En 2022, l’Espagne a accueilli 324 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit 27 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 35 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 11 % de migrants de travail, 22 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 5 % de migrants humanitaires. Environ 49 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 35 000 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE). Par ailleurs, 150 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2022, soit une augmentation de 70 % par rapport à 2021. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée.
La Colombie, le Maroc et l’Ukraine étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, la Colombie a enregistré la plus forte augmentation (108 000) et le Royaume‑Uni la plus forte diminution (‑15 000) des flux vers l’Espagne par rapport à l’année précédente.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 38 %, pour atteindre environ 160 000. La majorité des demandeurs étaient originaires du Venezuela (60 000), de Colombie (53 000) et du Pérou (14 000). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants colombiens (18 000) et la plus forte diminution les ressortissants marocains (‑800). Sur les 90 000 décisions prises en 2023, 59 % étaient positives.
L’émigration des citoyens espagnols vers les pays de l’OCDE a augmenté de 7 % en 2022, pour atteindre 79 000 personnes. Environ 18 % de ce groupe a émigré vers l’Allemagne, 13 % vers les Pays-Bas et 13 % vers la France.
En mai 2023, l’Espagne a transposé dans le droit national la directive sur la carte bleue européenne relative à l’entrée et au séjour des ressortissants de pays tiers venant exercer un emploi hautement qualifié. La carte bleue européenne est désormais accessible aux personnes disposant d’un contrat de travail d’au moins six mois et dont le salaire est égal ou 1.6 fois supérieur au salaire annuel brut moyen. Cette carte est valide pendant toute la durée du contrat et trois mois après, pour une durée de validité maximale de trois ans. L’Espagne a également assoupli les conditions de délivrance de son permis de séjour national pour les travailleurs hautement qualifiés et en a prolongé la durée maximale de validité jusqu’à trois ans.
En juin 2023, les réformes visant à améliorer les conditions d’emploi et d’études des étudiants en mobilité internationale sont entrées en vigueur. Ces réformes accordent automatiquement des permis de travail aux étudiants diplômés du supérieur, augmentent le nombre d’heures de travail autorisées et suppriment l’obligation de trois ans de séjour dans le pays pour convertir un titre de séjour étudiant en permis de travail. Par ailleurs, les étudiants peuvent désormais séjourner en Espagne jusqu’à 24 mois après l’obtention de leur diplôme pour chercher un emploi ou créer une entreprise. Qui plus est, en août 2023, l’accord bilatéral sur l’éducation que l’Espagne a signé avec le Royaume‑Uni est entré en vigueur, exemptant les étudiants britanniques des examens généraux d’admission dans les universités du pays. L’Espagne a également signé un accord bilatéral avec l’Argentine, qui est entré en vigueur en février 2023. Cet accord favorise la mobilité des jeunes en leur permettant d’exercer une activité bénévole et d’accéder à des emplois occasionnels dans les deux pays.
En juillet 2023, la Cour suprême espagnole a abrogé une disposition d’un décret royal qui annulait le statut de résident temporaire des étrangers n’ayant pas résidé en Espagne au moins six mois pendant l’année. Cette décision a permis aux personnes concernées de renouveler leur permis de séjour temporaire.
L’Espagne a accentué ses efforts pour réduire l’immigration illégale et promouvoir une immigration régulière et sûre. S’agissant de la protection internationale, l’Espagne a mis en place un cadre disciplinaire pour réglementer les conditions dans lesquelles les droits relatifs à l’accueil peuvent être réduits ou supprimés. Qui plus est, en août 2023, la Direction générale de l’assistance humanitaire et de l’inclusion sociale des immigrés a annoncé des subventions pour des projets de retour volontaire assisté. Ces subventions financent des programmes visant à faciliter le retour et la réintégration durable de ressortissants de pays tiers dans leur pays d’origine avec la possibilité d’acquérir des compétences entrepreneuriales.
En juillet 2023, l’Espagne a adopté un nouveau plan en faveur de l’intégration : le « Cadre stratégique pour la citoyenneté et l’inclusion, contre le racisme et la xénophobie (2023‑27) ». Ce cadre stratégique vise à promouvoir l’intégration et l’inclusion des immigrants, et à lutter contre le racisme, la xénophobie et les autres formes d’intolérance.
En avril 2024, l’Espagne a signé une nouvelle convention de sécurité sociale avec les États‑Unis pour améliorer la protection sociale des personnes ayant travaillé dans les deux pays.
Pour plus d’informations : www.inclusion.gob.es