Dans tous les pays de l’OCDE et les pays partenaires, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. L’écart était en moyenne de 5.3 ans dans les pays de l’OCDE en 2019 – l’espérance de vie à la naissance était de 83.6 ans pour les femmes et de 78.3 ans pour les hommes (Graphique 3.3). Il s’est toutefois resserré d’un an depuis 2000, en raison de gains d’espérance de vie masculine plus rapides dans la plupart des pays.
En 2019, chez les hommes, l’espérance de vie à la naissance dans les pays membres de l’OCDE allait de 71 ans environ en Lettonie et en Lituanie à 81 ans ou plus en Suisse, au Japon, en Islande, en Suède, en Italie, en Norvège, en Espagne et en Israël. Chez les femmes, elle atteignait 87.4 ans au Japon, mais était inférieure à 80 ans en Colombie, en Hongrie et au Mexique.
L’écart d’espérance de vie entre les hommes et les femmes est relativement faible en Islande, aux Pays-Bas, en Suède, en Norvège, en Nouvelle‑Zélande, en Suisse, au Royaume‑Uni, en Israël et en Irlande (moins de quatre ans d’écart). Il est toutefois plus marqué dans de nombreux pays d’Europe centrale et orientale, tout particulièrement en Lettonie et en Lituanie (plus de 9 ans), en Estonie (8.5 ans) et en Pologne (7.8 ans). Dans ces pays, la longévité masculine a nettement moins augmenté ces dernières décennies. Cela s’explique en partie par leur plus grande exposition à des facteurs de risque, en particulier une plus forte consommation de tabac, une consommation excessive d’alcool et un régime alimentaire moins sain, ce qui se traduit par un plus grand nombre de décès dus à des maladies cardiaques, des cancers et d’autres maladies. Dans les pays partenaires de l’OCDE, l’écart entre les deux sexes est de dix ans en Russie, et d’environ sept ans en Afrique du Sud et au Brésil. Il est plus resserré en Chine (4.4 ans) et en Inde (2.5 ans).
Les écarts d’espérance de vie liés aux inégalités socioéconomiques sont également manifestes dans tous les pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de données (Graphique 3.4). En moyenne, dans 24 pays de l’OCDE, l’espérance de vie d’une personne de 30 ans n’ayant pas achevé ses études secondaires est inférieure de 5.2 ans à celle d’un diplômé de l’enseignement supérieur du même âge (diplôme universitaire ou équivalent). Ces écarts sont plus prononcés chez les hommes (6.5 ans en moyenne) que chez les femmes (3.9 ans).
Les inégalités socioéconomiques sont particulièrement frappantes chez les hommes dans de nombreux pays d’Europe centrale et orientale (République slovaque, Lettonie, Pologne, Hongrie), où l’écart d’espérance de vie est de plus de dix ans entre ceux qui ont un faible niveau d’études et ceux qui ont fait des études plus poussées. L’écart d’espérance de vie en fonction du niveau d’études est relativement faible en Italie et en Suède.
L’écart d’espérance de vie lié au niveau d’études s’explique en grande partie par le nombre plus élevé de décès parmi les adultes peu instruits d’âge actif (25‑64 ans). Par rapport aux diplômés du supérieur, les taux de mortalité de la population d’âge actif ayant un faible niveau d’études sont près de quatre fois supérieurs chez les hommes et près du double chez les femmes (analyse fondée sur les données de 23 pays de l’OCDE). Les écarts du taux de mortalité entre les femmes et les hommes plus âgés, s’ils sont moins prononcés, restent supérieurs chez les individus moins instruits, ce qui tient principalement au plus grand nombre de décès dus à des maladies du système circulatoire et au cancer (Murtin et al., 2017[4]).
Le taux de tabagisme supérieur parmi les catégories socioéconomiques défavorisées contribue fortement aux écarts d’espérance de vie selon le niveau d’études ou d’autres indicateurs de la situation socioéconomique. D’autres facteurs de risques sont aussi plus répandus dans ces groupes, notamment la consommation excessive d’alcool chez les hommes, et des taux d’obésité plus élevés chez les hommes et les femmes (voir le chapitre 4 pour une analyse approfondie des facteurs de risque pour la santé). Enfin, bien que les données présentées ici soient antérieures à la pandémie, les données récentes mettent clairement en évidence un gradient social pour les décès imputables au COVID‑19, ce qui aura des répercussions directes sur les inégalités d’espérance de vie (voir le chapitre 2 pour un examen plus approfondi et la bibliographie correspondante).