En 2022, l’Irlande a accueilli 67 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit 74 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 38 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 53 % de migrants de travail, 6 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 3 % de migrants humanitaires. Environ 18 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 1 800 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE). Par ailleurs, 45 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2022, soit une augmentation de 630 % par rapport à 2021. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée. En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 3.1 %, pour atteindre environ 13 000. La majorité des demandeurs étaient originaires du Nigéria (2 100), d’Algérie (1 500) et d’Afghanistan (1 100). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants du Nigéria (1 000) et la plus forte diminution les ressortissants de la Géorgie (‑1 700). Sur les 3 850 décisions prises en 2023, 83 % étaient positives. L’émigration des citoyens irlandais vers les pays de l’OCDE a diminué de 6 % en 2022, pour atteindre 19 000 personnes. Environ 19 % de ce groupe a émigré vers l’Espagne, 13 % vers l’Australie et 12 % vers les Pays-Bas.
Le projet de loi de 2022 sur les permis d’emploi a été adopté en juin 2024 et apporte plusieurs modifications en matière d’immigration de travail. Les conjoints et les partenaires des titulaires d’un permis de travail général ou au titre d’un transfert intragroupe sont désormais autorisés à travailler sans avoir à obtenir un autre permis de travail, dès lors qu’ils sont déjà présents en Irlande. Les titulaires de permis actuels et à venir dont les conjoints ou les partenaires ne sont pas présents en Irlande continueront de devoir faire une demande de regroupement familial après un délai de 12 mois. Les délais d’attente pour bénéficier du regroupement familial sont en cours d’examen dans le cadre d’une révision de la politique de regroupement familial pour les ressortissants de pays non membres de l’EEE.
Les titulaires de permis de travail seront autorisés à changer d’emploi après une période initiale de 9 mois auprès de leur employeur, au lieu de 12 mois auparavant, et ce sans avoir à déposer une nouvelle demande.
Le projet de loi prévoit par ailleurs la création d’un titre d’emploi saisonnier de sorte qu’un permis de travail de courte durée puisse couvrir les séjours de courte durée et les situations d’emploi récurrent dans les secteurs où ce type d’emploi a cours. La procédure d’examen de la situation du marché du travail requise dans le cas du permis de travail général a été révisée. En vue de faciliter la mobilité des salariés, la procédure de transfert des permis de travail d’un employeur à un autre a été simplifiée.
Par ailleurs, la liste des métiers pour lesquels un permis de travail peut être obtenu a été élargie (11 ont été ajoutés à la liste des métiers nécessitant des compétences critiques et 32 peuvent donner accès à un permis de travail général). En janvier 2024, le seuil de salaire requis pour les demandes de permis de travail a été porté à 34 000 EUR (+4 000 EUR) dans la plupart des cas pour le permis de travail général, à 38 000 EUR (+6 000 EUR) pour les compétences critiques et à 46 000 EUR (+6 000 EUR) pour les TIC et les contrats de service. Une feuille de route concernant les augmentations futures a également été publiée. Plusieurs métiers susceptibles d’ouvrir l’accès au permis de travail général ont bénéficié d’une augmentation de leurs quotas.
Le Programme immigrant investisseur (Immigrant Investor Programme – IIP), qui a constitué une voie d’accès à la résidence pour les ressortissants de pays non membres de l’EEE au moyen d’investissements de longue durée, a été fermé aux nouveaux candidats en février 2023.
Plusieurs des conditions requises pour la naturalisation ont été modifiées en 2023. Les candidats seront désormais en droit de passer davantage de jours hors d’Irlande au cours de l’année antérieure à la demande (70 au lieu de 42 ; une absence supplémentaire de 30 jours peut par ailleurs être autorisée à titre exceptionnel). Les règles applicables aux enfants nés en Irlande de parents étrangers ont également été assouplies. Par ailleurs, les demandes de naturalisation peuvent à présent être effectuées en ligne.
Au nombre des autres évolutions survenues en 2024 figurent la modification des droits accordés aux bénéficiaires d’une protection temporaire ; l’adhésion de l’Irlande aux mesures du Pacte de l’UE sur la migration et l’asile applicables aux arrivées non Schengen ; les efforts d’élaboration d’une procédure unique de demande de permis ; et les réformes visant à autoriser les conjoints des titulaires d’un permis de travail général à exercer un emploi.
En mars 2024, le gouvernement a annoncé une nouvelle Stratégie globale d’hébergement des demandeurs d’une protection internationale. L’objectif est de remédier au manque de places d’hébergement, de réduire le recours aux fournisseurs privés et de renforcer le pouvoir de l’État.
À la suite d’une augmentation des crimes de haine et des émeutes d’extrême droite en décembre 2023, une nouvelle loi destinée à durcir la législation contre les discours de haine et à réprimer les nouvelles infractions motivées par la haine a fait irruption dans le débat public au cours du premier semestre 2024. Le projet de loi de 2022 sur la justice pénale (« Incitation à la violence ou à la haine et délits de haine ») est actuellement devant le Sénat et mettra à jour l’actuelle Loi sur l’incitation à la haine, en vigueur depuis 1989.
Pour plus d’informations : www.irishimmigration.ie | www.ria.gov.ie | www.enterprise.gov.ie