Le cadre législatif de l’Ukraine a connu un certain nombre d’évolutions. Les Principes relatifs au développement des exploitations et des coopératives agricoles pour 2018-20, approuvés par le Conseil des ministres de l’Ukraine, fournissent les conditions propices à la mise en œuvre de programmes de soutien de prêts à des conditions préférentielles, et aux mesures visant à favoriser les coopératives agricoles. Le Plan d’action de la stratégie de développement des petites et moyennes entreprises, adopté en mai 2018, prévoit des mesures de soutien spécifiques en faveur des PME et porte sur la modernisation du cadre réglementaire qui s’y applique, ceci faisant suite aux analyses effectuées par le Bureau pour l’amélioration de la réglementation financé par l’Union européenne.
La loi sur le contrôle étatique de la conformité à la législation sur la sécurité sanitaire et la qualité des produits destinés à l’alimentation humaine et animale, et sur la santé et le bien-être des animaux, adoptée par le Parlement ukrainien en mai 2017 et en vigueur depuis avril 2018, régule le contrôle étatique des installations de production pour assurer le niveau souhaité de protection de la santé humaine et des intérêts des consommateurs. Elle prévoit une diminution des examens physiques des produits agricoles et alimentaires importés sur le territoire douanier de l’Ukraine sous réserve de satisfaire à certaines exigences concernant le type de produit importé et l’origine de celui-ci, et de fournir un ensemble précis de documents.
La loi sur la sécurité sanitaire et l’hygiène des aliments pour animaux, adoptée par le Parlement ukrainien en décembre 2017 et qui entrera en vigueur en janvier 2020, définit les principes juridiques et organisationnels de la production, la circulation, l’étiquetage et la présentation des aliments pour animaux, et réglemente les relations entre le pouvoir exécutif2 et les opérateurs du marché fourrager.
Après une diminution substantielle, le budget destiné à soutenir le secteur agricole ukrainien s’est nettement accru à partir de 2016. En 2018, les dépenses totales du ministère ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation au titre des subventions directes aux producteurs se sont montées à 4.2 milliards UAH (154 millions USD), contre 0.3 milliard UAH (12 millions USD) en 2016, lorsque la plus grande partie du soutien avait pris la forme d’un manque à gagner sur les recettes publiques.
En 2018, les éleveurs ont tiré parti de programmes de soutien spécifiques : 1 340 millions UAH (49 millions USD) ont été alloués au remboursement partiel des coûts de construction et de reconstruction d’exploitations et d’installations. En outre, 512 millions et 320 millions UAH (19 millions et 12 millions USD), respectivement, ont été destinés aux entreprises agricoles qui ont reçu un paiement par tête pour les vaches, et aux ménages ruraux qui ont reçu un paiement par tête pour les jeunes bovins.
Comme en 2017, le programme de soutien public à l’élevage a compensé en partie les exploitants pour l’achat d’animaux reproducteurs sélectionnés. Les montants alloués en 2018 ont notablement dépassé ceux de 2017 et ont représenté 215 millions UAH (7.9 millions USD), contre 11.7 millions UAH en 2017 (400 000 USD). En revanche, aucun montant n’a été alloué au titre du remboursement de dettes dans le cadre de ce programme, qui avait accordé 158 millions UAH (5.9 millions USD) aux éleveurs en 2017.
À l’instar de ce qu’il avait mis en place dans le cadre du programme de remboursement partiel des intérêts sur les prêts des banques commerciales, réactivé en 2015, le ministère a maintenu son soutien aux entreprises agricoles au travers du programme Soutien financier à l’agriculture par des prêts à des conditions préférentielles dont le financement, en 2018, s’est élevé à 266 millions UAH (9.8 millions USD). En outre, les programmes d’État Soutien financier au développement des exploitations et Soutien de l’État au secteur de l’élevage ont permis de transférer 8.5 millions UAH (300 000 USD) et 3.7 millions UAH (100 000 USD), respectivement, au soutien aux prêts à court terme. Le programme Soutien financier au développement des exploitations comprenait également une subvention de 6.4 millions UAH (200 000 USD) pour compenser en partie les coûts d’achat des semences supportés par les petits agriculteurs.
Le financement de la Subvention pour l’achat de machines et équipements agricoles a été multiplié par près de huit par rapport à 2017, avec un montant total de 1 020 millions UAH (34 millions USD), dont 108 millions UAH (4 millions USD) affectés spécifiquement aux petits exploitants3.
L’horticulture fruitière, la viticulture et la culture de petits fruits ont également continué à recevoir un soutien spécifique pour l’achat de plants et la construction de chambres froides. Ce soutien, qui s’est élevé à 394 millions UAH (14 millions USD), a été légèrement moins important en 2018 qu’en 2017, année au cours de laquelle des fonds étaient également disponibles pour le remboursement de dettes.
De 1999 au 1er janvier 2017, un soutien notable a été fourni aux producteurs agricoles en leur permettant de ne pas payer la TVA, qui était accumulée sur des comptes spéciaux et utilisée pour acheter des intrants. En 2017, le système d’accumulation de TVA a été aboli et remplacé par une « subvention au développement » présentant des caractéristiques semblables à celles du système précédent, puisque basée sur les recettes de la TVA et utilisée pour acheter différents intrants. Depuis 2018, cette forme de soutien n’est plus fournie aux producteurs.
