En 2022, le Japon a accueilli 144 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut), soit 150 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 55 % de travailleurs migrants, 41 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 1 % de migrants humanitaires. Environ 167 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 224 000 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers.
Le Viêt Nam, la Chine et l’Indonésie étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Viêt Nam a enregistré la plus forte augmentation (104 000) des flux vers le Japon par rapport à l’année précédente.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 270 %, pour atteindre environ 14 000. La majorité des demandeurs étaient originaires du Sri Lanka (3 800), de Türkiye (2 400) et du Pakistan (1 100). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants du Sri Lanka (3 300) et la plus forte diminution les ressortissants du Myanmar (26). Sur les 8 920 décisions prises en 2023, 15 % étaient positives.
L’émigration des citoyens japonais vers les pays de l’OCDE a augmenté de 12 % en 2022, pour atteindre 22 000 personnes. Environ 19 % de ce groupe a émigré vers l’Allemagne, 19 % vers les États-Unis et 8 % vers les Pays-Bas.
Le Japon a adopté en juin 2024 une nouvelle loi qui remplacera par un nouveau programme le Programme de formation technique (Technical Internship Training Programme – TITP). Ce nouveau programme visera à attirer et développer des ressources humaines étrangères dans les secteurs confrontés à des pénuries de main-d’œuvre pour ce qui est des ouvriers qualifiés spécialisés de la première catégorie (SSW‑1), ouvrant potentiellement une voie d’accès à la résidence permanente. Contrairement au TITP, le nouveau programme permet aux travailleurs de changer d’employeur en restant dans la même catégorie d’emploi si certaines conditions sont respectées, et il prend des mesures pour s’opposer à la facturation d’honoraires excessifs par les organismes qui les envoient depuis les pays d’origine. Le programme débutera en 2027.
Le champ d’application du système des ouvriers qualifiés spécialisés (Specific Skilled Worker System – SSWS) mis en place en 2019 a été successivement étendu jusqu’à couvrir au total 16 secteurs en 2024. Seuls restent à inclure le secteur du transport automobile, le ferroviaire, l’exploitation forestière et la filière bois. Si le statut de SSW‑1 permet de travailler pendant une durée limitée (cinq ans), celui de SSW‑2 offre la possibilité de travailler sans limitation du nombre de prolongations du séjour, de parrainer les personnes à charge membres de leur famille, et de demander à terme la résidence permanente. Le nombre de tests pour les SSW‑2 augmente progressivement.
En juillet 2023, le Japon a signé un Protocole de coopération avec le Kirghizistan concernant le SSWS. Le Kirghizistan est le 16e pays à signer un tel protocole de coopération depuis le lancement du programme en 2019.
Le Japon a créé un statut de nomade numérique en 2024. La durée du séjour peut atteindre 6 mois. Les étrangers doivent être salariés ou travailler à leur compte à l’étranger et utiliser les technologies de l’information et des communications dans l’exercice de leur métier. Au nombre des conditions pour en bénéficier figurent celles d’être ressortissant d’un pays dispensé de visa ayant passé un accord fiscal bilatéral avec le Japon ; de disposer d’un revenu annuel d’au moins 10 millions JPY (68 300 USD) ; et d’avoir une assurance maladie privée.
La Loi sur l’accréditation des écoles de langue japonaise est entrée en vigueur en avril 2024 et vise à accroître la qualité de l’enseignement de la langue aux ressortissants étrangers résidant au Japon. Parmi les nouveautés figurent l’instauration d’un nouveau système d’accréditation des écoles de langue japonaise en fonction de la qualité de l’enseignement dispensé, sous la supervision du ministère de l’Éducation, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie (MEXT), ainsi que celle d’un mécanisme de certification des enseignants de japonais au moyen d’un examen et d’une formation pratique. Auparavant, les écoles de langue japonaise n’étaient pas accréditées par le MEXT.
L’Agence des services d’immigration (Immigration Services Agency – ISA) a assoupli les conditions que doivent remplir les étrangers diplômés de certaines écoles professionnelles au Japon pour obtenir le statut de résidents après leurs études. Pour rester au Japon, les diplômés étrangers doivent trouver un emploi en étroite relation avec le domaine de leurs études. L’adéquation des fonctions du poste avec la majeure des diplômés sera évaluée plus « souplement », comme tel est déjà le cas pour les diplômés et les post-diplômés de l’université. Par ailleurs, les étrangers diplômés de certaines écoles professionnelles et de certains établissements d’enseignement postsecondaire du Japon qui possèdent une très bonne connaissance du japonais et qui souhaitent travailler au Japon dans un domaine différent de leur matière principale se verront accorder un visa spécifique pour des « activités désignées ».
Pour plus d’informations : www.mhlw.go.jp/english | www.isa.go.jp/en | www.moj.go.jp