En 2022, le Portugal a accueilli 121 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit 29 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 25 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 44 % de migrants de travail, 25 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 0.6 % de migrants humanitaires. Environ 9 700 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur. Par ailleurs, 57 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2022, soit une augmentation de 57 % par rapport à 2021. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée.
Le Brésil, l’Inde et l’Italie étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Brésil a enregistré la plus forte augmentation (8 900) et la France la plus forte diminution (‑63) des flux vers le Portugal par rapport à l’année précédente.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 31 %, pour atteindre environ 2 600. La majorité des demandeurs étaient originaires de Gambie (300), d’Afghanistan (300) et de Colombie (300). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants colombiens (200) et la plus forte diminution les ressortissants indiens (‑100). Sur les 440 décisions prises en 2023, 71 % étaient positives.
L’émigration des citoyens portugais vers les pays de l’OCDE a augmenté de 15 % en 2022, pour atteindre 59 000 personnes. Environ 19 % de ce groupe a émigré vers l’Espagne, 17 % vers la France et 16 % vers la Suisse.
En 2023, une nouvelle Agence pour l’intégration, les migrations et l’asile (AIMA) a été créée. L’Agence, qui a pour mission de mettre en place des politiques publiques sur les migrations et l’asile tout en veillant à la protection des droits humains, remplace le Haut‑Commissariat pour les migrations (ACM) et le Service de l’immigration et des frontières (SEF), dont les fonctions policières ont été réattribuées à d’autres forces et services de sécurité.
Après la création de la nouvelle Agence, les mesures visant à dématérialiser davantage les procédures se sont multipliées. Depuis cette année, les demandes de titre de séjour au titre du regroupement familial pour les familles ayant des enfants d’âge scolaire peuvent être déposées en ligne via le portail de l’AIMA. D’autres demandes pourront également être effectuées en ligne par la suite.
Les modifications apportées aux règles régissant l’obtention d’un permis de séjour pour investisseur (visa doré) sont entrées en vigueur en octobre 2023. Elles abrogent la possibilité d’obtenir un titre de séjour par l’acquisition d’un bien immobilier d’une valeur égale ou supérieure à 500 000 EUR (ou à 350 000 EUR si la construction du bien date de 30 ans ou plus ou s’il se situe dans une zone de réhabilitation urbaine), ou par transfert de capitaux d’un montant de 1.5 million EUR sur un compte bancaire au Portugal. Les autres voies d’accès au droit de séjour par l’investissement, comme les investissements créant au moins dix emplois ou les investissements dans les activités de recherche, restent inchangées. Dans le cadre de ce dispositif à destination des investisseurs, le nouveau Plan d’action pour l’immigration prévoit d’accorder des titres de séjour pour investissement social : investissement dans les équipements et infrastructures d’accueil, dans les projets d’intégration et dans le soutien apporté aux immigrants vulnérables.
Après la mise en œuvre de l’accord de mobilité de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) signé en 2021, les citoyens de la CPLP peuvent désormais obtenir l’autorisation de séjourner au Portugal pour une durée initiale maximale d’un an, renouvelable pour des périodes de deux ans. En 2023, la procédure de demande a été simplifiée. Les citoyens de la CPLP peuvent désormais déposer leur demande en ligne, sur un site web dédié, et les permis de séjour sont délivrés sous 72 heures . Ce titre de séjour est également accessible aux quelque 150 000 ressortissants de pays de la CPLP vivant au Portugal et qui détiennent un visa ou qui ont entamé des démarches en vue d’obtenir un autre titre de séjour, mais dont la demande est actuellement en attente en raison des retards de traitement. Ce titre ne permet pas de se déplacer librement dans l’espace Schengen, mais les pouvoirs publics prévoient de remédier à ce problème.
L’AIMA a présenté un Plan stratégique pour l’apprentissage du portugais langue étrangère pour la période 2024‑27. Ce plan se décline en 5 axes stratégiques, 39 mesures et 68 activités, et comprend la mise en œuvre de deux plans opérationnels de deux ans. Il est le résultat de consultations publiques et de contributions de la part d’entités publiques et privées.
Le nouveau gouvernement formé en avril a lancé un Plan d’action pour l’immigration approuvé par le Conseil des ministres en juin. Ce plan comprend 41 mesures dans quatre principaux domaines : réglementation de l’immigration, attraction des talents étrangers, intégration et réorganisation institutionnelle. L’une des mesures principales a trait à l’abolition du système de « manifestation d’intérêt » par lequel les ressortissants de pays tiers pouvaient demander un titre de séjour pour occuper un emploi ou travailler comme indépendant au Portugal. Une autre mesure vise à traiter les quelque 400 000 demandes d’octroi et de renouvellement de titre de séjour actuellement en souffrance. En attendant, les titres de séjour censés expirer en 2023 sont considérés comme valides jusqu’au 30 juin 2025.
Pour plus d’informations : www.aima.gov.pt