En 2021, l’Allemagne a accueilli 532 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit 6.4 % de plus qu’en 2020. Ce chiffre comprend 58.7 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 10.7 % de migrants de travail, 16.2 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 13.1 % de migrants humanitaires. Environ 19 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 12 000 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE). Par ailleurs, 430 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2021, soit une augmentation de 5 % par rapport à 2020. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée.
La Roumanie, la Pologne et la Bulgarie étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2021. Parmi les 15 premiers pays d’origine, la Syrie a enregistré la plus forte augmentation (+28 000) et la Pologne la plus forte diminution (‑7 400) des flux vers l’Allemagne par rapport à l’année précédente.
En 2022, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 47 %, pour atteindre environ 218 000. La majorité des demandeurs étaient originaires de Syrie (71 000), d’Afghanistan (36 000) et de Türkiye (24 000). La plus forte augmentation depuis 2021 concerne les ressortissants turcs (+17 000) et la plus forte diminution les ressortissants iraquiens (‑400). Sur les 198 000 décisions prises en 2022, 65 % étaient positives. L’émigration des citoyens allemands vers les pays de l’OCDE a augmenté de 18 % en 2021, pour atteindre 141 000 personnes. Environ 17 % de ce groupe a émigré vers la Pologne, 15 % vers la Suisse et 14 % vers l’Autriche.
En mars 2023, le gouvernement a adopté un projet de loi visant à renforcer l’immigration de travailleurs qualifiés en provenance de pays tiers en modifiant – entre autres – la loi sur le séjour. La procédure de validation parlementaire est arrivée à son terme en juillet 2023. Cette réforme poursuit la modernisation de la loi allemande sur l’immigration, qui reposera sur trois piliers : la main-d’œuvre qualifiée, l’expérience professionnelle, et le potentiel professionnel. Les travailleurs qualifiés seront autorisés à exercer n’importe quelle profession non réglementée. La réforme élargit également les critères d’obtention de la carte bleue européenne, par exemple en abaissant les exigences légales en matière de salaire. Les étrangers dont les qualifications ne sont pas reconnues en Allemagne alors qu’elles le sont dans leur pays d’origine et qui possèdent au moins deux ans d’expérience professionnelle peuvent sous certaines conditions immigrer et occuper des emplois qualifiés. De plus, le projet prévoit la création d’un nouveau permis destiné aux demandeurs d’emploi : la « carte d’opportunité » (Chancenkarte). Ce permis, qui repose sur un système de points (en fonction des qualifications, des compétences linguistiques, de l’expérience professionnelle, des liens avec l’Allemagne et de l’âge), autorise les ressortissants de pays tiers à séjourner et chercher du travail en Allemagne pendant une période pouvant atteindre un an.
Parmi les autres mesures destinées à attirer les talents étrangers figurent les accords de placement conclus par l’Allemagne avec la Jordanie et le Brésil respectivement en mai et juin 2022, en vue du recrutement de travailleurs dans le secteur de la santé, ainsi que de l’élargissement en mars 2023 d’un précédent accord de placement avec le Mexique de telle sorte qu’il s’applique également aux travailleurs de l’hôtellerie et de la restauration. Les travailleurs recrutés dans le cadre de ces accords peuvent amorcer la procédure de reconnaissance de leurs qualifications dès qu’ils trouvent un emploi en Allemagne.
En octobre 2022, l’Allemagne a lancé un programme d’admission des ressortissants afghans en danger. Ce programme permet aux agences agréées de désigner les ressortissants afghans qu’il conviendrait d’admettre en Allemagne du fait qu’ils sont particulièrement menacés en raison de leur engagement en faveur d’un Afghanistan démocratique, ou qu’ils ont subi des violences ou des persécutions.
En décembre 2022, l’Allemagne a mis en œuvre une nouvelle loi qui permet aux immigrés dont le séjour de longue durée est toléré d’obtenir, sous certaines conditions, un titre de séjour de 18 mois (loi sur le « droit de séjour d’opportunité »). Dans l’intervalle, ils peuvent chercher à remplir les exigences légales (concernant par exemple les compétences linguistiques) pour avoir accès à un titre de séjour de longue durée. La loi a par ailleurs modifié les critères d’obtention des titres de séjour pour les jeunes dont la présence dans le pays est tolérée, ainsi que pour ceux qui peuvent démontrer une « intégration durable ». Elle comporte également d’autres éléments importants, dont l’accès direct à des cours d’intégration et de langue professionnelle pour les demandeurs d’asile, une facilitation du regroupement familial pour les travailleurs qualifiés, et une expulsion plus systématique des délinquants étrangers.
Une loi visant à la simplification des procédures d’asile est entrée en vigueur en janvier 2023. Elle prévoit l’abrogation de l’examen régulier des décisions d’asile dans le cadre des procédures de révocation et de retrait, au profit d’un examen ad hoc, ainsi que l’instauration de services de conseil en matière d’asile indépendants des autorités.
En juillet 2022, le Parlement allemand a élu la première Commissaire indépendante à la lutte contre la discrimination, laquelle dirigera l’Agence fédérale de lutte contre la discrimination pour une durée de cinq ans. Ses fonctions l’autorisent à participer à tous les projets en lien avec ses responsabilités, ainsi qu’aux propositions de loi et de politique à mettre en œuvre.
Pour plus d’informations : www.bmas.de | www.bmi.bund.de | www.bamf.de | www.arbeitsagentur.de