En 2022, le Danemark a accueilli 66 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit 36 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 63 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 16 % de migrants de travail, 19 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 2 % de migrants humanitaires. Environ 8 900 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 8 000 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE). Par ailleurs, 43 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2022, soit une augmentation de 39 % par rapport à 2021. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée. L’Ukraine, la Roumanie et l’Allemagne étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Ukraine a enregistré la plus forte augmentation (29 000) et la Lituanie la plus forte diminution (‑300) des flux vers le Danemark par rapport à l’année précédente. En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 47 %, pour atteindre environ 2 400. La majorité des demandeurs étaient originaires de Syrie (500), d’Afghanistan (400) et d’Érythrée (200). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants syriens (100) et la plus forte diminution les ressortissants ukrainiens (‑2 000). Sur les 1 600 décisions prises en 2023, 62 % étaient positives. L’émigration des citoyens danois vers les pays de l’OCDE a diminué de 13 % en 2022, pour atteindre 9 200 personnes. Environ 19 % de ce groupe a émigré vers la Suède, 14 % vers l’Espagne et 13 % vers la Norvège.
Le 4 juin 2024, le Parlement danois a adopté une modification de la Loi sur les étrangers en vue de simplifier le recours aux programmes d’emploi par les entreprises au Danemark tout en offrant une plus grande souplesse aux travailleurs étrangers. Les ressortissants de pays tiers qui ont obtenu un permis de séjour et de travail en vertu du programme pour les chercheurs ou selon la procédure accélérée prévue si leur rémunération excède un certain seuil, s’ils sont chercheurs, s’ils viennent suivre ou donner une formation ou si leur séjour est de courte durée ne sont plus tenus de recevoir leur salaire sur un compte bancaire danois ; les autres disposent de 180 jours au lieu de 90 pour ouvrir leur compte bancaire. Seules les entreprises accréditées disposant d’au moins dix salariés à plein temps au Danemark et respectant certaines conditions peuvent avoir recours à la procédure accélérée. Il est désormais possible de changer de régime de séjour et de travail en conservant la même situation et sans avoir à interrompre le lien d’emploi.
À cette même date, le Parlement a créé un nouveau régime de séjour fondé sur « l’attachement éducatif ». Certains ressortissants étrangers qui ne remplissent plus les conditions qui leur ont ouvert droit au séjour mais qui sont inscrits ou suivent des études dans un domaine subissant une pénurie de main-d’œuvre sont autorisés à rester sur le territoire national. Après avoir achevé leur cursus, un permis de séjour d’une durée maximale de 6 mois leur sera accordé pour chercher un emploi.
Les nouvelles règles entrées en vigueur le 17 novembre 2023 permettent aux salariés étrangers des entreprises étrangères affiliées à une entreprise danoise d’au moins 50 salariés de travailler au Danemark pour de courtes périodes (15 jours par période, à deux reprises au cours d’une même période de 180 jours) sans besoin d’obtenir un permis de travail. Ces périodes de travail doivent être distantes d’au moins 14 jours passés à l’extérieur du Danemark. Les travailleurs doivent remplir les conditions juridiques pour entrer et séjourner au Danemark. Dans certains secteurs, cette dispense n’est valable que pour les fonctions d’encadrement ou les métiers hautement qualifiés.
Les modifications des règles de regroupement familial applicables aux conjoints sont entrées en vigueur au 1er juillet 2024. Les conjoints devront désormais apporter la preuve de leur intégration en justifiant de cinq années d’emploi à plein temps ou en réussissant un test de danois équivalant au niveau A2/B1 du CECR. La garantie financière requise pour le regroupement a été ramenée à 57 000 DKK. Les règles applicables aux permis de séjour permanents interdisent leur obtention par les demandeurs accusés ou mis en examen à raison de certains crimes. Cela vaut également pour les demandes de regroupement familial (sauf dans le cas de la famille des réfugiés).
Le programme d’insertion dans l’emploi par la formation (integrationsgrunduddannelse – igu) lancé par le Danemark en 2016 en vue d’intégrer les réfugiés au marché du travail a été prolongé jusqu’en 2028. Ce programme s’adresse aux immigrés âgés de 18 à 50 ans qui sont arrivés dans les 20 dernières années en qualité de réfugiés ou au titre du regroupement familial, notamment ceux venus d’Ukraine ou d’Afghanistan. Ce programme de deux ans conjugue cours théoriques et formation pratique. Géré par les communes et les employeurs, il s’appuie sur un système de « partenaires linguistiques » aidant à l’apprentissage de la langue. Les réfugiés reçoivent une rémunération pendant leur formation et ont droit à l’assurance‑chômage, tandis que les employeurs bénéficient d’incitations financières.
En janvier 2024, un nouveau groupe de travail interministériel a été créé en vue de réexaminer les cours de danois pour les adultes. Il réunit les représentants de cinq ministères et devra remettre un rapport au gouvernement au plus tard au deuxième trimestre 2025.En avril 2024, les contrôles ont été provisoirement rétablis pour une durée de six mois à la frontière avec l’Allemagne afin de pouvoir lutter efficacement contre l’importante menace que les risques d’attaque terroriste font peser sur l’ordre public et sur la sécurité intérieure.
Pour plus d’informations : www.uim.dk (en danois) | www.nyidanmark.dk