Selon les projections, le PIB devrait augmenter de 2.6 % en 2023 et de 2.9 % en 2024, à la faveur d’une augmentation de la production et des exportations minières et de la reprise du tourisme. Le niveau élevé de l’inflation et le durcissement des conditions financières pèseront sur la consommation des ménages. La grande incertitude politique, la faiblesse de la confiance des entreprises et l’exécution du budget structurellement lente à l’échelle régionale et locale continueront de freiner l’investissement. L’inflation, qui a commencé à reculer, convergera vers l’objectif de 2 % au cours de l’année 2024. L’activité informelle, qui dépasse les niveaux antérieurs à la pandémie, creusera les inégalités.
La banque centrale devrait conserver l’orientation restrictive de sa politique monétaire afin d’assurer un réancrage des anticipations d’inflation. La préservation de la viabilité des finances publiques dépendra de la poursuite de la trajectoire d’assainissement budgétaire prévue. Compte tenu de la faiblesse des créations d’emplois formels, de la grande pauvreté et des prix élevés des produits alimentaires et de l’énergie, un soutien budgétaire ciblé doit être apporté aux personnes les plus vulnérables. Une réforme fiscale visant à accroître les recettes publiques structurellement faibles permettrait de répondre aux besoins infrastructurels et sociaux urgents, de renforcer la progressivité de la fiscalité et de rendre la croissance plus inclusive. Augmenter la production d’électricité à partir de ressources renouvelables contribuerait à réduire la dépendance à l’égard des combustibles fossiles, ainsi que leurs coûts.