Les objectifs stratégiques des politiques agricole et alimentaire définis dans le Livre blanc n° 11 (2016‑17), qui porte sur le changement et le développement pour une production agricole tournée vers l’avenir, sont la sécurité alimentaire, le maintien de l’agriculture sur l’ensemble du territoire, une plus forte création de valeur ajoutée et une agriculture durable. La politique agricole vise à promouvoir une utilisation durable des ressources agricoles, à développer le savoir-faire et à contribuer à la création d’emplois et de valeur ajoutée dans les activités et la production agricoles dans l’ensemble du pays. La politique de soutien à l’agriculture est une composante des politiques régionales et rurales de la Norvège.
Les principaux instruments du soutien public à l’agriculture comprennent les mesures aux frontières, les paiements budgétaires et la réglementation du marché intérieur résultant de la loi sur la commercialisation. Cette loi couvre certaines viandes (bovine, ovine, porcine et de volaille) ; le lait, le beurre et le fromage ; les œufs ; les céréales et les oléagineux ; les pommes de terre, les légumes, les fruits et les baies ; et les fourrures.
Des prix indicatifs sont définis pour le lait, la viande porcine, les céréales et certains fruits et légumes. Ces prix, de même que le cadre budgétaire dans lequel s’inscrivent les paiements aux agriculteurs, sont négociés chaque année entre les pouvoirs publics et les organisations de producteurs. Ces derniers sont assujettis à des redevances de commercialisation, qui financent les mesures visant à résorber les excédents de production, notamment les subventions à l’exportation de produits de l’élevage. Des quotas de production ont été instaurés en 1983 pour le lait, auxquels est venu s’ajouter en 1997 un système d’achat et de vente de quotas.
Différents types de paiements directs aux agriculteurs demeurent en vigueur : paiements à la surface, par tête de bétail, et selon la quantité produite (dans le cas de la viande). Bon nombre d’entre eux sont modulés en fonction de la région et de la taille de l’exploitation, l’objectif étant d’apporter un soutien suffisant aux revenus pour toutes les catégories d’exploitation et de région. Des écotaxes sont prélevées sur les pesticides agricoles.
Le Programme national pour l’environnement contient les principales mesures agro-environnementales, telles que le soutien aux paysages culturels en fonction de la superficie, les aides au titre des pâturages extensifs et des animaux nourris à l’herbe, le soutien à l’agriculture biologique, les programmes régionaux pour l’environnement et les mesures environnementales spéciales dans le secteur agricole. Ces programmes comprennent par exemple des paiements visant à encourager la réduction de la pollution de l’eau par l’agriculture, l’épandage écologique du fumier, le fauchage de petits prés (abandonnés) abritant une biodiversité riche ou exceptionnelle en zone forestière ou montagneuse, le pâturage sur les îles, l’entretien de sites protégés dans le paysage agricole, etc.
En 2016, les autorités ont publié la stratégie nationale en matière de bioéconomie. Cette stratégie générale intersectorielle a été élaborée par huit ministères, dont le ministère norvégien de l’Agriculture et de l’Alimentation. Elle met en avant trois objectifs primordiaux – renforcement de la création de valeur, réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), amélioration de l’efficience et de la durabilité de l’utilisation des ressources – et quatre domaines d’intervention privilégiés : coopération entre secteurs, industries et domaines d’action ; marchés de bioproduits renouvelables ; utilisation efficiente et transformation rentable des ressources biologiques renouvelables ; et production et extraction durables de ressources biologiques renouvelables. Compte tenu de l’expérience de la Norvège en matière de fiscalité environnementale, les pouvoirs publics proposent de faire évoluer la réglementation sur plusieurs points afin d’instaurer des règles du jeu équitables pour les bioproduits, en imposant par exemple aux produits provenant de sources fossiles des taxes ou des quotas correspondant à leurs effets dommageables sur l’environnement et le climat. En outre, une révision des règlements applicables aux engrais et une accentuation de l’utilisation d’engrais organiques/de boues, avec notamment des règlements en matière de dépôt, de stockage et d’épandage, sont actuellement au programme.
La Norvège a supprimé la plupart de ses contingents tarifaires en 2000, lorsque les droits consolidés dans le cadre de l’OMC ont été amenés au niveau des taux applicables dans la limite des contingents. Les droits de douane applicables à certains produits, notamment les produits d’origine animale, sont compris entre 100 % et 400 %, bien qu’un régime de « périodes d’ouverture » permette des importations à taux réduits dès lors que les prix intérieurs dépassent les seuils établis.
La Norvège a unilatéralement supprimé, à compter du 1er janvier 2015, les droits à l’importation sur 114 lignes tarifaires agricoles. Certes, ces droits étaient faibles (et sans réelle incidence sur la protection de la production agricole norvégienne), mais leur suppression a entraîné l’allègement des procédures douanières et des frais d’administration.