En 2022, la Chine a progressivement commencé à lever les restrictions à l’immigration internationale. Cette année‑là, 4.47 millions d’étrangers (hors résidents de la RAS de Hong Kong, de la RAS de Macao, et du Taipei chinois) ont franchi la frontière chinoise (entrées et sorties confondues), un chiffre en baisse par rapport aux 97.68 millions d’entrées et de sorties enregistrées en 2019. La plupart des entrées ont été soumises à des restrictions strictes en 2021 et tout au long de 2022. Le 15 mars 2023, la Chine a recommencé à délivrer toutes les catégories de visas.
En 2022, 477 000 permis de séjour ont été délivrés à des étrangers venus en Chine, dont 216 000 (45 %) à des fins de travail, 115 000 au titre du regroupement familial (24 %), 76 000 pour motifs personnels (16 %), et 70 000 pour études (15 %).
S’agissant des arrivées d’immigrés temporaires en 2022, on en a dénombré 93 200 à des fins de travail, soit 76 % de plus qu’en 2021 ; 38 900 pour études, soit sept fois plus qu’en 2021 ; et 88 900 pour rendre visite à des parents ou à des amis, soit près de trois fois plus qu’en 2021. Pour ces catégories, les principaux pays d’origine étaient le Japon (16 %), la Corée (15 %), les États-Unis (12 %) et le Canada (7 %).
Les inscriptions d’étudiants en mobilité internationale suivaient une tendance à la hausse avant 2020, mais elles ont été interrompues par les fermetures de frontières et les annulations de visas liées à la pandémie. Seulement 93 000 nouvelles inscriptions ont été enregistrées en 2020/21, contre 172 000 en 2019/20. Le nombre total d’inscriptions a accusé un net recul, passant de 333 000 à 256 000, avant de baisser encore en 2022. La Chine a partiellement rouvert ses frontières à la mi‑2022 aux étudiants qui suivent un programme sanctionné par un diplôme, puis plus largement début 2023. Des efforts sont actuellement déployés pour attirer de nouveau les étudiants étrangers dont les visas avaient été annulés pendant la pandémie.
La tendance à l’augmentation du nombre de résidents étrangers observée au cours des années 2010 s’est inversée. Malgré l’absence de données chiffrées concernant les effectifs de résidents étrangers, les fermetures liées à la pandémie ont entraîné un flux d’émigration, et il est devenu difficile pour les entreprises multinationales d’attirer des expatriés pour pourvoir des postes en Chine.
Face à cette perte d’attractivité sur le marché du travail international, la Chine a prorogé la politique fiscale préférentielle dont bénéficient les étrangers – notamment pour ce qui est du traitement des dépenses de loyer et des frais d’éducation des enfants – dont l’expiration était prévue début 2022. Ces avantages seront supprimés fin 2023.
Les réglementations relatives à l’immigration de travail – les permis de travail et les permis de séjour sont dissociés – sont établies au niveau municipal et sont variables d’un endroit à un autre au sein du pays. Certaines régions ont pris des mesures de facilitation pour attirer des talents étrangers relevant de différentes catégories. À titre d’exemple, en mars 2023, Beijing a autorisé le dépôt simultané des demandes de permis de travail et de permis de séjour, au lieu que ce dernier ne puisse être sollicité qu’après l’obtention du premier. Shanghai offre également cette possibilité à travers un guichet unique rouvert en 2022. Les différences de système selon les régions font que l’on ne peut travailler dans une autre ville sans un nouveau permis de travail et de séjour. Cependant, certaines villes ont pris des mesures pour faciliter la mobilité de la main-d’œuvre : depuis avril 2022, Guangzhou délivre des permis de travail aux étrangers titulaires d’un permis de travail dans une autre ville de Chine continentale située dans la région de la Grande Baie.
La possibilité d’obtenir un permis de travail est subordonnée à des critères stricts. En avril 2023, le ministère de la Science et de la Technologie et le ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale ont procédé à titre expérimental à un assouplissement des conditions d’obtention d’un permis de travail. Ce projet pilote d’une durée de deux ans est en cours de mise en œuvre dans un certain nombre de grandes villes (dont Beijing, Shanghai, Chongqing, Hangzhou, Guangzhou et Shenzhen). Parmi les experts étrangers ciblés par ce projet pilote figurent notamment les personnes dont les réalisations sont internationalement reconnues, les cadres dirigeants et les techniciens supérieurs. Chaque ville pilote recense par ailleurs les métiers en tension pour établir les conditions d’obtention des permis. On ne dispose pas de statistiques consolidées sur le nombre de permis de travail délivrés par les différentes villes.
La Chine envoie des travailleurs à l’étranger à travers le détachement international de travailleurs, principalement dans le secteur de la construction. En 2022, elle a détaché 259 000 travailleurs, moitié moins qu’avant la pandémie. Les effectifs de travailleurs chinois détachés à l’étranger s’élevaient à 543 000 en décembre 2022, leur plus faible niveau dans un passé récent.
Pour plus d’informations : www.nia.gov.cn