En 2022, Israël a accueilli 75 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut), soit 190 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 90 % au titre de la loi du retour et 10 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante). En outre, environ 68 000 permis ont été délivrés à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers.
La Russie, l’Ukraine et les États-Unis étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, la Russie a enregistré la plus forte augmentation (38 000) et la France la plus forte diminution (‑1 400) des flux vers Israël par rapport à l’année précédente.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 74 %, pour atteindre environ 6 800. La majorité des demandeurs étaient originaires de Russie (1 900), d’Inde (800) et de Biélorussie (700). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants russes (900) et la plus forte diminution les ressortissants philippins (‑21). Sur les 6 850 décisions prises en 2023, 0.4 % étaient positives.
L’émigration des citoyens israéliens vers les pays de l’OCDE a augmenté de 8 % en 2022, pour atteindre 9 800 personnes. Environ 39 % de ce groupe a émigré vers les États-Unis, 16 % vers l’Allemagne et 9 % vers le Canada.
En 2022, l’immigration permanente a enregistré un pic dans le cadre de la Loi du retour, du fait pour une large part des arrivées de ressortissants russes et, dans une moindre mesure, ukrainiens. Le gouvernement israélien a pris en 2022 des mesures pour faciliter l’immigration des personnes venant d’Ukraine susceptibles de bénéficier de la Loi du retour, mais la plupart des immigrants étaient russes. En 2023, les arrivées d’Ukrainiens ont chuté de 86 % et celles des Russes ont diminué de 26 %. Le chiffre total demeure toutefois largement supérieur au nombre moyen d’arrivées au cours de la décennie précédente.
En 2022, le ministère de l’Intégration a concentré ses efforts sur l’intégration des immigrés ukrainiens, russes et éthiopiens. Le budget a augmenté en 2023, après les dépenses record de 2022 liées à ces flux d’immigration inattendus. En juillet 2023, le gouvernement a décidé de renforcer la politique d’intégration des ressortissants israéliens d’origine éthiopienne, à laquelle il a alloué un budget de 10 millions NIS (2.5 millions EUR). Les initiatives sont axées sur l’éducation, l’amélioration de la condition des appelés pendant leur service militaire, l’emploi, ainsi que sur d’autres mesures de lutte contre les discriminations, de sensibilisation culturelle et d’instauration d’un climat de confiance.
Toutes les restrictions à l’entrée en Israël de travailleurs étrangers liées au COVID‑19 ont été levées en mai 2023. Face à la demande croissante de travailleurs temporaires étrangers, l’éventail des secteurs d’emploi s’est élargi. Les établissements médicalisés de long séjour, les hôtels et les secteurs technologiques ont reçu leurs premiers quotas en 2022 et ceux-ci ont été accrus en 2023. Les quotas alloués en 2023 ont été portés de 22 000 à 30 000 pour le secteur de la construction et de 31 200 à 40 200 pour l’agriculture. Aucune réduction des quotas dans le futur n’a été annoncée. D’autres quotas ont été créés en 2023 pour les projets d’infrastructure.
Israël met en œuvre un programme destiné aux étudiants en agriculture venant des pays en développement. En 2020, le quota applicable à ces étudiants – qui participent pendant 11 mois aux activités agricoles dans le cadre de leur formation pratique – n’était pas inclus dans le quota total de travailleurs agricoles. Ces étudiants reçoivent une rémunération au moins égale au salaire minimum.
En juillet 2023, la Cour suprême a invalidé la loi imposant une retenue automatique des indemnités de départ des travailleurs étrangers qui ne quitteraient pas le pays à l’expiration de leur visa. La Cour a donné six mois au gouvernement pour modifier la loi de telle sorte que le mécanisme de retenue soit proportionné au regard du droit de propriété.
Le quota applicable aux travailleurs transfrontaliers journaliers palestiniens a été porté en juin 2023 à 143 680 personnes, le plus haut niveau jamais atteint, bien que le nombre de titulaires de permis ait été plus faible, aux alentours de 106 000. Depuis janvier 2023, les employeurs sont tenus de verser directement le salaire des travailleurs frontaliers palestiniens sur le compte bancaire de ceux-ci.
À la suite des attaques terroristes menées contre Israël par le Hamas le 7 octobre 2023, le gouvernement a suspendu l’admission de la plupart des travailleurs transfrontaliers palestiniens et apporté un certain nombre de modifications aux règles applicables aux travailleurs temporaires étrangers, allongeant la validité des permis, permettant de changer d’employeur avec plus de souplesse et autorisant le recrutement en dehors des accords bilatéraux en matière d’emploi.
En 2022, le gouvernement a adopté un plan pluriannuel de mise en œuvre du plan national de lutte contre la traite des êtres humains 2022‑26, et il l’a inscrit au budget de l’État pour 2023‑24.
En janvier 2024, le gouvernement a prolongé jusque fin 2024 la politique de non-refoulement des Ukrainiens qui ne peuvent être admis au titre de la Loi du retour en Israël, et notamment la non-application de l’interdiction d’employer des étrangers sans permis de travail pour ce qui est des Ukrainiens susmentionnés.
Pour plus d’informations : www.gov.il/fr