Pour mettre en œuvre leurs politiques et assurer les services publics, les administrations publiques passent des marchés publics pour de grandes quantités de biens et de services. Or, comme l’a montré la crise du COVID-19, la stratégie, les pratiques et les systèmes de passation des marchés publics ont des conséquences directes sur la qualité de vie et le bien-être des citoyens. Il est donc important que les pays visent le maximum d’efficience, d’efficacité et d’optimisation de la dépense publique dans le cadre de la passation de ces marchés.
Au cours de la dernière décennie, le poids des dépenses liées aux marchés publics dans le PIB a nettement progressé en moyenne de la zone OCDE, passant de 11.8 % du PIB en 2007 à 12.9 % du PIB en 2021. Ces dernières années, le poids des marchés publics dans le PIB a encore augmenté. En moyenne des 22 pays membres à la fois de l’OCDE et de l’Union européenne pour lesquels on dispose de données (OCDE-UE), ce poids est passé de 13.7 % du PIB en 2019 à 14.8 % du PIB en 2021. Cette augmentation s’explique principalement par la Facilité de l’Union européenne pour la reprise et la résilience (FFR), mécanisme central du plan de relance de l’UE, qui a stimulé l’investissement public. Le poids des marchés publics a aussi augmenté au Japon, où il est passé de 16.6 % à 18.1 % du PIB, et au Royaume-Uni, où il est passé de 13.1 % à 15.7 % du PIB (graphique 7.1).
D’un autre côté, le poids des marchés publics dans les dépenses publiques totales a baissé d’un à deux points de pourcentage entre 2019 et 2021 dans la plupart des pays de l’OCDE. Ce repli peut s’expliquer par les mesures de soutien à l’économie mises en œuvre pendant la pandémie de COVID-19. Les plans nationaux pour la reprise et la résilience lancés sous l’égide de l’UE pourraient encore renforcer cette tendance, puisqu’ils prévoient, non seulement des investissements publics impliquant la passation de marchés publics, mais aussi des incitations fiscales, des subventions et des garanties de prêts. Le gouvernement américain s’est engagé à consacrer 479 milliards USD à de nouvelles dépenses liées au climat et à l’énergie, dans le cadre d’une loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act) et d’une loi sur les investissements d’infrastructure et l’emploi (Infrastructure Investment and Jobs Act) qui a été adoptée fin 2021. Les plans de relance et de résilience sont mis en œuvre à différents niveaux d’administration, mais cela n’influe pas sur la répartition des dépenses liées aux marchés publics entre ces différents échelons administratifs. Cette répartition des dépenses entre, d’un côté, l’administration centrale et, de l’autre, les administrations infranationales est restée globalement stable ; en 2021, sur l’ensemble de la zone OCDE, 61.2 % des dépenses liées à des marchés publics sont intervenues à l’échelon infranational (voir le graphique G.4.2 en ligne).
Les marchés publics sont utilisés dans l’ensemble des domaines de l’action publique, qu’il s’agisse de la santé, de la protection de l’environnement, du maintien de l’ordre ou des affaires économiques (qui englobent les infrastructures, le transport, les communications, l’énergie et la R-D). Comme les années antérieures, les dépenses de santé ont représenté la plus grande part des dépenses effectuées dans le cadre des marchés publics, avec un poids moyen de 31.9 % dans la zone OCDE en 2021, contre 29.3 % en 2019. Suivi par les affaires économiques (16.4 %), l’éducation (10.7 %), la défense (9.9 %) et la protection sociale (9.8 %) avec des variations relativement faibles d'un pays à l'autre. Il s’agit aussi de la seule catégorie dans laquelle les pays de l’OCDE ont accru ces dépenses, en raison des importants achats de produits sanitaires effectués dans le contexte de la pandémie de COVID-19 (tableau G.4.1 en ligne). En Belgique, au Japon et en Italie, plus de 43 % des dépenses effectuées dans le cadre de marchés publics relevaient du domaine de la santé. La Hongrie et les États-Unis font figure d’exceptions notables, puisque, dans ces pays, ce sont les affaires économiques qui ont représenté la plus grande part de ces dépenses. De même, en Suisse, ce sont les services généraux des administrations publiques et la protection sociale qui en ont mobilisé la plus grande part. Sur l’ensemble de la zone OCDE, les principaux domaines concernés ont ensuite été les affaires économiques (16.4 %), l’éducation (10.7 %), la défense (9.9 %) et la protection sociale (9.8 %), avec une variabilité relativement faible entre les pays (tableau 7.2).