Des conditions de vie inadéquates, une extrême pauvreté et des facteurs socioéconomiques influent sur la santé des mères et des nouveau-nés. Des systèmes de santé performants peuvent cependant considérablement limiter le nombre de décès de nourrissons, notamment en traitant les problèmes de santé potentiellement mortels durant la période néonatale. Environ deux tiers des décès intervenant au cours de la première année de vie se produisent dans les 28 jours qui suivent la naissance (mortalité néonatale) ; ils sont essentiellement provoqués par des anomalies congénitales, la prématurité et d’autres problèmes survenus pendant la grossesse. S’agissant des décès intervenant après ces premières semaines critiques (mortalité post-néonatale), les causes sont généralement plus variées, les plus courantes étant le syndrome de mort subite du nourrisson, les anomalies congénitales, les infections et les accidents. Les taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans ont également chuté de façon spectaculaire au cours des dernières décennies, la majorité des décès survenant chez les nourrissons.
Les taux de mortalité infantile sont faibles dans la plupart des pays de l’OCDE, même si sept pays membres ont enregistré au moins cinq décès pour 1 000 naissances vivantes : la République slovaque, les États-Unis, le Chili, le Costa Rica, la Turquie, le Mexique et la Colombie (Graphique 3.17). Dans les pays membres de l’OCDE, toutefois, ces taux sont souvent plus élevés chez les populations autochtones, les minorités ethniques et d’autres groupes vulnérables – comme observé en Australie, au Canada, aux États-Unis et en Nouvelle‑Zélande (Smylie et al., 2010[16]). Dans les pays partenaires de l’OCDE, la mortalité infantile demeure supérieure à 20 décès pour 1 000 naissances vivantes en Indonésie, en Afrique du Sud et en Inde, et supérieure à dix décès au Brésil. Depuis 2000, ces taux ont diminué dans tous les pays membres et dans tous les pays partenaires de l’OCDE, les plus fortes baisses étant généralement observées dans les pays qui affichaient par le passé les taux les plus élevés. Malgré ce recul de la mortalité infantile, le nombre croissant de nouveau-nés présentant une insuffisance pondérale est un sujet de préoccupation dans certains pays de l’OCDE. Les nouveau-nés de faible poids sont plus exposés au risque de mauvaise santé ou de décès, doivent rester hospitalisés plus longtemps après la naissance, et sont plus susceptibles de souffrir de handicaps importants par la suite.
L’augmentation des facteurs de risque de maladies chroniques chez les enfants et les adolescents – notamment la faible activité physique, une mauvaise alimentation et le tabagisme – peut avoir un impact négatif sur les comportements et les résultats en matière de santé à l’âge adulte. Toutefois, pour un nombre non négligeable d’enfants, l’état de santé commence à se dégrader avant même d’atteindre l’âge adulte. Les problèmes de santé mentale, par exemple, représentent la plus grande charge de morbidité chez les jeunes, avec une prévalence au moins aussi élevée chez les enfants que chez les adultes, la moitié de l’ensemble des maladies mentales se développant dès l’âge de 14 ans (OCDE, 2018[17]). Il est essentiel d’intervenir tôt pour atténuer la dégradation de l’état de santé et les effets sur le développement des jeunes et leur santé à long terme.
Dans 27 pays de l’OCDE, 28 % en moyenne des jeunes de 11 ans, et 41 % des jeunes de 15 ans, ont exprimé de multiples plaintes en matière de santé – notamment de symptômes d’une mauvaise santé physique et mentale – plus d’une fois par semaine (Graphique 3.18). En Espagne, en Norvège et en Slovénie, c’était moins d’un jeune de 11 ans sur cinq. À l’âge de 15 ans, au moins trois adolescents sur dix ont signalé de multiples problèmes de santé plus d’une fois par semaine, même dans les pays les plus performants comme l’Espagne, l’Allemagne et les Pays-Bas. Des problèmes de santé multiples étaient signalés par 36 % des enfants de 11 ans en République slovaque, en France et en Suède, et 45 % en Italie. À l’âge de 15 ans, la moitié environ ou plus de la moitié des adolescents ont fait état de multiples problèmes en Suède, en Pologne, en Grèce et en Italie ; ils étaient même trois sur cinq en Italie. À ces deux âges et dans tous les pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, les filles étaient plus susceptibles que les garçons d’exprimer de multiples plaintes en matière de santé plus d’une fois par semaine.