Le régime de quota sucrier a été supprimé en septembre 2018 et les prix minimums applicables à la betterave à sucre dans la limite du quota n’existent plus. Ce régime, qui avait été mis en place à la fin des années 90, était l’un des éléments de la politique de soutien des prix. Chaque année, en fonction de la production nationale de betteraves, étaient fixés un contingent de vente sur le marché intérieur pour le sucre de betterave, ainsi que le prix minimum applicable aux quantités de betterave sucrière et de sucre sous contingent. Ce contingent, alloué par sucrerie, ne comprenait pas le sucre tiré du sucre de canne brut importé, qui était soumis à un contingent tarifaire.
Courant 2018, le Service national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires et de la protection du consommateur a remis en place ses contrôles vétérinaires et autres types de contrôles officiels, suite à l’entrée en vigueur, en avril 2018, de la loi sur le contrôle étatique des produits destinés à l’alimentation humaine et animale, et de la santé et du bien-être des animaux. En outre, l’élaboration et l’adoption de lois sanitaires et phytosanitaires se sont accélérées, 17 actes juridiques compatibles avec la législation de l’UE ayant été adoptés et plus de 140 autres ayant été soumis au processus législatif au cours de la période 2017-18.
La loi relative à l’information sur les produits alimentaires, adoptée en décembre 2018, jette les bases juridiques et organisationnelles nécessaires pour fournir des informations sur les produits alimentaires aux consommateurs, en vue d’assurer un niveau élevé de protection de la santé, du bien-être et des intérêts sociaux et économiques des citoyens. La loi définit notamment la terminologie employée et les obligations spécifiques des opérateurs du marché des produits alimentaires, notamment pour ce qui concerne l’emplacement précis de l’information, l’étiquetage et autres éléments.
La loi sur les principes de base et les exigences en matière de production biologique, et de circulation et d’étiquetage des produits biologiques, adoptée en juillet 2018, prévoit le cadre principal pour la production de produits alimentaires biologiques et le fonctionnement du marché des produits biologiques. Elle définit également les rôles et obligations des autorités publiques et des acteurs du marché des produits biologiques, ainsi que d’autres orientations de l’action publique pour le développement des marchés des produits biologiques.
En 2018, les dotations budgétaires des réformes foncières ont plus que triplé par rapport à 2017, et ont atteint 342 millions UAH (12.5 millions USD). Parmi les travaux financés, il y avait une évaluation monétaire normative des terres agricoles de l’ensemble de l’Ukraine. Les résultats de cette évaluation sont utilisés pour le Registre cadastral national et mis à disposition des utilisateurs, en ligne et gratuitement.
Les petits exploitants ont bénéficié de la compensation allant jusqu’à 90 % des coûts des services de vulgarisation. À ce titre, en 2018, ce sont 200 000 UAH (7 300 USD) qui ont été alloués.
L’Ukraine a pris de nouvelles mesures visant à mettre en œuvre ses engagements dans le cadre de l’Accord de Paris en vertu de la CCNUCC de 2016. En décembre 2018, le Conseil des ministres a approuvé le Plan d’action sur la mise en œuvre des Principes de la politique d’État en matière de changement climatique d’ici 2030. Ce plan d’action multisectoriel prévoit un système constant de suivi, de déclaration et de vérification des gaz à effet de serre (GES), l’échange de droits d’émission, l’application d’instruments financiers de réduction des émissions, et des mécanismes en faveur des partenariats public-privé. Les autorités s’engagent également à formuler, au cours du biennium 2019-20, des recommandations pour l’adaptation du secteur agricole au changement climatique, et à élaborer un plan d’action à moyen terme pour l’adaptation du secteur forestier. Tant les recommandations que l’allocation correspondante de fonds budgétaires sont nécessaires pour que les pouvoirs publics proposent aux producteurs agricoles un conseil adapté au contexte local sur les risques associés au changement climatique à venir.
Les lois sur l’évaluation de l’impact environnemental et sur l’évaluation stratégique environnementale, adoptées en mai 2017 et mars 2018, respectivement, prévoient la base juridique des évaluations environnementales en Ukraine. La première établit les principes des études d’impact sur l’environnement qui visent à empêcher les dommages environnementaux, et à assurer la sécurité environnementale, la protection de l’environnement, l’utilisation efficace des ressources naturelles et leur renouvellement dans le processus de décision politique lié aux activités économiques susceptibles d’avoir un impact notable sur l’environnement. Pour sa part, la seconde loi exige des évaluations stratégiques environnementales, notamment des consultations publiques obligatoires, pour un certain nombre de projets, y compris dans le secteur agricole. Elle établit, entre autres, des procédures adaptées à la mise en œuvre de telles évaluations, et à leur approbation.
Le ministère de la Politique agraire et de l’Alimentation est en cours de restructuration, et prête une attention particulière à la gestion durable des ressources forestières et halieutiques.