En moyenne dans les pays de l’OCDE, 10.7 % des personnes âgées de 65 ans et plus ont reçu des soins de longue durée, à domicile ou en établissement, en 2019 (Graphique 10.13). Plus d’une personne de 65 ans et plus sur cinq bénéficie de soins de longue durée en Israël (23.1 %) et en Suisse (23.4 %), contre moins de 5 % au Canada (3.8 %), en République slovaque (3.4 %), en Irlande (3.2 %), au Japon (2.6 %), au Portugal (1.9 %) et en Pologne (0.8 %).
La majorité des bénéficiaires de soins de longue durée sont des personnes âgées (Graphique 10.14). Les services de soins de longue durée sont plus susceptibles d’être requis à mesure que le individus vieillissent et développent des handicaps, bien qu’ils soient aussi dispensés à des personnes plus jeunes souffrant également de handicaps. En 2019, seuls 25 % des bénéficiaires de soins de longue durée avaient moins de 65 ans en moyenne dans les pays de l’OCDE, tandis que 26 % étaient âgés de 65 à 79 ans. Les plus de 80 ans représentent la majorité des bénéficiaires de soins de longue durée dans les pays de l’OCDE. En moyenne dans l’ensemble de l’OCDE, 49 % des bénéficiaires étaient âgés de plus de 80 ans en 2019. Au Japon, plus d’un bénéficiaire de soins de longue durée sur cinq est âgé de 80 ans et plus, alors que les personnes âgées de 0 à 64 ans ne représentent que 1 % de ces derniers.
Bien que le vieillissement démographique soit un facteur important de l’augmentation du nombre de bénéficiaires de soins de longue durée dans le temps, les différences entre les pays en ce qui concerne la proportion de bénéficiaires âgés laissent penser que d’autres facteurs déterminent le recours aux soins de longue durée, notamment l’existence de services financés par des fonds publics. Par exemple, Israël a l’une des populations les plus jeunes de l’OCDE, mais la proportion de la population qui bénéficie de soins de longue durée est plus élevée que la moyenne. Comme les données concernant les personnes recevant des soins en dehors des systèmes publics sont plus difficiles à obtenir et peuvent être sous-estimées, les chiffres pour des pays qui dépendent plus fortement des soins financés par le privé peuvent être artificiellement bas. Les normes culturelles qui définissent dans quelle mesure les familles s’occupent des personnes âgées peuvent également être un moteur important de l’utilisation des services formels (voir l’indicateur « Aidants informels »).
De nombreuses personnes ayant besoin de soins de longue durée souhaitent rester à leur domicile aussi longtemps que possible. Compte tenu de ces préférences, et du coût élevé des soins dispensés en établissement, de nombreux pays de l’OCDE ont mis en place des services à destination des personnes âgées afin de faciliter leur prise en charge à domicile. Néanmoins, ces nouvelles orientations n’ont pas toujours permis de diminuer le recours aux établissements de soins de longue durée. Entre 2009 et 2019, la proportion de personnes qui bénéficiaient de soins de longue durée à domicile n’a que légèrement augmenté, passant de 67 % à 68 % (Graphique 10.14). Les augmentations ont été particulièrement fortes au Portugal, en Australie, en Finlande, en Allemagne et en Suisse. En Allemagne, l’augmentation est en partie liée aux réformes qui ont élargi la définition des soins de longue durée, ce qui s’est traduit par une hausse du nombre de bénéficiaires. En Australie, des réformes visant à renforcer le financement des soins aux personnes âgées et à accroître le nombre de dispositifs de prise en charge à domicile disponibles ont également entraîné une hausse du nombre de bénéficiaires de soins de longue durée. Si la proportion de bénéficiaires de soins de longue durée à domicile a augmenté ces dix dernières années dans la plupart des pays de l’OCDE, elle a sensiblement diminué en Estonie, où l’on observe une disponibilité accrue des soins généraux en établissement, et où le nombre de nouveaux utilisateurs des services à domicile a augmenté moins rapidement que ceux des services à temps complet dans le système de protection sociale. Même lorsqu’elles sont limitées dans leurs activités de la vie quotidienne (AVQ) et activités instrumentales de la vie quotidienne (AIVQ), certaines personnes ne bénéficient pas toujours d’une prise en charge formelle suffisante. Parmi les personnes de 65 ans et plus dans 22 pays de l’OCDE, la moitié des personnes vivant à domicile avec au moins une limitation des AVQ ou AIVQ – et près de deux sur cinq (37 %) avec trois limitations ou plus – déclaraient ne pas recevoir suffisamment d’aide informelle pour leurs soins de longue durée, ou ne pas bénéficier de prise en charge formelle (Graphique 10.15).