En 2022, la Norvège a accueilli 44 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut), soit 15 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 50 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 13 % de migrants de travail, 26 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 11 % de migrants humanitaires. Environ 4 200 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 7 700 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers. L’Ukraine, la Pologne et la Lituanie étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Ukraine a enregistré la plus forte augmentation et la Pologne la plus forte diminution des flux vers la Norvège par rapport à l’année précédente. En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 10 %, pour atteindre environ 5 100. La majorité des demandeurs étaient originaires de Syrie (1 500), d’Ukraine (1 000) et de Türkiye (500). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants turcs (300) et la plus forte diminution les ressortissants afghans (‑200). Sur les 2 900 décisions prises en 2023, 75 % étaient positives. L’émigration des citoyens norvégiens vers les pays de l’OCDE a diminué de 13 % en 2022, pour atteindre 8 100 personnes. Environ 22 % de ce groupe a émigré vers le Danemark, 21 % vers l’Espagne et 17 % vers la Suède.
Eu égard à la pénurie de main-d’œuvre hautement qualifiée, le gouvernement a maintenu l’augmentation du quota annuel de travailleurs qualifiés en provenance de pays non membres de l’UE ou de l’AELE, porté à 6 000 permis de séjour en 2023.
Depuis le semestre d’automne 2023, les universités et les établissements d’enseignement supérieur facturent des frais de scolarité permettant au minimum de couvrir les coûts pour ce qui est des nouveaux étudiants qui suivent une formation diplômante et sont originaires de pays non membres de l’UE ou de l’AELE. Il s’en est suivi une sensible diminution du nombre de ces étudiants au niveau de la maîtrise (‑59 %).
En mars 2024, il a été mis fin au programme « au pair » afin de lutter contre le dumping social. Dans le cadre de ce programme, un ressortissant d’un pays tiers âgé de 18 à 30 pouvait bénéficier d’un permis de séjour en tant que jeune au pair pendant une durée maximale de deux ans dès lors que le séjour avait pour motif l’échange culturel et que le contrat avec la famille d’accueil respectait certains critères.
En décembre 2023, les exigences en matière d’hébergement des personnes demandant une protection collective temporaire ont été durcies. Les personnes qui demandent une protection collective temporaire en Norvège et qui ont besoin d’un hébergement en centre d’accueil des demandeurs d’asile se voient proposer un hébergement au sein du Centre national des arrivées à Råde, et non dans d’autres centres décentralisés. L’hébergement haut de gamme sera utilisé de manière plus restrictive, pour éviter que l’hébergement ne devienne un facteur d’attraction.
En décembre 2023, le ministère de la Justice a annoncé que les ressortissants étrangers auxquels une protection a été accordée en Norvège peuvent perdre leur permis de séjour s’ils retournent dans le pays dont ils ont fui. Cela vaut également pour les Ukrainiens qui bénéficient d’une protection collective temporaire.
En juin 2023, la Loi sur les locataires a été assortie de règles dérogatoires temporaires, en partie pour faire face au nombre élevé d’arrivées de personnes déplacées en provenance d’Ukraine. Ces règles permettent de louer une maison de vacances en guise de résidence principale pour une durée minimale d’un an, au lieu de trois ans en temps ordinaire. Cette exception s’applique jusqu’en juillet 2024.
Le gouvernement a proposé de nouvelles modifications des règles applicables en matière d’intégration afin de promouvoir l’activité. Le programme d’intégration comportera davantage d’éléments liés à l’emploi, imposera des conditions plus strictes pour y avoir accès, et autorisera les communes à ne pas en faire bénéficier les personnes ayant trouvé un travail. Les Ukrainiens ayant déjà achevé leurs études de deuxième cycle de l’enseignement secondaire se verront offrir au moins 15 heures hebdomadaires d’activités axées sur l’emploi dans le cadre de ce programme. Dans les autres cas, les activités axées sur l’emploi devront compter pour 50 % de la durée du programme.
Depuis juillet 2023, les cours de norvégien destinés aux personnes bénéficiant d’une protection temporaire peuvent être prolongés si le participant a besoin d’atteindre un niveau minimum en norvégien. La durée de cette prolongation dépend du niveau d’études du participant : ceux qui disposent d’un diplôme de deuxième cycle du secondaire ont droit à six mois supplémentaires, tandis que ceux qui en sont dépourvus peuvent bénéficier d’une prolongation de deux ans.
Depuis août 2023, tous les élèves inscrits en deuxième année de l’enseignement primaire avaient accès à un accueil extrascolaire assuré par les communes – dont ils pouvaient bénéficier gratuitement à temps partiel – ce qui était déjà le cas depuis 2022 de tous les élèves en première année du primaire. À compter du mois d’août 2024, le dispositif sera élargi aux élèves de troisième année de l’enseignement primaire.
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