En 2022, la Suisse a accueilli 130 000 nouveaux immigrés de longue durée ou permanents (y compris les changements de statut), soit 19 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 74 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 2 % de migrants de travail, 15 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 8 % de migrants humanitaires. Environ 6 300 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 3 600 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers.
L’Allemagne, l’Italie et la France étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Allemagne a enregistré la plus forte augmentation (2 700) et les États-Unis la plus forte diminution (‑200) des flux vers la Suisse par rapport à l’année précédente.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 16 %, pour atteindre environ 27 000. La majorité des demandeurs étaient originaires de Türkiye (6 600), d’Afghanistan (5 900) et d’Érythrée (1900). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants turcs (2000) et la plus forte diminution les ressortissants afghans (‑1 100). Sur les 15 000 décisions prises en 2023, 86 % étaient positives.
L’émigration des citoyens suisses vers les pays de l’OCDE a diminué de 11 % en 2022, pour atteindre 9 400 personnes. Environ 23 % de ce groupe a émigré vers l’Espagne, 20 % vers l’Allemagne et 8 % vers l’Autriche.
En 2023, la Suisse a assoupli ses règles pour les ressortissants hautement qualifiés de pays tiers en supprimant l’évaluation de la situation du marché du travail dans les secteurs qui peinent à recruter. Ces assouplissements concernent certaines professions en particulier, comme le personnel d’encadrement, les analystes et les spécialistes de la santé. En vigueur depuis 2018, l’obligation légale des employeurs d’annoncer aux offices régionaux de placement les postes vacants est maintenue pour les secteurs d’activité où le taux de chômage national atteint au moins 5 %.
En mars 2024, le Conseil fédéral a adopté un rapport présentant des priorités spécifiques en matière de formation et de marché du travail pour une meilleure utilisation du potentiel que représentent les femmes et les travailleurs âgés. Ces mesures visent à aider les personnes arrivées dans le cadre d’un regroupement familial et ayant un bon niveau de formation à s’intégrer sur le marché du travail.
En juin 2022, la Suisse et le Québec (Canada) ont signé un accord de reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles. Cet accord s’applique dans un premier temps à cinq professions : travailleur social, hygiéniste dentaire, prothésiste dentaire, technicien en radiologie médicale et sage‑femme. En juin 2023, la Suisse et le Royaume‑Uni ont signé un nouvel accord de reconnaissance des qualifications professionnelles prévoyant un régime transitoire jusqu’à fin 2024. Ce nouvel accord prévoit la mise en place d’un cadre permanent de reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles à partir de 2025, après ratification par l’Assemblée fédérale.
En novembre 2023, la Suisse a décidé de maintenir la clause de sauvegarde prévue par l’accord sur la libre circulation des personnes pour les ressortissants croates qui viendront travailler sur son territoire en 2024. Les quotas sont donc maintenus pour la délivrance de permis de séjour de courte et longue durées. La pleine liberté de circulation pour les ressortissants croates entrera en vigueur en 2025.
En 2023, des accords bilatéraux en matière de migrations s’inscrivant dans le cadre de la contribution de la Suisse à la cohésion de l’UE ont été signés avec la Bulgarie, l’Estonie, la Hongrie, la Lituanie, la Roumanie et la Tchéquie, et leur entrée en vigueur est prévue pour 2029. En fonction du programme, ces accords peuvent porter sur le domaine de l’intégration culturelle, économique et sociale ou sur la lutte contre la traite des êtres humains. Des projets portant sur l’asile et les infrastructures, ainsi que sur les retours volontaires et la réintégration, ont été mis en œuvre en Bulgarie, Espagne, Grèce, Hongrie, Italie, Pologne, Roumanie et République slovaque en 2023.
En avril 2022, le Conseil fédéral a lancé le Programme S (Mesures de soutien pour les personnes avec statut de protection S) pour encourager l’intégration des personnes en quête de protection. En novembre 2023, le Conseil fédéral s’est donné comme objectif d’augmenter le taux d’emploi des personnes en quête de protection en provenance d’Ukraine au moyen de mesures mises en œuvre en collaboration avec les partenaires sociaux et les cantons. Il est désormais possible d’accéder immédiatement à un emploi temporaire ou à un emploi indépendant après avoir obtenu le statut de protection (sans période de carence).
Depuis le début du mois de mars 2023, les décisions de renvoi prises en vertu de la loi fédérale sur les étrangers et l’intégration (LEI), dont les décisions prises après examen de la demande d’asile et celles relatives à l’expulsion de criminels étrangers, sont enregistrées dans le Système d’information central sur la migration (SYMIC). Les décisions effectives pour l’ensemble de l’espace Schengen sont recensées dans le Système d’information Schengen (SIS).
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