Le soutien total à l’agriculture (EST) dans les pays de l’OCDE s’est élevé à 325 milliards USD (286 milliards EUR) par an en moyenne sur la période 2016‑18, dont 72 %, soit 235 milliards USD (207 milliards EUR), ont été versés aux producteurs eux‑mêmes (ESP). Le soutien aux producteurs représentait 18.5 % des recettes agricoles brutes (ESP en %) au cours de la période 2016‑18 dans l’ensemble de la zone de l’OCDE, contre 30 % environ sur la période 2000‑02 (tableau 2.1).
Outre ses variations en volume, le soutien aux agriculteurs a aussi changé dans ses modalités. Dans la zone de l’OCDE, la situation se caractérise en particulier par un long déclin du soutien lié à la production de produits de base (qui comprend le soutien des prix du marché et les paiements au titre de la production). D’après les travaux de l’OCDE, avec les paiements fondés sur l’utilisation d’intrants variables sans contraintes, qui sont en légère augmentation dans les pays membres par rapport au début du millenium, cette forme de soutien est la plus susceptible de fausser la production et les échanges.
À l’autre bout du spectre de la classification de l’ESP, des formes de soutien moins génératrices de distorsions sont aussi utilisées dans certains pays, comme les paiements basés sur des paramètres qui ne dépendent pas de la production courante ou sur des critères qui ne sont pas liés à des produits de base, tels que le gel des terres ou les transferts visant des pratiques spécifiques en matière d’environnement ou de bien-être des animaux. Surtout, les paiements au titre de droits antérieurs (généralement la superficie cultivée ou le nombre d’animaux d’une année de référence dans le passé) ont sensiblement augmenté dans de nombreux pays de l’OCDE au cours des deux décennies écoulées, atteignant près de 4 % des recettes agricoles brutes et plus d’un cinquième de l’ESP pendant la période 2016‑18. Les paiements reposant sur la superficie cultivée et le nombre d’animaux sont restés presque inchangés par rapport à la période 2000‑02 et représentent à l’heure actuelle 18 % environ du soutien total aux producteurs (tableau 2.1).
Les dépenses destinées à financer les services d’intérêt général (ESSG) dans le secteur agricole ont augmenté (en termes nominaux) dans la zone de l’OCDE, passant de 36 milliards USD par an pendant la période 2000‑02 à 43 milliards USD pendant la période 2016‑18. Elles servent encore majoritairement à financer les infrastructures (18.4 milliards USD), ce poste enregistrant une légère progression par rapport à 2000‑02, tandis que les dépenses consacrées aux connaissances et à l’innovation agricoles (13 milliards USD) ont connu une hausse de 60 % dans le même temps. Les dépenses destinées aux services d’inspection et de contrôle ont quasiment doublé, pendant que les fonds octroyés aux activités de commercialisation et de promotion diminuaient de même que, plus sensiblement, les aides au stockage public, mais ils pèsent à eux tous moins lourd dans les dépenses comptabilisées au titre de l’ESSG (tableau 2.1).