En 2022, la Corée a accueilli 58 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut), soit 20 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 10 % de travailleurs migrants, 21 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 0.3 % de migrants humanitaires. Environ 57 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 160 000 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers.
La Chine, le Viêt Nam et la Thaïlande étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Viêt Nam a enregistré la plus forte augmentation (34 000) des flux vers la Corée par rapport à l’année précédente.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 63 %, pour atteindre environ 19 000. La majorité des demandeurs étaient originaires de Russie (5 800), du Kazakhstan (2 100) et de Chine (1 300). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants russes (4 700) et la plus forte diminution les ressortissants turcs (‑600). Sur les 13 000 décisions prises en 2023, 2 % étaient positives.
L’émigration des citoyens coréens vers les pays de l’OCDE a augmenté de 26 % en 2022, pour atteindre 43 000 personnes. Environ 37 % de ce groupe a émigré vers les États-Unis, 13 % vers le Canada et 11 % vers le Japon.
Les contingents d’admission de travailleurs titulaires d’un visa E‑9 (non qualifiés) en 2024 ont été fixés à 165 000, soit 45 000 de plus qu’en 2023. Ce chiffre inclut un quota de 21 500 visas de réentrée. La majorité de ces visas, plus de 95 000, sont attribués au secteur manufacturier. Le reste sera réparti entre les secteurs de la construction navale (5 000), du bâtiment et des travaux publics (6 000), des services (13 000), de l’agriculture (16 000) et de la pêche (10 000).
En 2024, le gouvernement coréen élargira la délivrance de visas E‑9 à de nouveaux secteurs, à savoir ceux de la restauration, des activités extractives et de l’exploitation forestière. Les travailleurs étrangers disposant de visas E‑9 pourront désormais travailler légalement dans des entreprises de moins de cinq salariés. Un programme pilote conjointement mis en œuvre avec les Philippines permettra l’entrée de 100 travailleurs domestiques dotés de visas E‑9.
D’autres mesures visent à atténuer les pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs. Depuis janvier 2023, les titulaires de visas « travail et visite » (H‑2) sont autorisés à travailler dans tous les établissements de restauration (ce qui ne leur était auparavant permis que dans certains établissements tels que les restaurants coréens). En mai 2023, le ministère de la Justice a également autorisé les titulaires de visas F‑4 à exercer des emplois d’aide‑cuisinier, de serveur, ou de travailleur dans la restauration rapide.
À compter de juillet 2023, le ministère de la Justice a accru le nombre d’heures de travail hebdomadaire autorisé pour les titulaires de visas étudiants D‑2, le portant de 20 à 25 heures par semaine (30 pour ceux qui satisfont le critère de certification linguistique).
Le Tadjikistan a par ailleurs été le 17e pays autorisé à envoyer des travailleurs non qualifiés (E‑9) en Corée. Le gouvernement coréen établira au Tadjikistan un centre EPS (Employment Permit System), en vue de commencer à accueillir des ressortissants tadjiks dotés de visas E‑9 à compter de 2025.
En février 2024, le ministère de l’Éducation et le ministère de la Justice ont conjointement annoncé les résultats de leur évaluation annuelle des programmes internationaux des universités et des établissements d’enseignement supérieur, qui vise à remédier aux problèmes liés à la prolongation irrégulière de leur séjour par les étudiants étrangers, tout en contribuant à atteindre l’objectif de la Corée d’attirer 300 000 étudiants étrangers d’ici 2027. D’après l’évaluation de 2023, le nombre d’établissements et de programmes d’étude de la langue ayant obtenu une certification est passé de 120 à 134 et de 75 à 90, respectivement. Cependant, 20 programmes sanctionnés par un diplôme et 20 programmes de formation linguistique ne sont plus habilités à délivrer des visas pendant un an. Le gouvernement a également annoncé un dispositif pilote autorisant les parents d’étudiants en mobilité internationale en région à venir travailler dans l’agriculture ou la pêche saisonnières pour une durée pouvant atteindre huit mois par an au sein de la région où sont inscrits leurs enfants.
En septembre 2023, le budget de 7.18 milliards KRW (5.5 millions USD) alloué aux centres de soutien aux travailleurs étrangers a été supprimé, ce qui a entraîné leur fermeture. Le budget et la gouvernance ayant été révisés, neuf grands centres ont rouvert afin de fournir des services essentiels aux travailleurs étrangers à partir du premier trimestre de 2024.
Le système de points pour les travailleurs qualifiés (E‑7‑4), qui permet aux titulaires de visas E‑9, E‑10 et H‑2 de voir leurs compétences validées et d’avoir accès à un visa renouvelable de plus longue durée, a été élargi depuis septembre 2023 de sorte que les étrangers ayant séjourné en Corée pendant quatre ans et possédant certaines compétences linguistiques peuvent désormais présenter une recommandation de leur employeur à l’appui de leur demande de visa E‑7‑4. Les bénéficiaires de ce visa doivent alors travailler pendant au moins deux ans pour l’employeur en question.
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