Le nombre et la composition des personnes travaillant dans les hôpitaux des pays de l’OCDE dépendent des rôles et fonctions que jouent les hôpitaux dans les systèmes de santé, ainsi que de la manière dont sont fournis et comptabilisés les différents types de services de soutien dans les hôpitaux. Les rôles et fonctions des hôpitaux diffèrent notamment selon que les services spécialisés ambulatoires sont fournis dans les hôpitaux ou en dehors. Dans la plupart des pays dotés d’une couverture maladie universelle financée par l’impôt (systèmes de type service national de santé britannique), les services spécialisés ambulatoires sont généralement dispensés dans les hôpitaux publics. C’est le cas par exemple au Royaume‑Uni, dans les pays nordiques, au Portugal et en Espagne. Dans d’autres pays, comme en Allemagne, en Australie, en Autriche, en Belgique, au Canada, aux États-Unis, en France et en Suisse, la plupart des services spécialisés ambulatoires sont dispensés en dehors des hôpitaux. Dans certains pays d’Europe centrale et orientale comme l’Estonie et la Slovénie, la plupart des services spécialisés ambulatoires sont assurés dans des hôpitaux publics, alors que dans d’autres pays, ils sont fournis dans des polycliniques publiques (p. ex., en Pologne) ou dans des cabinets privés (p. ex., en République tchèque).
En 2019, avant la pandémie de COVID‑19, le nombre de personnes travaillant dans les hôpitaux rapporté à la population totale était au moins deux fois plus important en Suisse, au Royaume‑Uni, en Norvège, aux États-Unis, en Islande, au Danemark et en France qu’au Chili, au Mexique, en Corée et en Grèce (Graphique 8.17). Cependant, il est important de tenir compte qu’aux États-Unis, 45 % des personnes travaillant à l’hôpital appartiennent aux personnels non cliniques (dont le personnel administratif et les autres personnels d’appui), et c’est le cas d’environ 30 % en Suisse, en France et en Islande.
Dans tous les pays, le personnel infirmier constitue la principale catégorie de prestataires de soins à l’hôpital. Les infirmiers et les sages-femmes représentent 37 % de l’ensemble des emplois hospitaliers en moyenne dans les pays de l’OCDE. Dans la plupart de ces pays, entre 50 et 90 % de l’ensemble du personnel infirmier travaille à l’hôpital. Dans certains pays comme la France et le Portugal, les aides-soignants (ou auxiliaires de soins) constituent également une catégorie non négligeable de personnels hospitaliers. Les médecins représentent un travailleur hospitalier sur sept (14 %) en moyenne dans les pays de l’OCDE, même si dans plusieurs pays, ce chiffre sous-estime le nombre de médecins qui travaillent au moins à temps partiel à l’hôpital, car les médecins libéraux qui exercent à la fois à l’hôpital et en dehors ne sont pas comptabilisés.
Le nombre d’infirmiers en équivalents temps plein (ETP) dans les hôpitaux est inférieur aux effectifs bruts, car une proportion significative d’infirmiers travaille à temps partiel. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le nombre d’infirmiers ETP à l’hôpital est inférieur de 15 % aux effectifs. Cet écart est plus important dans certains pays comme l’Allemagne et l’Islande (30 % environ).
Le nombre d’infirmiers travaillant à l’hôpital a augmenté assez rapidement entre 2010 et 2019 dans certains pays, comme l’Allemagne, les États-Unis et la Norvège. La hausse a été plus modeste au Danemark et en France. En revanche, le nombre d’infirmiers hospitaliers a reculé sur cette période en Italie, en Lituanie, en République slovaque et au Royaume‑Uni (Graphique 8.18).
Pendant la pandémie de COVID‑19, de nombreux pays ont recruté d’urgence du personnel supplémentaire dans les hôpitaux afin de répondre à l’augmentation de la demande. La pandémie a également favorisé l’élaboration de nouveaux plans à plus long terme visant à accroître le recrutement de personnel hospitalier et à améliorer ses conditions de travail afin de motiver et retenir le personnel. Par exemple, en France, le gouvernement a instauré, en juillet 2020, un nouveau plan pluriannuel visant à renforcer les hôpitaux publics et à accroître les investissements dans le personnel de santé (OCDE/Observatoire européen des systèmes et des politiques de santé, 2021[9]).