En 2022, 55 000 nouveaux immigrés ont obtenu un permis de séjour de plus de 12 mois en Hongrie (à l’exclusion des citoyens de l’UE), soit 25 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 73 % de travailleurs migrants, 9 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante), 12 % de personnes venues pour des raisons d’éducation et 5 % d’autres migrants. Environ 3 400 permis de courte durée ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale et 7 100 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE). Par ailleurs, 42 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2022, soit une augmentation de 10 % par rapport à 2021. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée.
L’Ukraine, l’Allemagne et l’Inde étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, les Philippines ont enregistré la plus forte augmentation (1 400) et la République slovaque la plus forte diminution (‑800) des flux vers la Hongrie par rapport à l’année précédente.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 33 %, pour atteindre environ 30. La majorité des demandeurs étaient originaires de Russie (10) et d’Azerbaïdjan (5). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants russes (5). Sur les 35 décisions prises en 2023, 71 % ont été positives.
L’émigration des citoyens hongrois vers les pays de l’OCDE a augmenté de 18 % en 2022, pour atteindre 45 000 personnes. Environ 36 % de ce groupe a émigré vers l’Allemagne, 28 % vers l’Autriche et 9 % vers les Pays-Bas.
La nouvelle loi sur l’immigration adoptée par la Hongrie est entrée en vigueur le 1er janvier 2024 et a été mise en application à partir du 1er mars 2024. Cette nouvelle loi procède à une refonte notable du système d’immigration, modifiant plusieurs permis liés à l’emploi et instaurant des exigences déclaratives plus strictes pour les employeurs. Les principales modifications tiennent à la mise en place d’une série de nouveaux types de permis de travail, une distinction étant établie entre les permis destinés aux travailleurs hautement qualifiés et ceux qui s’adressent aux travailleurs peu qualifiés, ainsi que d’un nouveau permis à l’intention des investisseurs. Le permis de séjour « à d’autres fins », qui couvrait une large variété de motifs, a été supprimé.
Les travailleurs immigrés peuvent avoir accès à quatre types de permis différents dont le permis de séjour de travailleur immigré. Il ne peut être accordé que pour un éventail réduit de fonctions : environ 300 métiers sont inscrits sur une liste d’exclusion, et l’employeur doit être un employeur préférentiel enregistré ou une agence de travail temporaire certifiée et enregistrée. Ces permis ont une durée de validité de deux ans et peuvent être prolongés de 12 mois. À leur expiration une nouvelle demande doit être effectuée et la prise de fonctions n’est pas autorisée avant l’obtention du nouveau permis. Ces travailleurs ne peuvent pas se reporter sur d’autres types de permis, ni aspirer à obtenir la résidence permanente, pas plus qu’ils ne sont en droit de demander un regroupement familial.
Les employeurs des travailleurs immigrés ne sont pas seulement tenus de notifier à l’autorité chargée de l’immigration les dates de début et de fin de l’emploi : ils sont désormais dans l’obligation de s’assurer que les travailleurs étrangers quittent la Hongrie à la fin de leur emploi. Pour trois des types de permis, les employeurs qui omettraient de se conformer à leur obligation de veiller à ce que les travailleurs immigrés quittent la Hongrie s’exposent à une amende de 5 millions HUF (aux alentours de 12 800 EUR).
Une nouvelle « carte hongroise » est accessible aux talents hautement qualifiés diplômés de l’enseignement supérieur ou investis dans le domaine des sports ou des arts du spectacle. Ce permis coexiste avec la carte bleue européenne (qui ne subit aucune modification et permet de remplacer les diplômes requis par une expérience professionnelle dans certains métiers des technologies de l’information, comme prévu dans la version refondue de la Directive de l’UE), et il vise à remédier aux pénuries de talents dans certains secteurs, dont l’ingénierie et les technologies de l’information. D’une validité de trois ans, la carte hongroise est indéfiniment renouvelable et permet les changements de statut migratoire, donnant notamment accès à la résidence permanente et au regroupement familial.
La Hongrie a également relancé son programme de visa investisseur à travers le permis de séjour « investisseur invité ». Ce programme succède à un dispositif antérieur arrivé à échéance en 2017, et il confère des droits au travail et au séjour pendant une période de 10 ans (renouvelable une fois). Les types d’investissements susceptibles d’être pris en compte peuvent prendre la forme d’un placement de 250 000 EUR sur une durée de cinq ans dans un fonds d’investissement spécifique ou de 500 000 EUR dans l’immobilier résidentiel, ou encore d’une donation de 1 million EUR à un établissement d’enseignement supérieur.
Les immigrés disposent désormais de trois mois au lieu de 12 à partir de la délivrance des visas d’entrée pour retirer leur titre de séjour. À compter de 2025, certaines demandes, telles que celles de permis de séjour permanents ou de prolongement des permis de travail, exigent le respect de la condition de « coexistence sociale », attesté par la réussite d’un examen d’histoire et de culture hongroises. La loi contient un certain nombre d’autres modifications de la réglementation concernant les permis d’études, les travailleurs détachés, et d’autres aspects relatifs aux notifications à effectuer et aux documents à communiquer. En mars 2024, plusieurs règles de mise en œuvre ont été annoncées.
Pour plus d’informations : http://oif.gov.hu/index.php?lang=hu