Le Venezuela, la Colombie et le Pérou ont été les trois principales nationalités des nouveaux arrivants ayant obtenu un permis de séjour temporaire en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Venezuela a enregistré la plus forte augmentation (+66 000) des flux temporaires vers le Chili par rapport à l’année précédente.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 28 %, pour atteindre environ 3 600. La majorité des demandeurs étaient originaires du Venezuela (2 300), de Colombie (800) et de Cuba (200). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants de Cuba (29) et la plus forte diminution les ressortissants du Venezuela (‑1 200). Sur les 2 830 décisions prises en 2023, 7 % étaient positives.
L’émigration de citoyens chiliens vers les pays de l’OCDE a augmenté de 26 % en 2022, pour atteindre 17 000 personnes. Environ 45 % de ce groupe a émigré vers l’Espagne, 10 % vers les États-Unis et 7 % vers l’Allemagne.
Le Chili a établi sa première Politique nationale à l’égard de l’immigration et des étrangers (Política Nacional de Migración y Extranjería – PNME), qui définit une stratégie, des objectifs et des mesures à long terme. Entrée en vigueur le 26 décembre 2023, la PNME s’articule autour de 10 axes thématiques et prévoit 28 mesures immédiatement applicables, ainsi qu’une série de projets de loi visant à réformer le cadre juridique antérieur.
Un certain nombre de mesures avaient trait aux exonérations de frais. Par exemple, le gouvernement chilien a souscrit en septembre 2023 à un accord avec son homologue bolivien qui prévoit entre autres mesures que les demandes de titre de séjour temporaire effectuées par des ressortissants boliviens ne donneront lieu à aucuns frais.
Dans un esprit similaire, le Service national des migrations et l’Agence nationale pour la recherche et le développement sont parvenus en octobre de cette même année à un accord en vue de faciliter la délivrance de permis de séjour aux doctorants et aux chercheurs étrangers.
En janvier 2024, le ministère de l’Éducation et le Service national des migrations ont présenté une actualisation de la politique applicable aux enfants et adolescents étrangers scolarisés au Chili, laquelle comporte 5 axes stratégiques et 12 nouvelles lignes d’action visant à garantir le droit à l’éducation des immigrés.
Dans ce nouveau cadre, le Service national des migrations a lancé en mai 2024 le Programme de médiation interculturelle pour l’intégration et l’inclusion des immigrés. Le projet a pour objectif de former les responsables municipaux à la médiation interculturelle en vue de promouvoir la coexistence et pour éviter et résoudre les conflits dans les espaces de diversité culturelle.
La lutte contre l’immigration irrégulière demeure une priorité pour le gouvernement chilien. Dans cet esprit, un processus national d’enregistrement biométrique de tous les étrangers qui sont entrés sur le territoire en franchissant sans autorisation la frontière et se sont signalés auprès de la police a été mis en place en juin 2023.
De même, un nouveau projet de loi visant à criminaliser l’entrée irrégulière a été adopté le 17 janvier 2024. S’il est adopté, il permettra de sanctionner le franchissement illégal des frontières par de courtes peines de prison ou de fortes amendes. Cette modification de la législation comporte des dispositions permettant d’incarcérer à titre préventif un étranger dont l’identité n’aura pas été établie. Ce projet de loi est en cours d’examen par une commission spécialisée du Sénat.
Une nouvelle loi modifiant les conditions requises pour obtenir le statut de réfugié, ainsi que les procédures d’expulsion et de retour en cas d’entrée irrégulière, a pris effet le 5 février 2024. En vertu de la nouvelle réglementation, seuls seront considérés comme des réfugiés les immigrés venant directement du territoire où leur vie et leur liberté sont menacées. Entre autres modifications, les motifs d’expulsion ont également été élargis de manière à couvrir l’entrée irrégulière dans un rayon de 10 km de la frontière. Cette nouvelle loi accroît les possibilités d’expulsion et les motifs permettant de refuser l’octroi du statut de réfugié.
Pour plus d’informations : www.extranjeria.gob.cl | www.serviciomigraciones.cl/en/home/