Les soins de santé sont dispensés par une grande variété de prestataires allant des hôpitaux et des cabinets médicaux aux établissements de jour et aux détaillants. Cela a une incidence sur les modèles de dépenses pour différents biens et services. L’analyse des dépenses de santé par prestataire, en parallèle avec leur répartition par fonction, peut être particulièrement utile pour obtenir une vue plus détaillée de l’organisation des systèmes de santé (voir indicateur « Dépenses de santé par type de service »).
En raison des différences quant à l’organisation de la prestation des systèmes de santé, l’impact sur les dépenses de santé par prestataire est significatif dans les différents pays. Alors que les activités menées dans les hôpitaux représentaient la plus grande proportion du financement du système de santé dans les pays de l’OCDE en 2019 (39 % environ), cette moyenne a été largement dépassée à la fois en Turquie et au Costa Rica, où les activités hospitalières ont bénéficié d’environ la moitié des ressources financières (Graphique 7.19). En revanche, l’Allemagne et le Canada ont consacré moins de 30 % du budget total de la santé aux hôpitaux.
Les prestataires ambulatoires constituent la deuxième catégorie de prestataires de soins, après les hôpitaux. Cette catégorie couvre un large éventail d’établissements dont la plupart des dépenses sont liées soit aux pratiques médicales, médecins généralistes et spécialistes compris (comme en Autriche, en France et en Allemagne) soit aux centres de soins ambulatoires (comme en Finlande, en Irlande et en Suède). Tous pays de l’OCDE confondus, les soins dispensés par les prestataires ambulatoires représentaient environ un quart de l’ensemble des dépenses de santé en moyenne en 2019. Dans ces pays, environ deux‑tiers des dépenses globales concernaient les médecins généralistes, les cabinets de spécialistes et les centres de soins ambulatoires, et environ un‑cinquième les cabinets dentaires. En 2019, les dépenses globales consacrées aux prestataires ambulatoires étaient supérieures à 30 % des dépenses de santé en Israël, en Belgique, aux États-Unis, au Mexique et en Allemagne, mais sont restées inférieures à 20 % en Turquie, aux Pays-Bas et en Grèce.
Les autres grandes catégories de prestataires comprennent les détaillants (notamment les pharmacies, qui vendent des médicaments sur ordonnance et en vente libre), qui représentaient 17 % des dépenses globales de santé en 2019, et les établissements de soins de longue durée (qui fournissent essentiellement des soins hospitaliers pour la prise en charge des personnes dépendantes), auxquels sont imputables 10 % environ des dépenses de santé.
L’éventail des activités pouvant être exercées par une même catégorie de prestataires est très variable d’un pays de l’OCDE à l’autre, ce qui reflète les différences quant à la structure et l’organisation des systèmes de santé. C’est dans le secteur hospitalier que ces différences entre pays sont les plus prononcées (Graphique 7.20). Bien que les soins curatifs et de réadaptation dispensés aux patients hospitalisés définissent l’activité principale des hôpitaux et représentent donc la majorité de leurs dépenses, les hôpitaux peuvent également représenter d’importants prestataires de soins ambulatoires dans de nombreux pays, par exemple par le biais des services d’accidents et d’urgences, des unités de consultation externe spécialisées ou des services d’examens de laboratoire et d’imagerie. Dans quelques pays, les hôpitaux sont également d’importants fournisseurs d’infrastructures de soins de longue durée pour patients hospitalisés.
Dans des pays comme l’Estonie, le Danemark, la Suède, la Finlande et le Portugal, les soins ambulatoires représentaient plus de 40 % des dépenses hospitalières en 2019, car les spécialistes reçoivent généralement des patients non hospitalisés dans les services de consultation externe des hôpitaux. Les hôpitaux étant généralement monofonctionnels en Allemagne et en Grèce, la majeure partie des dépenses (plus de 90 %) est consacrée aux services hospitaliers plutôt qu’aux services ambulatoires et aux services de jour.
En outre, ces dernières années, de nombreux pays ont également transféré certains services hospitaliers vers les services de jour en raison de gains d’efficacité potentiels et de la réduction des délais d’attente (voir l’indicateur « Chirurgie ambulatoire » au chapitre 5). En conséquence, les services de jour représentaient 15 % ou plus des dépenses hospitalières en Belgique, en France, en Irlande et au Portugal en 2019.
Étant donné que de nombreux pays ont alloué des ressources supplémentaires aux hôpitaux pour qu’ils puissent prendre en charge les cas graves de COVID‑19 et mieux se préparer aux futures hausses de la demande, la part des dépenses globales de santé consacrée aux hôpitaux pourrait avoir augmenté en 2020. La composition de la prestation des services dans les hôpitaux aura également très probablement changé dans de nombreux pays, car les chirurgies ambulatoires non vitales ont été fréquemment reportées et davantage de capacités d’hospitalisation ont été renforcées.