Pour une grande partie de la population, les contacts avec les services de santé revêtent le plus souvent la forme de consultations chez le médecin, qui débouchent souvent sur une prise en charge médicale. Les consultations peuvent avoir lieu au cabinet médical, dans les services de consultation externe des hôpitaux ou, dans certains cas, au domicile des patients. De plus en plus, les consultations peuvent également avoir lieu en ligne et par vidéoconférence, grâce au développement des téléconsultations (Oliveira Hashiguchi, 2020[10]). Le recours aux téléconsultations a fortement augmenté pendant la pandémie de COVID‑19, afin de protéger à la fois les patients et les médecins et d’éviter la propagation du virus (voir l’indicateur « Santé numérique »).
En 2019, le nombre de consultations de médecins en présentiel a varié de moins de 3 au Mexique, au Costa Rica, en Suède, en Colombie et au Chili, à plus de 17 en Corée (Graphique 5.11). La moyenne de l’OCDE était de 6.8 consultations par personne et par an, la plupart des pays en déclarant entre quatre et dix. Depuis 2009, le nombre moyen de consultations de médecins par personne est resté relativement stable dans les pays de l’OCDE. Toutefois, il a fortement augmenté dans certains pays au fil du temps (p. ex., en Turquie, en Lituanie et en Colombie).
Les différences en ce qui concerne les modalités de prestation de services expliquent une partie des variations entre les pays. Au Canada, en Finlande, en Irlande, en Nouvelle‑Zélande, en Suède, au Royaume‑Uni et aux États-Unis, le nombre relativement faible de consultations médicales peut s’expliquer en partie par le fait que les infirmiers et autres professionnels de santé jouent un rôle important en matière de soins primaires – notamment en ce qui concerne la gestion des patients atteints de maladies chroniques et le traitement des patients ayant des problèmes de santé mineurs. Cela réduit la nécessité de consulter un médecin (Maier, Aiken et Busse, 2017[11]).
Les modes de paiement des prestataires et les montants du ticket modérateur ont également un impact sur le nombre de consultations médicales. Dans certains pays, les médecins sont payés essentiellement en honoraires pour service (p. ex., en Allemagne, au Japon, en Corée et en République slovaque). Ces pays ont généralement des taux de consultation plus élevés que les pays où les médecins sont le plus souvent salariés ou rémunérés à la capitation (p. ex., le Danemark, la Finlande, le Mexique et la Suède). Pour autant, en Suisse et aux États-Unis, où les médecins sont le plus souvent rémunérés à l’acte, les taux de consultation sont également inférieurs à la moyenne. Dans ces pays, le montant du ticket modérateur est élevé pour une grande partie de la population, ce qui peut amener les patients à ne pas consulter de médecin en raison du coût des soins.
Le COVID‑19 a également eu un impact non négligeable sur les consultations de médecins. Les mesures de confinement et le report des interventions non urgentes, ou de confort, notamment au début de la pandémie, ont contribué à la réduction du nombre de consultations médicales, tout comme la réticence de nombreuses personnes à se rendre dans les établissements de santé par crainte d’attraper le virus (OCDE, 2020[5]). Sur la base des données préliminaires pour 2020, les consultations par habitant ont diminué dans sept pays de l’OCDE sur huit par rapport à 2019. Les consultations en présentiel ont diminué de 30 % environ au Chili et en Espagne, de 16‑17 % au Costa Rica, en Israël et en Norvège et d’un peu moins de 10 % en Australie et au Mexique ; aucun changement n’a été observé au Danemark. Toutefois, la baisse des consultations en personne a été compensée dans une certaine mesure par l’augmentation du nombre de téléconsultations (voir l’indicateur « Santé numérique » et le chapitre 2 pour une analyse approfondie de l’impact du COVID‑19 sur la santé).
Les informations relatives au nombre de consultations de médecins par personne peuvent servir à estimer le nombre annuel de consultations par médecin. Cet indicateur ne doit pas être considéré comme une mesure de la productivité des médecins, d’une part parce que la durée et l’efficacité des consultations varient, d’autre part parce qu’il ne prend en compte ni les services que les médecins fournissent aux patients hospitalisés, ni le temps consacré aux tâches administratives et aux travaux de recherche. Si l’on garde à l’esprit ces problèmes de comparabilité, c’est en Corée, au Japon et en Turquie que le nombre estimé de consultations par médecin est le plus élevé (Graphique 5.12). Les chiffres les plus bas ont été enregistrés en Grèce, en Suède et au Costa Rica. En Suède, les consultations médicales, aussi bien dans le cadre de soins primaires qu’à l’hôpital, sont généralement limitées aux patients dont le cas est relativement grave ou complexe.
Le nombre et le type de consultations peuvent varier selon le groupe socio‑économique. Les personnes les plus aisées consulteront plus facilement un médecin que les personnes du quintile de revenu inférieur, pour un niveau de besoin comparable. Ces inégalités d’accès selon le niveau de revenu sont beaucoup plus marquées pour les consultations de spécialistes que pour les consultations de généralistes (OCDE, 2019[4]).