En 2022, la Finlande a accueilli 40 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit 31 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 19 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 32 % de migrants de travail, 41 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 8 % de migrants humanitaires. Environ 8 400 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 8 100 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE). Par ailleurs, 31 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2022, soit une augmentation de 32 % par rapport à 2021. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée. La Russie, les Philippines et l’Inde étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, la Russie a enregistré la plus forte augmentation (3 300) et l’Estonie la plus forte diminution (‑500) des flux vers la Finlande par rapport à l’année précédente.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 7.7 %, pour atteindre environ 4 500. La majorité des demandeurs étaient originaires de Somalie (800), de Syrie (700) et de Russie (300). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants somaliens (600) et la plus forte diminution les ressortissants russes (‑800). Sur les 2 360 décisions prises en 2023, 54 % étaient positives.
L’émigration des citoyens finlandais vers les pays de l’OCDE a augmenté de 5 % en 2022, pour atteindre 9 500 personnes. Environ 19 % de ce groupe a émigré vers la Suède, 15 % vers l’Espagne et 11 % vers les Pays-Bas.
Le gouvernement finlandais a décidé de fermer les huit points de passage situés sur sa frontière orientale avec la Fédération de Russie le 14 décembre 2023, après avoir accueilli 1 300 demandeurs d’asile originaires de différents pays. La demande de protection internationale aux points de passage de la frontière entre les deux pays n’est plus possible, et le gouvernement finlandais prévoit de rédiger une loi en vue de faire face à « l’instrumentalisation des migrations liée à la demande d’asile ».
En avril 2024, le gouvernement finlandais a apporté des modifications apportées à la réforme de la Loi sur l’intégration, lesquelles devraient entrer en vigueur dès janvier 2025 et qui confèrent aux communes de plus grandes responsabilités en matière de fourniture de services d’intégration aux immigrés. Au nombre de ces modifications figure la réduction du délai alloué à l’administration centrale pour rembourser aux communes le coût des services relatifs à l’intégration des réfugiés.
Toujours en avril 2024, le gouvernement finlandais a soumis au Parlement différentes propositions de réforme en matière d’immigration, dont une modification de la Loi sur la nationalité qui porterait de cinq à huit ans la durée de séjour régulier requise pour acquérir la nationalité finlandaise. Il a par ailleurs présenté des modifications visant à interdire aux demandeurs d’asile de se reporter sur une autre procédure de demande de permis de séjour à des fins de travail ou d’études. Il a également présenté au Parlement une proposition visant à ramener provisoirement au minimum légal le montant des indemnités d’accueil et de dépenses allouées aux demandeurs d’asile et aux réfugiés, ainsi qu’à réduire à trois ans au lieu de quatre la durée des permis de séjour accordés aux réfugiés.
S’agissant des étudiants en mobilité internationale hors EEE, le ministère de l’Éducation et de la Culture a chargé un groupe de travail de préparer une augmentation des frais de scolarité. Ce groupe de travail rédigera une proposition de modification de la Loi sur les universités et de la Loi sur les universités de sciences appliquées, en vue de relever les frais de scolarité et de réduire les moyens de se soustraire à l’obligation de les acquitter.
L’Accord sur la mobilité des jeunes conclu par le Canada et la Finlande est entré en vigueur en 2024. Ce programme comporte trois catégories destinées aux personnes de 18 à 35 ans : Vacances-travail, Coopération internationale (stage) et Jeunes professionnels.
Le ministère des Affaires économiques et de l’Emploi prépare actuellement une modification qu’il soumettra au Parlement en vue d’autoriser les titulaires de permis de travail à occuper un autre emploi dans le même secteur et dans les secteurs identifiés comme souffrant de pénuries de main-d’œuvre. Les employeurs devraient également être tenus de notifier aux services de l’immigration finlandais toute cessation de la relation d’emploi avec les titulaires de permis de séjour fondés sur le travail. Le ministère a également chargé un groupe de travail d’accroître l’emploi, les compétences et le taux d’activité de certaines catégories de population en Finlande, dont les immigrés.
Jusqu’en 2023, la Finlande a permis aux titulaires de visas touristiques originaires de pays non membres de l’EEE, de Thaïlande principalement, à cueillir des baies sauvages et à les vendre pour en tirer un revenu, mais elle a mis fin à cette pratique. En 2024, seuls les salariés et les entrepreneurs y sont autorisés. À la suite d’une étude, le ministère des Affaires économiques et de l’Emploi modifiera la loi et le décret régissant les travailleurs saisonniers pour exiger que les cueilleurs de baies disposent d’un contrat de travail afin, entre autres objectifs, de leur garantir un salaire minimum. Par rapport aux autres salariés, les cueilleurs de baies engagés pour de courtes durées bénéficieront de procédures simplifiées et de coûts moins élevés d’obtention des permis.
Pour plus d’informations : www.tem.fi/en/labour-migration-and-integration | www.migri.fi.