En 2022, la Tchéquie a accueilli 46 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit une baisse de 29 % par rapport à 2021. Ce chiffre comprend 26 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 49 % de migrants de travail, 23 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 1 % de migrants humanitaires. Environ 7 400 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 1 500 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE). Par ailleurs, 73 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2022, soit une augmentation de 35 % par rapport à 2021. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée.
L’Ukraine, la République slovaque et la Russie étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2022. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Ukraine a enregistré la plus forte augmentation et la République slovaque la plus forte diminution des flux vers la Tchéquie par rapport à l’année précédente.
En 2023, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 15 %, pour atteindre environ 1 100. La majorité des demandeurs étaient originaires de Türkiye (200), d’Ouzbékistan (100) et d’Ukraine (100). La plus forte augmentation depuis 2022 concerne les ressortissants de l’Ouzbékistan (35) et la plus forte diminution les ressortissants de l’Ukraine (‑100). Sur les 1 050 décisions prises en 2023, 32 % étaient positives.
L’émigration des citoyens tchèques vers les pays de l’OCDE a augmenté de 4 % en 2022, pour atteindre 14 000 personnes. Environ 33 % de ce groupe a émigré vers l’Allemagne, 12 % vers l’Autriche et 9 % vers la Suisse.
L’arrivée massive d’Ukrainiens – dont les effectifs ont atteint 440 000 personnes en 2022 – a conduit à l’adoption de plusieurs instruments législatifs, à commencer par « Lex Ukraine » en 2022. Le 13 septembre 2023, la plus récente modification de la législation a été approuvée par le gouvernement, pour permettre aux réfugiés ukrainiens de prolonger la durée de leur protection temporaire en Tchéquie jusqu’à la fin mars 2025. Les personnes vulnérables bénéficiant d’une protection temporaire peuvent sous certaines conditions demeurer dans les installations d’hébergement collectif gratuit au-delà de la durée habituelle de 150 jours. À compter de septembre 2024, tous les Ukrainiens déplacés pourront séjourner pendant une durée maximale de 90 jours dans les installations d’hébergement collectif.
La Tchéquie gère l’immigration de travail au moyen de quotas de délivrance de visas de long séjour dans les différents consulats pour les catégories définies dans les programmes d’immigration économique. En décembre 2023, le gouvernement a augmenté ces quotas pour les porter de 50 000 en 2023 à 70 000 pour 2024. Les quotas de délivrance de cartes de salarié ont été relevés pour certains pays (passant de 1 000 à 3 170 par an pour la Mongolie et de 2 300 en 2022 à 5 300 puis à 10 300 en mai 2024 pour les Philippines). La Macédoine du Nord, l’Arménie et la Géorgie peuvent à présent également bénéficier de tous les programmes. L’année 2024 a par ailleurs été marquée par une reprise de l’immigration économique en provenance d’Ukraine et par un élargissement des conditions d’admission. Les ressortissants ukrainiens peuvent participer au Programme pour le personnel clé et scientifique et au Programme pour les salariés hautement qualifiés (1 000 pour 2024) non seulement s’ils sont résidents en Ukraine et autorisés à voyager par la réglementation ukrainienne, mais aussi s’ils bénéficient d’une protection temporaire ou internationale dans un autre État membre de l’UE ou s’ils sont résidents de longue durée ou permanent dans un autre pays. Les ressortissants ukrainiens peuvent également bénéficier du Programme pour les travailleurs qualifiés (12 100 pour 2024) s’ils résident hors d’Ukraine depuis moins de deux ans.
Les critères spécifiques applicables aux immigrés créateurs de start-ups ont été modifiés afin de simplifier la documentation requise : le plan d’activité de l’entreprise peut être remplacé par une présentation du projet (pitch deck) ou par d’autres documents, et la liste des incubateurs et des investisseurs dans les technologies s’est allongée.
Les modifications de la Loi sur l’emploi qui ont été proposées sont en cours d’examen et visent à améliorer les conditions offertes aux immigrés hautement qualifiés, ainsi qu’à mettre en place un régime d’employeur enregistré. La proposition antérieure d’appliquer un système à points pour offrir l’accès à des permis de plus longue durée et au regroupement familial a été écartée au profit d’un traitement prioritaire.
Le visa nomade numérique tchèque a été mis en œuvre en juillet 2023. Il est accessible aux ressortissants de certains pays (Australie, Japon, Canada, Corée, Nouvelle‑Zélande, Royaume‑Uni et États-Unis) ainsi qu’à ceux du Taipei chinois. Il est réservé aux professionnels de l’informatique et des STIM qui gagnent au moins 1.5 fois le salaire annuel brut moyen. Il est destiné aux employés des entreprises d’au moins 50 salariés ou aux travailleurs indépendants possédant trois années d’expérience professionnelle et une licence commerciale (qui les autorise à travailler pour des clients tchèques). Le permis délivré a une validité maximale d’une année, mais son bénéficiaire peut faire venir avec lui sa famille et demander d’autres permis.
Pour plus d’informations : www.mvcr.cz | www.mpsv.cz | www.cizinci.cz