Le nombre et la proportion de médecins – et, dans certains pays, d’infirmiers – formés à l’étranger et exerçant dans les pays de l’OCDE ont continué d’augmenter ces dix dernières années (OCDE, 2019[1]). En 2019, environ 18 % des médecins exerçant dans les pays de l’OCDE ont obtenu au moins leur premier diplôme à l’étranger (Graphique 8.23), contre 15 % dix ans plus tôt. S’agissant des infirmiers, 6 % en moyenne avaient obtenu leur diplôme dans un autre pays en 2019 (Graphique 8.24). Ces évolutions sont intervenues en parallèle d’une hausse sensible du nombre de médecins et d’infirmiers nouvellement diplômés formés dans presque tous les pays de l’OCDE (voir également les indicateurs « Médecins nouvellement diplômés » et « Personnel infirmier nouvellement diplômé »), signe d’une forte demande dans ces professions.
En 2019, la proportion de médecins formés à l’étranger allait de 2 %, voire moins, en Turquie, en Lituanie, en Italie et en Pologne, à environ 40 % en Norvège, en Irlande et en Nouvelle‑Zélande, et à près de 60 % en Israël. Dans la plupart des pays de l’OCDE, le pourcentage d’infirmiers formés à l’étranger est inférieur à 5 %, mais il se situe aux environs de 25 % en Nouvelle‑Zélande et en Suisse, et autour de 15‑20 % en Australie et au Royaume‑Uni. Dans certains cas toutefois, il s’agit de médecins et d’infirmiers revenus dans leur pays de naissance après avoir effectué leurs études à l’étranger. Dans certains pays (notamment, États-Unis, Israël, Norvège et Suède), ils représentent un pourcentage élevé et croissant des effectifs, en particulier pour les médecins formés à l’étranger. En 2019, par exemple, près de 50 % des médecins et infirmiers formés à l’étranger exerçant en Israël étaient nés dans ce pays.
Dans plusieurs pays de l’OCDE, le pourcentage de médecins formés à l’étranger a évolué entre 2005 et 2019 (Graphique 8.25). Il est resté relativement stable au Royaume‑Uni (environ 30 %) et aux États-Unis (environ 25 %), où le nombre de médecins formés à l’étranger et dans le pays a progressé au même rythme. Toutefois, aux États-Unis, un nombre croissant de médecins formés à l’étranger sont des citoyens américains qui ont obtenu leur premier diplôme de médecine à l’étranger : en 2017, un tiers des médecins ayant obtenu un diplôme étranger et une autorisation d’exercer aux États-Unis étaient des citoyens américains, contre 17 % en 2007 (OCDE, 2019[12]).
En Europe, la proportion de médecins formés à l’étranger a rapidement augmenté en Norvège et Suède. Dans le cas de la Norvège, plus de la moitié d’entre eux sont nés dans le pays et y sont revenus après des études à l’étranger. Dans celui de la Suède, le nombre de médecins formés à l’étranger mais nés dans le pays a quadruplé depuis 2006, et représentait près d’un cinquième des médecins formés à l’étranger en 2018.
En France et en Allemagne, le nombre et la proportion de médecins formés à l’étranger ont régulièrement progressé au cours de la décennie écoulée : leur proportion a été multipliée par plus de deux, passant de 5‑6 % des médecins en 2005 à 12‑13 % en 2019.
La proportion d’infirmiers formés à l’étranger s’est fortement accrue depuis 2005 en Suisse, en Nouvelle‑Zélande, en Australie, au Royaume‑Uni, bien qu’elle semble s’être stabilisée ces dernières années en Australie et en Suisse (Graphique 8.26). En Suisse, l’augmentation est principalement due au nombre croissant de personnel infirmier formé en France et en Allemagne, et dans une moindre mesure en Italie.
Les Philippines sont le principal pays d’origine des infirmiers formés à l’étranger dans de nombreux pays de l’OCDE, notamment la Nouvelle‑Zélande, le Royaume‑Uni, les États-Unis et le Canada. Depuis de nombreuses années, les Philippines ont une politique volontariste visant à former des infirmiers qui travailleront à l’étranger. L’Inde est également un important pays d’origine des infirmiers formés à l’étranger dans de nombreux pays anglophones de l’OCDE.
En Italie, le nombre d’infirmiers formés à l’étranger a fortement progressé entre 2007 et 2012, essentiellement suite à l’arrivée d’infirmiers formés en Roumanie après l’accession de ce pays à l’Union européenne en 2007, mais leur nombre et leur pourcentage ont commencé à décliner ces dernières années.