Perspectives économiques de l'OCDE, Volume 2024 Numéro 1

Chili

La croissance de la production devrait s’établir à 2.3 % en 2024 et à 2.5 % en 2025. Le redressement des salaires réels, favorisé par un recul de l’inflation et un assouplissement des conditions financières, entraînera une reprise de la consommation en 2024-25. La confiance des entreprises s’est améliorée, mais la stagnation des activités de prêts va continuer à limiter la progression de l’investissement en 2024. La demande mondiale de minerais soutiendra la hausse des exportations en 2024-25. L’inflation convergera vers l’objectif de 3 % à la mi-2025.

La banque centrale va de nouveau abaisser le taux directeur en 2024 et parvenir à une orientation neutre de la politique monétaire d’ici la mi-2025. La politique budgétaire sera à juste titre moins expansionniste en 2024 et 2025 et la viabilité de la dette perdurera. Le Chili devrait poursuivre ses efforts visant à simplifier ses processus réglementaires dans le but de stimuler la concurrence et l’entrepreneuriat. Il devrait aussi rendre son régime fiscal plus écologique et plus progressif afin de réduire les inégalités et de favoriser une croissance plus inclusive et plus durable.

L’activité reprend

Le pays a renoué avec la croissance au quatrième trimestre de 2023, en grande partie grâce aux exportations nettes. Les services à la personne ont été les principaux vecteurs de croissance, suivis par les transports. L’indice mensuel de l’activité économique (IMACEC) a progressé de 2.8 % en glissement annuel corrigé des variations saisonnières en février, avec des gains dans tous les secteurs et une forte contribution de l’exploitation minière et des services. La confiance des entreprises reste modérée mais la production industrielle et le commerce de détail sont en progression par rapport à février 2023. Les taux d’activité et d’emploi n’ont cessé d’augmenter depuis le mois d’août. L’inflation globale est descendue en dessous de 4 % en mars et les anticipations d’inflation sont solidement ancrées à l’objectif.

Chili : indicateurs sur la croissance économique et sur l'inflation

1. Indice des prix à la consommation hors énergie et produits alimentaires.

Source : Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE, n° 115 ; et Banque centrale du Chili (Banco Central de Chile).

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Chili : demande, production et prix

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Les tensions inflationnistes liées aux prix des matières premières ont diminué. La croissance en Chine a été plus faible qu’attendu, contribuant à un ralentissement des ventes de véhicules électriques et à des excédents de stocks des fabricants de batteries. Il s’en est suivi une baisse du prix du lithium. Les prix du cuivre sont en hausse depuis peu, et la demande d’électrification des transports et de production d’électricité d’origine renouvelable soutiendra les exportations.

L’assouplissement de la politique monétaire et la modération des déficits budgétaires devraient se poursuivre

À mesure que l’inflation recule et que les anticipations restent solidement ancrées à l’objectif, la banque centrale va continuer de réduire son taux directeur, qui atteindra 4.5 % d’ici la fin de 2024, et adoptera une orientation neutre de la politique monétaire d’ici la mi-2025. La politique budgétaire sera modérément expansionniste en 2024, avec un déficit de l’administration centrale de 1.9 % du PIB, mais un resserrement aura lieu en 2025, ce qui amènera le déficit à 1.2 %. Les dépenses suivront la règle budgétaire sur la base de recettes corrigées des variations conjoncturelles. L’aide d’un montant de 0.8 milliard USD (0.3 % du PIB) destinée aux personnes et aux entreprises touchées par les incendies de forêt survenus au début de 2024, sera financée par des mesures fiscales temporaires. Les recettes seront en hausse sous l’effet de la forte demande de minerais à moyen terme, de l’augmentation des prix du cuivre sur la période examinée, ainsi que de l’application d’une nouvelle redevance liée à l’exploitation de ce minerai, estimée à 0.45 % du PIB. En revanche, les recettes provenant des contrats d’extraction diminueront en 2024. La dette restera inférieure au seuil prudent de 45 % fixé par le gouvernement.

La croissance reprendra en 2024 et se renforcera en 2025

Le PIB progressera de 2.3 % en 2024 et de 2.5 % en 2025. Le redressement des salaires réels et l’assouplissement des conditions financières à court terme favoriseront une hausse de la consommation. Les attentes en demi-teinte des entreprises, la volatilité des taux d’intérêt à long terme et la contraction de l’offre de crédit limiteront la croissance de l’investissement, qui dépendra principalement de l’exploitation minière et de l’énergie. Les exportations seront en hausse, tirées par la demande soutenue de minerais, tandis que les importations se redresseront parallèlement à la consommation. Le chômage devrait continuer de diminuer en 2024-25. L’inflation poursuivra son repli et devrait atteindre l’objectif fixé d’ici la mi-2025. Les risques de divergence par rapport aux perspectives restent orientés à la baisse. Un ralentissement plus marqué en Chine pourrait entraîner une diminution de la demande de minerais, ce qui nuirait aux exportations et à la croissance du Chili. Les phénomènes extrêmes causés par le changement climatique, tels que des sécheresses sévères ou une multiplication des incendies de grande ampleur, pourraient nuire aux récoltes et à l’exploitation minière et endommager les infrastructures, ce qui réduirait la croissance et nécessiterait des mesures d’aide budgétaire. La fragmentation politique risque de mener les indispensables réformes à une impasse.

L’allègement des formalités administratives et la réforme du régime fiscal peuvent favoriser une croissance plus inclusive

Les procédures réglementaires longues et complexes font obstacle à la concurrence et l’entrepreneuriat. La révision des nombreuses réglementations, la mise en place de systèmes « zéro autorisation » et l’instauration de procédures numériques, lorsque cela est possible, de même que l’augmentation des dépenses consacrées à la recherche-développement, peuvent contribuer à améliorer la productivité et la croissance. Les rentrées fiscales du Chili en pourcentage du PIB sont relativement faibles par rapport à celles des autres pays de l’OCDE. Rendre le régime fiscal plus écologique et plus progressif tout en améliorant l’administration de l’impôt peut procurer la marge nécessaire pour augmenter les dépenses sociales dans le but de réduire significativement les inégalités et de financer des projets verts à l’appui des objectifs de décarbonation.