En 2022, le Royaume‑Uni a accueilli 488 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit 32 % de plus qu’en 2021. Ce chiffre comprend 39 % de travailleurs migrants, 48 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 5 % de migrants humanitaires. Environ 476 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 100 000 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE). Par ailleurs, 111 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2022, soit une augmentation de 190 % par rapport à 2021. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée.
L’Inde, la Chine et le Nigeria étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Inde a enregistré la plus forte augmentation (49 000) et la Chine la plus forte diminution (‑21 000) des flux vers le Royaume‑Uni par rapport à l’année précédente.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 5.6 %, pour atteindre environ 84 000. La majorité des demandeurs étaient originaires d’Afghanistan (9 300), d’Iran (7 400) et du Pakistan (5 300). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants pakistanais (2 700) et la plus forte diminution les ressortissants albanais (‑12 000). Sur les 125 000 décisions prises en 2023, 52 % étaient positives.
L’émigration des citoyens britanniques vers les pays de l’OCDE a diminué de ‑7 % en 2022, pour atteindre 89 000 personnes. Environ 21 % de ce groupe a émigré vers l’Espagne, 13 % vers l’Australie et 12 % vers les États-Unis.
En 2023 et en 2024 (jusqu’aux élections générales de juillet 2024), le gouvernement britannique a continué de se pencher sur les changements politiques à opérer pour mettre en place un système de gestion des frontières sécurisé et efficace, privilégiant la sécurité et la prospérité nationales. Les principales mesures législatives prises visent à réduire le solde migratoire, qui atteint des sommets, et à arrêter l’immigration illégale, notamment les arrivées de migrants qui traversent la Manche à bord de petites embarcations pour se rendre au Royaume‑Uni. Pour 2023, le solde migratoire du Royaume‑Uni est estimé à 685 000 et le nombre d’arrivées de migrants illégaux enregistrées s’élève à 36 700 (en baisse de 33 % par rapport à 2022), dont 29 400 arrivées à bord de petites embarcations (en baisse de 36 % par rapport à 2022).
Entre fin 2023 et début 2024, le gouvernement britannique a opéré cinq principaux changements afin de réduire le solde migratoire : i) restriction de la possibilité de faire venir les personnes à charge (conjoints et enfants) pour la plupart des étudiants en mobilité internationale, ii) suppression de la possibilité pour les travailleurs médico-sociaux de se rendre au Royaume‑Uni accompagnés de personnes à charge au titre de leur visa, iii) augmentation du salaire minimum de référence de 26 200 GBP à 38 700 GBP pour le parrainage d’un visa de travailleur qualifié, iv) restrictions concernant la liste des emplois pour lesquels le parrainage d’un étranger est possible, pour l’obtention d’un visa de travailleur qualifié, en dessous du seuil de salaire minimum (Immigration Salary List), v) augmentation du revenu minimum généralement nécessaire pour parrainer un visa pour conjoint/partenaire de 18 600 GBP par an à 29 000 GBP (ce seuil passera à 38 700 GBP début 2025).
En 2023, le Parlement britannique a voté la loi sur l’immigration illégale, qui interdit désormais aux personnes arrivées illégalement au Royaume‑Uni de séjourner dans le pays. Ces personnes seront placées en détention et renvoyées rapidement soit dans leur pays d’origine, soit dans un pays tiers sûr. Cette loi vise à décourager les entrées illégales au Royaume‑Uni, notamment les arrivées de migrants qui traversent la Manche à bord de petites embarcations, à accélérer la reconduite à la frontière des personnes non autorisées à séjourner sur le territoire et à restreindre l’utilisation abusive des mesures de protection contre l’esclavage moderne. Elle garantit également la réinstallation au Royaume‑Uni d’un nombre fixe de réfugiés les plus vulnérables chaque année.
Cette loi s’appuie sur le partenariat sur les migrations et le développement économique que le Royaume‑Uni a signé avec le Rwanda en 2022, prévoyant le transfert au Rwanda des personnes arrivées illégalement au Royaume‑Uni pour l’étude de leur demande d’asile conformément au droit et aux processus opérationnels du Rwanda. Après de nombreux problèmes d’ordre juridique, la Cour suprême a conclu que même si le principe de transfert de personnes dans un pays tiers sûr pour l’étude de leur demande d’asile n’allait pas à l’encontre de la Convention relative au statut des réfugiés, les lacunes existantes dans le système d’asile du Rwanda présentaient un réel risque de refoulement pour les personnes transférées. Le gouvernement britannique a par la suite adopté la loi sur la sûreté du Rwanda (asile et immigration) en avril 2024. Cette loi énonce que le Rwanda est considéré comme un pays globalement sûr pour le transfert d’immigrants et l’étude de la demande d’asile de ces derniers. Les premières dispositions en vue du placement en détention des immigrants ont été prises en avril 2024.
Après les élections générales de juillet 2024, des changements politiques sont à prévoir dans un certain nombre de ces domaines.
Pour plus d’informations : www.gov.uk/government/organisations/home-office | www.gov.uk/government/collections/migration-statistics