Le système des quotas de production de riz attribués par les pouvoirs publics, en place depuis 1969, a été supprimé en 2018. Ce programme contrôlait l’offre de riz en attribuant un quota de production aux riziculteurs, ce qui contribuait à soutenir le prix du riz. L’arrêt de ce programme visait à améliorer la compétitivité du secteur des rizicultures du Japon en permettant aux producteurs de planifier leur production sans être restreints par les quotas attribués. Le gouvernement a remplacé ce système de quotas par la communication d’informations sur le marché du riz telles que le prix, l’offre, la demande et les stocks.
Le gouvernement maintient les aides qui favorisent la diversification des cultures. Des subventions sont versées aux producteurs de riz de table qui se reconvertissent dans d’autres cultures (blé, soja et riz destiné au bétail et à la transformation) en utilisant leurs rizières. Par exemple, le paiement maximum au titre de la production de riz destiné à l’alimentation animale est de 105 000 JPY pour 10 ares (950 USD par ha). Le gouvernement entend porter la production de riz destiné à l’alimentation animale à 1.1 million de tonnes d’ici 2025, soit dix fois celle de 2015, et prévoit de verser 330 milliards JPY (3 milliards USD) en 2019.
Un nouveau régime de paiement relatif à la transformation du lait a été mis en œuvre en avril 2018 en vertu de la Loi révisée sur la stabilisation de la gestion du secteur de l’élevage. Jusque-là, en raison du prix désavantageux du lait frais utilisé pour la transformation, des paiements étaient versés aux producteurs qui envoyaient du lait à des organismes de production de produits laitiers, mais désormais, le régime permet aussi à tout éleveur de bovins laitiers produisant du lait frais de recevoir un paiement compensatoire. Le montant a été fixé à 8 310 JPY (75 USD) par tonne et sera versé pour 3,4 millions de tonnes au total. Les producteurs laitiers et les agents de collecte du lait frais recevant cette aide doivent transmettre leur « plan de marketing annuel » au gouvernement.
Le programme d’assurance des revenus, un nouvel outil complet de gestion des risques pour les agriculteurs, a été lancé en janvier 2019. Ce programme compense la baisse des revenus agricoles due à la volatilité du marché et à la fluctuation du rendement. Les revenus sont calculés à l’échelle des exploitations, et non au niveau régional ou par produit à l’instar du programme précédent. Plus précisément, le revenu de référence est calculé en fonction de la moyenne des revenus des cinq dernières années de chaque agriculteur. Si, au cours de la période assurée, le revenu passe au-dessous de 90 % du niveau de référence, les agriculteurs peuvent percevoir jusqu’à 90 % de la différence entre leur revenu et le niveau de référence. La participation au programme est facultative et tous les produits agricoles sont assurés, à l’exception des bovins à viande, des veaux, des porcs et des œufs, qui sont couverts par des systèmes de compensation des pertes de revenus distincts. La participation au programme d’assurance récolte, qui était imposée jusque-là aux producteurs de riz, de blé ou d’orge, est devenue facultative. Le gouvernement prend en charge 50 % de la prime d’assurance et 75 % du fonds de réserve.
S’agissant des systèmes de compensation des pertes de revenus relatifs à la viande bovine et à la viande porcine, le niveau plancher de la fourchette de stabilisation a été supprimé en décembre 2018. À la place, à la date d’entrée en vigueur du PTPGP, le niveau de compensation des pertes de revenu en vertu du Programme de stabilisation des exploitations d’engraissement des bovins prévu par la loi et du Programme de stabilisation des élevages porcins a été porté à 90 % de la différence entre le coût de production moyen et les revenus bruts moyens, contre 80 % auparavant. Le taux de contribution du gouvernement au Programme de stabilisation des élevages porcins a été augmenté, passant de 50 % à 75 %.
La Stratégie de croissance 2018 vise l’utilisation de 80 % des terres agricoles nationales par les agriculteurs à titre principal d’ici 2023, mais cette part reste de 55.2 % à la fin de l’exercice budgétaire 2017. Le gouvernement a procédé à des examens et prévoit de simplifier le système de prêt et de location pour les agriculteurs à titre principal afin d’accélérer le remembrement et l’accumulation des terres agricoles. En 2018, le gouvernement a modifié la Loi de renforcement du cadre de gestion agricole. Environ 20 % des terres agricoles du Japon ne sont pas enregistrées et leur propriétaire actuel n’est pas connu, ce qui empêche le remembrement des terres agricoles. La Loi modifiée autorise la location de terres agricoles détenues conjointement, mais dont un ou plusieurs des propriétaires sont inconnus, aux banques de terres agricoles1 sans l’accord unanime de ces copropriétaires inconnus.
