En 2022, 1 700 nouveaux immigrés ont obtenu un permis de séjour de plus de 12 mois en Islande (à l’exclusion des citoyens de l’UE), soit 83 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 2 % de travailleurs migrants, 16 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante), 6 % de personnes venues pour des raisons d’éducation et 76 % d’autres migrants. Environ 500 permis de courte durée ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale et 600 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE).
La Pologne, l’Ukraine et la Roumanie étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Ukraine a enregistré la plus forte augmentation (2 200) et les États-Unis la plus forte diminution (‑81) des flux vers l’Islande par rapport à l’année précédente.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 9.1 %, pour atteindre environ 4 100. La majorité des demandeurs étaient originaires d’Ukraine (1 600), du Venezuela (1 600) et de Cisjordanie et de la bande de Gaza (200). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants du Venezuela (400) et la plus forte diminution les ressortissants de l’Ukraine (‑700). Sur les 1 540 décisions prises en 2023, 21 % étaient positives.
L’émigration des citoyens islandais vers les pays de l’OCDE a augmenté de 3 % en 2022, pour atteindre 2 100 personnes. Environ 38 % de ce groupe a émigré vers le Danemark, 21 % vers la Suède et 12 % vers la Norvège.
En octobre 2023, les ministres nordiques chargés des questions d’immigration ont engagé une coopération en matière de retour dans le cadre de trois initiatives conjointes dans le domaine de la réadmission et de la réinsertion. La première de ces initiatives permet aux attachés nordiques chargés de l’immigration et du retour de coordonner et de soutenir les retours volontaires aidés depuis les pays nordiques vers les pays d’origine. La deuxième est axée sur le retour des personnes qui ne sont pas en droit de rester sur le territoire de l’UE et de l’espace Schengen, au moyen d’opérations conjointes de retour organisées par les pays nordiques en collaboration avec Frontex. La dernière a trait à la coopération avec l’OIM en vue de fournir des services aux migrants irréguliers bloqués en Afrique du Nord.
En janvier 2024, le ministère de la Justice a publié un projet de loi relatif à la création de centres d’hébergement fermés. Ce projet de loi permet au gouvernement de placer dans des centres d’hébergement fermés les étrangers qui sont, ou pourraient être, dans l’obligation de quitter le pays (lorsqu’une décision de l’administration est en cours).
En février 2024, le gouvernement islandais a décidé de renforcer l’action et la coordination de l’ensemble de l’administration publique en matière d’immigration. Il s’appuie sur quatre piliers comprenant chacun des mesures concrètes. Le premier est centré sur les services aux immigrants, aux réfugiés et aux demandeurs d’asile, et il comporte plusieurs mesures visant à accroître l’efficience et l’accès à l’information. Le deuxième concerne l’égalité des chances au sein de la société islandaise, avec des mesures axées sur la mise en place d’une vaste politique d’intégration et sur un élargissement de l’offre de cours d’islandais. Le troisième vise à mieux tirer parti des compétences des immigrés, en mettant l’accent sur les cours de transition et sur la révision des permis de séjour. Le dernier pilier a trait à la coordination entre les divers niveaux d’administration, en axant principalement les efforts sur le recueil et le traitement de l’information et des données.
En février 2024, l’activation de l’article 44 de la loi no 80/2016 sur les ressortissants étrangers a été prolongée d’un an, conformément à la prolongation de la Directive de l’UE relative à la protection temporaire.
Dans le domaine de l’intégration, un Livre vert sur les questions relatives aux immigrés et aux réfugiés – le premier en son genre – a été publié en octobre 2023. Il présente une première évaluation de l’état de la politique d’intégration en Islande, en s’appuyant sur les travaux menés par un groupe de pilotage chargé par le ministre de définir une politique en matière d’intégration. Une consultation ouverte sur les contenus du Livre vert a par la suite eu lieu.
En mai 2024, un Livre blanc sur les questions relatives aux immigrés et aux réfugiés a été publié sur la base des enjeux identifiés dans le Livre vert. Il contient un projet de politique proposé pour une période de 15 ans. Il présente la vision d’avenir du gouvernement, ainsi que trois objectifs et 17 cibles, de même qu’une première évaluation de leurs répercussions. Les trois objectifs relèvent des domaines suivants : Participation, égalité et diversité, avec des cibles concernant la participation civique et la pauvreté ; Information, accès et services, avec des cibles liées à la fourniture d’information et à l’accompagnement des jeunes nés de parents immigrés ; Communication et langue, avec des cibles relatives à la quantité et à la qualité des services d’enseignement de l’islandais.
Pour plus d’informations : www.stjornarradid.is | www.utl.is | www.vinnumalastofnun.is | www.hagstofa.is