En 2021, la Suède a accueilli 91 200 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit 14 % de plus qu’en 2020. Ce chiffre comprend 27.7 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 17.8 % de migrants de travail, 42 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 12.5 % de migrants humanitaires. Environ 8 500 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 7 100 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE). Par ailleurs, 58 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2021, soit une baisse de ‑6 % par rapport à 2020. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée.
L’Inde, la Syrie et l’Allemagne étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2021. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Inde a enregistré la plus forte augmentation (+2000) et l’Afghanistan la plus forte diminution (‑400) des flux vers la Suède par rapport à l’année précédente.
En 2022, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 38 %, pour atteindre environ 14 000. La majorité des demandeurs étaient originaires de Syrie (1 800), d’Ukraine (1 800, à l’exclusion des bénéficiaires de la protection temporaire) et d’Afghanistan (800). La plus forte augmentation depuis 2021 concerne les ressortissants ukrainiens (+1 400) et la plus forte diminution les ressortissants syriens (‑400). Sur les 10 000 décisions prises en 2022, 34 % étaient positives.
L’émigration des citoyens suédois vers les pays de l’OCDE a augmenté de 21 % en 2021, pour atteindre 19 000 personnes. Environ 16 % de ce groupe a émigré vers l’Espagne, 11 % vers la Norvège et 10 % vers la Türkiye.
Le nouveau gouvernement, qui est arrivé au pouvoir en octobre 2022, a annoncé un changement d’orientation de la politique migratoire suédoise, notamment le durcissement de la législation sur l’asile et l’immigration, avec pour objectif global de réduire les flux d’entrée en Suède.
En novembre 2022, le nouveau gouvernement a chargé l’Agence suédoise de l’immigration d’établir un plan pour diminuer le quota de réfugiés de 5 000 à 900 admissions par an en 2023.
En mai 2023, le gouvernement a annoncé des mesures visant, d’un côté, à durcir les conditions requises pour les travailleurs immigrés peu qualifiés et, de l’autre, à rendre les conditions plus favorables pour les travailleurs immigrés hautement qualifiés. Une proposition de relever le seuil du salaire minimum pour l’obtention d’une autorisation de travail a été présentée. Le nouveau seuil s’élève à 26 560 SEK, soit 80 % du salaire médian. Cette modification fait suite à la décision prise en novembre 2022 de relever le seuil du salaire minimum pour lutter contre l’exploitation et réduire le nombre de travailleurs immigrés non qualifiés dans le pays. Ces nouvelles dispositions entreront en vigueur en octobre 2023.
En parallèle, l’Agence suédoise des migrations a été chargée d’encourager l’immigration de main-d’œuvre hautement qualifiée. Un nouveau modèle sera notamment mis en place fin 2023 pour le traitement des demandes d’autorisations de travail et la création de centres de recrutement internationaux. Il encouragera les employeurs à embaucher des travailleurs hautement qualifiés en provenance des pays hors UE en leur proposant un meilleur service, notamment un traitement plus rapide pour toutes les catégories de permis de travail. L’objectif est de réduire le délai maximum de traitement d’une demande d’autorisations de travail à 30 jours pour les travailleurs hautement qualifiés. Le nouveau modèle devrait être mis en place fin 2023.
Le gouvernement souhaite durcir les conditions d’accès aux prestations sociales et d’obtention de la nationalité suédoise. Une enquête gouvernementale étudiera de nouvelles règles d’obtention des prestations sociales, selon lesquelles les immigrés récemment arrivés ne pourront pas prétendre immédiatement aux aides et aux allocations sociales. Une autre enquête portera sur les conditions d’obtention de la nationalité. La maîtrise de la langue suédoise et une bonne connaissance de la société suédoise deviendront obligatoires pour acquérir la nationalité suédoise. D’autres exigences seront également durcies. Cette enquête se penchera sur le niveau requis d’autosuffisance économique, sur le durcissement des exigences de moralité et des conditions relatives à la durée de séjour, et sur l’obligation d’une déclaration de loyauté. Elle présentera également des propositions permettant de révoquer la citoyenneté dans certains cas.
Le gouvernement a annoncé vouloir augmenter le nombre de retours et d’initiatives de rapatriement en favorisant une plus grande collaboration entre l’Agence suédoise des migrations, la police nationale et l’administration fiscale suédoise. La capacité des centres de rétention continuera d’augmenter et des alternatives à la détention seront étudiées. Des campagnes d’information seront menées pour mieux faire connaître les mesures existantes d’aide au rapatriement. Une nouvelle législation vise également à faciliter l’expulsion des délinquants étrangers.
Pour plus d’informations : www.regeringen.se | www.migrationsverket.se | www.government.se/government-policy/swedens-new-migration-policy