En 2022, le Canada a accueilli 438 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut), soit 8 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 31 % de travailleurs migrants, 50 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 17 % de migrants humanitaires. Environ 275 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 155 000 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers. L’Inde, la Chine et l’Afghanistan étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Afghanistan a enregistré la plus forte augmentation (15 000) et l’Inde la plus forte diminution (‑9 700) des flux vers le Canada par rapport à l’année précédente. En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 55 %, pour atteindre environ 147 000. La majorité des demandeurs étaient originaires du Mexique (24 000), de l’Inde (12 000) et du Nigéria (9 300). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants du Mexique (7 500) et la plus forte diminution les ressortissants d’Haïti (‑5 600). Sur les 66 000 décisions prises en 2023, 60 % étaient positives. L’émigration des citoyens canadiens vers les pays de l’OCDE a augmenté de 19 % en 2022, pour atteindre 41 000 personnes. Environ 47 % de ce groupe a émigré vers les États-Unis, 7 % vers le Mexique et 7 % vers le Royaume‑Uni.
Le Plan des niveaux d’immigration 2024‑26 du Canada suit la trajectoire définie en 2023‑25, qui prévoit d’admettre 485 000 résidents permanents en 2024, et 500 000 en 2025 comme en 2026. Il continue de mettre l’accent sur la contribution de l’immigration à la croissance économique, 60 % des admissions permanentes étant prévues en 2025 dans la catégorie de l’immigration économique, et sur le soutien aux communautés francophones à l’extérieur du Québec.
Pour faire face aux pressions sur la capacité d’accueil (y compris le logement) et garantir la durabilité, le Plan des niveaux d’immigration 2025‑27 du Canada comportera pour la première fois des cibles en matière de résidents temporaires afin de ramener à 5 % en l’espace de trois ans leur part dans la population. Celle‑ci atteignait 6.2 % en 2023. Les étudiants en mobilité internationale et les travailleurs temporaires étrangers sont directement concernés.
Un plafond temporaire est actuellement appliqué aux nouvelles demandes de permis d’études en vue de stabiliser la croissance de la population étudiante en mobilité internationale. Pour 2024, un contingent d’environ 550 000 demandes de permis a été réparti entre les provinces et les territoires, qui ont ensuite distribué les places disponibles aux établissements d’enseignement désignés. Les exigences financières pour les nouvelles demandes de permis d’études ont été relevées (par exemple à 20 635 CAD pour un demandeur célibataire), et elles seront actualisées tous les ans. Les permis de travail ouverts dont peuvent bénéficier les conjoints ne sont plus accessibles qu’à ceux qui accompagnent des étudiants inscrits à un programme de master ou de doctorat, à certains programmes professionnels au sein des universités, et à certains projets. Les heures de travail hors campus sont à présent limitées à 24 heures par semaine.
Les programmes d’études visés par des accords de licence (collèges professionnels privés habilités à dispenser le programme d’études d’un collège public affilié), qui ont fait augmenter le nombre d’étudiants en mobilité internationale, ne permettent plus de bénéficier d’un permis de travail post-diplôme (PTPD). Les diplômés de programmes de master d’une durée inférieure à deux ans peuvent désormais obtenir un PTPD de trois ans.
À compter de mai 2024, le pourcentage maximal de salariés que pourra embaucher une entreprise dans des postes à bas salaire au titre du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) sera ramené de 30 % à 20 % pour la plupart des entreprises, sauf dans les secteurs de la construction et de la santé. Les évaluations de l’impact sur le marché du travail (EIMT) seront valables 6 mois au lieu de 12 mois. Par ailleurs, le Canada procède actuellement à une révision du Programme de mobilité internationale en vue d’en renforcer la cohérence avec les priorités fédérales, les engagements internationaux, et les objectifs liés au marché du travail.
Au nombre des mesures visant à attirer davantage d’immigrés francophones dans les communautés d’expression française à l’extérieur du Québec figurent notamment l’adoption d’une nouvelle politique en matière d’immigration francophone, le renforcement de l’Initiative des communautés francophones accueillantes, et la mise en œuvre du Plan d’action pour les langues officielles. Les programmes régionaux comportent par ailleurs des volets spécifiquement destinés à attirer les candidats francophones. Après avoir atteint en 2022 l’objectif de 4.4 % de résidents permanents francophones à l’extérieur du Québec, le Plan fixe de nouvelles cibles annuelles : 6 % en 2024, 7 % en 2025, et 8 % en 2026. Par ailleurs, un Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales et un Programme pilote d’immigration dans les communautés francophones seront mis en application fin 2024.
Le Canada a pris de nouvelles mesures pour répondre aux défis de l’immigration. Dans les Amériques, le Canada accueillera jusqu’à 11 000 nouveaux résidents permanents dans le cadre d’un Programme humanitaire familial pour les Colombiens, les Haïtiens et les Vénézuéliens. Une nouvelle voie d’accès familiale à la résidence permanente pour raisons humanitaires a été créée à l’intention des personnes qui résidaient au Soudan lorsque le conflit a éclaté en avril 2023. Le Canada a en outre annoncé une nouvelle voie d’accès à la résidence temporaire pour les membres de la famille élargie d’un ressortissant canadien ou d’un résident permanent du Canada qui vivent à Gaza.
Pour plus d’information : www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete.html