Les services publics fournis par les hôpitaux, les écoles, les tribunaux ou les administrations publiques ont une incidence sur la vie d’une grande partie de la population et représentent un point de contact direct entre les citoyens et les institutions et pouvoirs publics. La satisfaction est un indicateur largement utilisé pour mesurer les performances des services publics du point de vue des citoyens. Même si la satisfaction à l’égard des services publics englobe des aspects très divers de ces services, tels que l’accessibilité physique et financière, la courtoisie, la rapidité et bien d’autres, ce critère peut constituer une synthèse générale des indicateurs objectifs des performances des services dans les différents pays (Baredes, 2022). La satisfaction à l’égard des services publics influe également sur la confiance envers l’administration et d’autres institutions publiques comme la fonction publique (OCDE, 2022).
Dans les pays de l’OCDE, la plupart des citoyens (68 %) se sont déclarés satisfaits du système de santé en 2022 (graphique 3.2). De grandes disparités existent cependant entre les pays. En Suisse, 92 % de la population était satisfaite du système de santé, ce qui est le chiffre le plus élevé parmi les pays de l’OCDE. Si l’on compare avec les autres pays, la Suisse obtient de bons résultats en matière d’accessibilité et de qualité des soins, malgré un reste à charge élevé, ce qui produit un haut niveau de satisfaction global.
La population est par ailleurs satisfaite du système éducatif dans 67 % des pays de l’OCDE. La Norvège (87 %), la Finlande (85 %), la Suisse (84 %) et l’Irlande (84 %) possèdent les taux de satisfaction à l’égard du système éducatif les plus élevés (graphique 3.2). Le taux de satisfaction à l’égard de l’éducation diverge davantage entre les pays qu’en matière de soins de santé et de justice : 66 points de pourcentage séparent la note la plus haute de la note la plus basse. Les faibles niveaux de satisfaction dans certains pays, comparés à d’autres, peuvent en partie s’expliquer par les besoins en matière de ressources et d’infrastructures adéquates, particulièrement flagrants pendant la pandémie de COVID-19, qui a temporairement transformé les services éducatifs dans de nombreux pays. Par exemple, tous les pays de l’OCDE n’ont pas pu offrir les mêmes possibilités d’apprentissage à distance à l’ensemble des élèves. Il était fréquent que les écoles ne disposent que d’un ordinateur pour quatre élèves, et nombre d’étudiants issus de milieux socio-économiques défavorisés n’avaient pas accès à un ordinateur à la maison (OCDE, 2020).
Les services de justice sont utilisés par une part plus petite de la population que la santé et l'éducation. Par conséquent, la confiance dans le système judiciaire et les tribunaux est moins susceptible d'être basée sur l'expérience qu'avec les soins de santé et l'éducation. Plus de la moitié (56 %) des citoyens des pays de l'OCDE ont déclaré avoir confiance dans le système judiciaire et les tribunaux de leur pays. Il existe des différences significatives entre les pays de l'OCDE, avec plus de 80 % des citoyens en Norvège, au Danemark, en Suisse et en Finlande déclarant avoir confiance dans le système judiciaire (graphique 3.2).
L’obtention d’un passeport, d’un certificat ou d’un permis représente une autre catégorie de services qui nécessitent une interaction entre les citoyens et l’administration. En moyenne, dans les 22 pays de l’OCDE où une enquête a été menée, 63 % de la population se déclarait très satisfaite des services administratifs, pourcentage qui s’élevait à 80 % au Luxembourg et aux Pays-Bas (graphique 3.3).