La Loi sur les terres agricoles encadre l’utilisation des terres agricoles. Auparavant, si les agriculteurs recouvraient leurs terres de béton, même à des fins agricoles, la terre perdait son statut de terre agricole, lequel est assorti d’un régime fiscal préférentiel. Le gouvernement a modifié cette loi en mai 2018 afin d’autoriser les agriculteurs à conserver le statut de leurs terres agricoles même en cas d’utilisation de béton, facilitant l’installation de nouvelles technologies agricoles sur leurs sites de production (robots, machines, culture hydroponique).
La Stratégie nationale de croissance 2018 vise à ce que la plupart des agriculteurs à titre principal japonais utilisent les données numériques d’ici 2025. Le Conseil de la plateforme de collaboration sur les données agricoles (WAGRI) a été pleinement lancé en avril 2019. Cette plateforme pour la collaboration sur les données agricoles assure la coordination, le partage et la fourniture de données agricoles entre les utilisateurs et les fournisseurs de différents domaines. À mesure que des services de données agricoles sont apparus, le gouvernement, avec la participation des parties concernées, a créé les Lignes directrices sur les contrats de données en agriculture en 2018 pour les contrats de données liés à l’agriculture. Ces lignes directrices contiennent plusieurs modèles de contrats de données et des commentaires d’ordre juridique afin de créer de la confiance envers les activités exercées par différents acteurs de l’espace numérique.
Le Japon a modifié la Loi sur la facilitation des locations des terres agricoles urbaines en 2018 afin d’encourager les propriétaires de terres agricoles urbaines à continuer à exploiter leurs terres ou à les louer à ceux prêts à le faire. Les baux de terres agricoles ordinaires sont renouvelés automatiquement, sauf mention contraire du propriétaire au titulaire du bail. Cette règle a dissuadé les propriétaires de louer leurs terres agricoles, ceux-ci craignant des cycles de location sans fin. La Loi modifiée a exclu l’application de la règle aux terres agricoles urbaines. Cette modification a aussi autorisé les héritiers de terres agricoles urbaines à reporter le paiement des droits de succession jusqu’à la vente des terres agricoles ou leur conversion à un usage non agricole.
L’engagement à l’égard de la promotion des exportations agricoles continue d’être une priorité des pouvoirs publics. En 2018, la valeur des exportations de produits agricoles japonais a augmenté, atteignant un niveau record de 566 milliards JPY (5.1 milliards USD), soit le double de la valeur de 2012. En 2018, le gouvernement a créé le Projet mondial des agriculteurs/pêcheurs/sylviculteurs/fabricants de produits alimentaires. Ce projet offre des services de consultation sur l’exportation aux producteurs inscrits qui cherchent des opportunités d’exportation, ainsi que des services de jumelage de producteurs et de négociants en exportation. Il a été élaboré conformément à l’objectif du gouvernement de faire progresser les exportations liées au secteur agricole pour qu’elles atteignent 1 000 milliards JPY (9 milliards USD) d’ici 2019.2
Une série de catastrophes naturelles de grande ampleur a frappé le Japon en 2018, ce qui a gravement nui aux secteurs agricole, forestier et halieutique (notamment des fortes pluies, des inondations, des glissements de terrain, des tremblements de terre et des ouragans). Les dégâts causés par ces catastrophes aux secteurs agricole, forestier et halieutique s’élèveraient à 568 milliards JPY (5.1 milliards USD). Le gouvernement a affecté un budget supplémentaire de 159 milliards JPY (1.4 milliard USD) pour la remise en état de ces secteurs, lequel sera principalement utilisé pour la restauration des terres agricoles et des montagnes dégradées, ainsi que des installations agricoles.
Le parlement japonais a adopté la Loi révisée sur le contrôle de l’immigration en décembre 2018 en vue de remédier à une grave pénurie de main-d’œuvre. La Loi révisée a défini un nouveau statut permettant aux travailleurs étrangers de quatorze secteurs (dont l’agriculture, la fabrication de produits alimentaires et les services de restauration) de rester jusqu’à cinq ans dans le pays à condition qu’ils réussissent un examen de compétences professionnelles et de maîtrise du japonais. Les personnes ayant suivi un programme de formation et de stage techniques sont exemptées d’examen et peuvent séjourner jusqu’à dix ans dans le pays. Avec ce nouveau statut, le gouvernement s’attend à accepter 345 510 travailleurs étrangers dans ces secteurs entre 2019 et 2024.