les pays à revenu élevé et qui se produit rapidement dans de nombreux pays à revenu intermédiaire (Roth et al., 2018[7]). Dans les pays de l’OCDE en 2019, les crises cardiaques, les AVC et d’autres maladies du système circulatoire ont été à l’origine d’un décès sur trois environ, et le cancer d’un décès sur quatre. Le vieillissement démographique explique en grande partie la prédominance des décès liés à des maladies du système circulatoire – leur nombre augmente régulièrement à partir de 50 ans.
Les maladies respiratoires sont aussi une cause importante de mortalité ; elles comptent pour 10 % des décès dans les pays de l’OCDE. Les maladies du groupe de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) sont responsables à elles seules de 4 % des décès. Le tabagisme est le principal facteur de risque pour ces maladies, mais l’exposition professionnelle à des poussières, des vapeurs et des substances chimiques, et la pollution de l’air en général, sont également des facteurs importants.
Les causes externes de décès (notamment les accidents de la route et les suicides) sont à l’origine de 7 % des décès dans les pays de l’OCDE. Les accidents de la route sont une cause de mortalité particulièrement importante chez les jeunes adultes, alors que le taux de suicide est généralement plus élevé chez les adultes d’âge moyen et les personnes âgées. Dans certains pays en outre, les États-Unis et le Canada notamment, une augmentation des décès d’adultes d’âge actif par suite d’une intoxication accidentelle associée aux opioïdes a été observée.
Parmi les autres causes de mortalité spécifiques, la maladie d’Alzheimer et les autres formes de démence sont à l’origine de 9 % des décès ; elles sont une cause de mortalité plus importante chez les femmes que chez les hommes. Le diabète représente 3 % des décès dans les pays de l’OCDE. Les principales causes de mortalité varient selon les catégories socioéconomiques, les maladies les plus évitables étant celles où l’on observe des disparités sociales généralement plus marquées (Mackenbach et al., 2015[8]).
Les taux de mortalité standardisés selon l’âge, toutes causes confondues, en 2019, s’inscrivaient dans une fourchette allant de moins de 600 décès pour 100 000 habitants au Japon et en Corée à plus de 1 000 en Lettonie, en Hongrie, en République slovaque et en Lituanie (Graphique 3.8). Parmi les pays partenaires de l’OCDE, ce sont l’Afrique du Sud et la Fédération de Russie (Russie) qui affichent les taux les plus élevés (respectivement, 1940 et 1 417 décès pour 100 000 habitants).
Le taux de mortalité standardisé par âge chez les hommes est supérieur de 50 % à celui des femmes (956 décès pour 100 000 habitants pour les hommes, comparés à 631 pour les femmes) dans les pays de l’OCDE. La Lituanie, la Lettonie et la Hongrie recensent plus de 1 400 décès pour 100 000 hommes. Les taux de mortalité des femmes les plus élevés sont observés en Hongrie, en Lettonie, au Mexique et en République slovaque. Dans les pays partenaires de l’OCDE, le taux de mortalité des hommes se situe aux environs de 2 400 décès pour 100 000 habitants en Afrique du Sud, et à plus de 1 600 en Russie. Ces pays affichent aussi les taux de mortalité des femmes les plus élevés. L’écart s’explique en partie, outre les différences inhérentes au sexe, par une plus forte exposition des hommes à des facteurs de risque, notamment le tabagisme, la consommation d’alcool et un régime alimentaire moins sain. Ceux-ci enregistrent en conséquence des taux accrus de mortalité liée entre autres à des maladies cardiaques, au cancer du poumon et à des blessures.
Il convient de noter que cette section analyse les principales causes de mortalité en 2019, année la plus récente pour laquelle des données détaillées sur les causes de décès sont disponibles pour l’ensemble des pays de l’OCDE. En 2020 et au-delà, la pandémie de COVID‑19 aura un impact important sur ces indicateurs. Par exemple, le COVID‑19 était la troisième cause de mortalité aux États-Unis en 2020 (Health System Tracker, 2021[9]). En effet, en raison du COVID‑19, on a enregistré dans l’ensemble beaucoup plus de décès en 2020 et 2021 que les années précédentes (voir le chapitre 2 pour une analyse approfondie de l’impact du COVID‑19 sur la santé).