En moyenne, la part de la population âgée de 65 ans et plus a presque doublé au cours des dernières décennies dans les pays de l’OCDE, passant de moins de 9 % en 1960 à plus de 17 % en 2019. La baisse des taux de fécondité et l’allongement de l’espérance de vie (voir l’indicateur « Espérance de vie selon le sexe et le niveau d’éducation » au chapitre 3) signifient que les personnes âgées représentent une proportion toujours plus importante des populations des pays de l’OCDE. En 2019, on comptait plus de 232 millions de personnes de plus de 65 ans dans les 38 pays membres de l’OCDE, dont plus de 62 millions avaient au moins 80 ans. Les personnes âgées étant davantage exposées au risque de développer une forme grave de la maladie et d’en mourir, la pandémie de COVID‑19 nous a rappelé qu’il était nécessaire de veiller à ce que les systèmes de santé soient capables de s’adapter à l’évolution des besoins de la population âgée.
En moyenne dans les pays membres de l’OCDE, la proportion de la population âgée de plus de 65 ans devrait continuer d’augmenter dans les prochaines décennies, et passer de 17.3 % en 2017 à 26.7 % en 2050 (Graphique 10.1). Dans cinq pays (Italie, Portugal, Grèce, Japon et Corée) plus d’un tiers de la population sera âgée de plus de 65 ans en 2050. En revanche, en Israël, au Mexique, en Australie et en Colombie les personnes âgées de 65 ans et plus représenteront moins de 20 %, en raison de taux de fécondité et d’immigration supérieurs.
L’augmentation de la population âgée de 65 ans et plus a été marquante dans toute la zone OCDE, avec une hausse particulièrement rapide pour le groupe des « plus âgés » (les personnes de 80 ans et plus). En moyenne dans les pays de l’OCDE, la part de la population âgée de 80 ans et plus devrait presque doubler entre 2019 et 2050, passant de 4.6 % à 9.8 %. Au moins une personne sur 10 aura 80 ans ou plus dans près de la moitié (18) de ces pays d’ici à 2050, tandis qu’elles seront plus d’une sur huit dans cinq pays (Portugal, Grèce, Italie, Corée et Japon).
La plupart des pays partenaires de l’OCDE présentent une pyramide des âges plus jeune que de nombreux pays membres, mais le vieillissement de la population les touchera néanmoins dans les années à venir, et parfois à un rythme plus rapide que celui que connaissent les pays de membres. En République populaire de Chine (Chine), la proportion de la population de plus de 65 ans augmentera beaucoup plus rapidement que dans les pays membres de l’OCDE, passant de 11. 5 % en 2019 à 26.1 % en 2050. La proportion des 80 ans et plus y augmentera encore plus brusquement, et sera multipliée par plus de trois (1.8 % en 2019 contre 8.2 % en 2050). Le Brésil – dont la part de population âgée de 65 ans et plus atteignait à peine la moitié de la moyenne de l’OCDE en 2019 – connaîtra une hausse identique : près de 22 % de sa population devraient avoir plus de 65 ans en 2050. La vitesse du vieillissement de la population a fortement varié d’un pays de l’OCDE à l’autre, le Japon en particulier a connu un vieillissement rapide au cours des trois dernières décennies (Graphique 10.2). Dans les prochaines années, c’est la Corée qui devrait subir le vieillissement de population le plus rapide parmi les pays membres de l’OCDE : la proportion des plus de 80 ans devrait presque quintupler pour passer de 3.4 % en 2019 (bien en dessous de la moyenne OCDE de 4.6 %) à 15.6 % (bien au-dessus de la moyenne OCDE de 9.8 %) en 2050. Dans les pays partenaires de l’OCDE, la rapidité du vieillissement démographique a été moindre, même s’il va s’accélérer dans certains grands pays comme le Brésil et la Chine au cours des prochaines décennies.
Une des implications majeures de ce vieillissement démographique rapide est la contraction de l’offre potentielle de main-d’œuvre dans l’économie, et ce malgré les récents efforts déployés par les pays en faveur de l’allongement de la vie professionnelle. En outre, malgré l’amélioration de l’espérance de vie en bonne santé observée ces dernières années (voir l’indicateur « Espérance de vie et espérance de vie en bonne santé à 65 ans »), les systèmes de santé devront s’adapter pour répondre aux besoins d’une population vieillissante. L’accroissement de la demande des soins de longue durée comprendra probablement une augmentation de la main-d’œuvre et un besoin accru de soins intégrés, centrés sur la personne. Entre 2015 et 2030, le nombre de personnes âgées ayant besoin de soins dans le monde devrait augmenter de 100 millions (BIT et OCDE, 2019[1]). Des pays comme les États-Unis sont déjà confrontés à des pénuries de travailleurs dans le secteur des soins de longue durée, et dans les années à venir, d’autres pays rencontreront des difficultés à recruter et à conserver du personnel qualifié dans ce secteur (voir l’indicateur « Emploi dans le secteur des soins de longue durée »). Dans la grande majorité (trois quarts) des pays de l’OCDE, le nombre de personnes âgées a progressé plus rapidement que le celui du personnel de soins de longue durée entre 2011 et 2016 (OCDE, 2020[2]).