La confiance est un indicateur important des résultats obtenus en matière de gouvernance publique. La confiance dans les institutions est un concept qui permet d’évaluer le degré de qualité des institutions publiques des démocraties, selon les citoyens, et dans quelle mesure ces derniers estiment être associés à leurs décisions (OCDE, 2022 ; Brezzi et al., 2021 ; OCDE, 2017). L’investissement des pouvoirs publics dans le renforcement de la confiance est particulièrement important en période de crises multiples.
La confiance dans les institutions publiques varie d’un pays à l’autre, en raison de facteurs culturels, socio‑économiques et institutionnels. Cela étant, la première Enquête de l’OCDE sur la confiance révèle des similitudes entre les pays de l’OCDE en ce qui concerne les déterminants de la confiance de la population (OCDE, 2022).
Dans les pays de l'OCDE étudiés, 41.4 % des personnes interrogées en moyenne ont un niveau de confiance élevé ou modérément élevé dans leur gouvernement national. Les niveaux varient considérablement d'un pays à l'autre, atteignant plus de 60 % en Finlande et en Norvège, mais tombant en dessous de 30 % dans environ un quart des pays. La confiance varie également d'une institution publique à l'autre. Les administrations locales inspirent généralement plus confiance que les gouvernements nationaux (46.9 % des personnes interrogées déclarent avoir une confiance élevée ou modérément élevée dans leur administration locale en moyenne) et les fonctionnaires s'en sortent mieux que les administrations locales et nationales (50.2 % des personnes interrogées ont une confiance élevée ou modérément élevée dans la fonction publique). Les tribunaux et le système judiciaire jouissent des niveaux de confiance les plus élevés (56.9 %), mais seulement 4 personnes interrogées sur 10 ont une confiance élevée ou modérément élevée dans leur assemblée législative (graphique 2.1).
La plupart des pays de l’OCDE obtiennent des résultats satisfaisants en ce qui concerne la perception par la population de la fiabilité des institutions, de la prestation de services par ces dernières, de l’accès aux données publiques et de l’état de préparation des pouvoirs publics à de futures crises. En revanche, les résultats sont nettement moins bons s’agissant de la perception qu’ont les citoyens de la réactivité des pouvoirs publics quant à leurs besoins et à leurs aspirations, ainsi que de leur participation à la vie publique, de leur représentation dans la vie publique et de l’intégrité des acteurs publics (OCDE, 2022). Dans les pays de l’OCDE, les femmes, les personnes peu instruites et celles qui ont des revenus faibles ont moins confiance dans le gouvernement que les autres, d’après leurs déclarations. Les vulnérabilités ressenties par les personnes semblent encore plus déterminantes que le contexte au moment de l’Enquête : celles qui ont le sentiment d’être en situation d’insécurité financière, qui considèrent être au bas de l’échelle sociale ou qui ont l’impression de ne pas avoir leur mot à dire en matière d’action publique, expriment systématiquement une moindre confiance par rapport aux autres. En moyenne, le niveau de confiance à l’égard du gouvernement des personnes qui estiment avoir voix au chapitre dans le système politique est supérieur de 43 points de pourcentage à celui des personnes qui ont le sentiment de ne pas avoir d’influence politique (graphique 2.2).
En 2021, pendant la pandémie de COVID-19, les niveaux de confiance ont sensiblement reculé mais ne se sont pas effondrés comme ce fut le cas pendant la crise financière de 2008. Il a fallu environ une décennie en moyenne dans les pays de l’OCDE pour que la confiance de la population retrouve son niveau d’avant la crise de 2008. La confiance dans le gouvernement national a suivi différentes trajectoires dans ces pays au cours des 15 dernières années. En Europe du Nord, par exemple, elle ne cesse de progresser depuis 2015, et depuis 2019, les pays de cette région font partie de ceux qui affichent les niveaux de confiance dans le gouvernement national les plus élevés de l’OCDE. D’autres régions, comme l’Amérique centrale et du Sud et l’Europe centrale et orientale, ont connu des évolutions à la hausse aussi bien qu’à la baisse au cours des 15 dernières années (graphique 2.3).