En 2021, le Mexique a accueilli 68 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut), soit 16 % de plus qu’en 2020. Ce chiffre comprend 15.7 % de migrants de travail, 40.9 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 30.1 % de migrants humanitaires. Environ 4 600 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et 23 000 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers.
Le Honduras, le Venezuela et les États-Unis étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2021. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Honduras a enregistré la plus forte augmentation (+4 400) et le Venezuela la plus forte diminution (‑500) des flux vers le Mexique par rapport à l’année précédente.
En 2022, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 9.7 %, pour atteindre environ 119 000. La majorité des demandeurs étaient originaires du Honduras (31 100), de Cuba (18 100) et d’Haïti (17 200). La plus forte augmentation depuis 2021 concerne les ressortissants de Cuba (+9 800) et la plus forte diminution les ressortissants d’Haïti (‑34 700). Sur les 65 000 décisions prises en 2022, 35 % étaient positives.
L’émigration de citoyens mexicains vers les pays de l’OCDE a augmenté de 12 % en 2021, pour atteindre 128 000 personnes. Environ 83 % de ce groupe a émigré vers les États-Unis, 5 % vers l’Espagne et 4 % vers le Canada.
Tout au long de 2022, le Mexique a connu une augmentation de l’immigration irrégulière à sa frontière méridionale. De surcroît, en raison de l’application du « Titre 42 », le Mexique a continué de reprendre les immigrants expulsés par les autorités des États-Unis. Du fait de l’expansion des flux migratoires irréguliers qui transitent par son territoire, le Mexique a imposé des exigences de visa en janvier 2022 pour les ressortissants vénézuéliens et en août 2022 pour les ressortissants brésiliens. Après la levée du « Titre 42 » en mai 2023, le Mexique a annoncé qu’il continuerait, pour des motifs humanitaires, à accepter l’entrée de 30 000 personnes par mois en provenance du Venezuela, du Nicaragua et de Cuba. La délivrance de visas humanitaires a certes progressé de plus de 47 % en 2022 par rapport à 2021, mais cela n’implique pas nécessairement une diminution des flux migratoires irréguliers. Le Mexique s’attache par ailleurs à atténuer l’ampleur de ces flux à travers des canaux de coopération visant à faciliter l’immigration de travail régulière.
Dans le cadre de la loi sur l’immigration, l’Institut national des migrations (INM) a renforcé les mesures de contrôle à la frontière, qui ont été déclarées inconstitutionnelles par la Cour suprême, au motif qu’elles ne comportaient aucun élément permettant d’individualiser la procédure.
En 2022, près de 120 000 demandes d’asile ont été déposées dans le pays, ce qui a mis à rude épreuve la Commission mexicaine d’aide aux réfugiés. Ses capacités de traitement se sont renforcées au fil des ans avec le soutien du HCR, et son budget annuel s’est accru ces dernières années, mais cela n’a pas été suffisant vu l’augmentation du nombre de demandes.
En mars 2023, un incendie au centre d’hébergement de l’Institut national des migrations (INM) dans la ville septentrionale de Ciudad Juárez a causé la mort de 40 immigrés. Aussitôt après, l’INM a annoncé qu’il travaillerait avec la Commission mexicaine des droits humains pour évaluer les conditions d’accueil au sein des centres de rétention des immigrés.
En avril 2023, la Cour suprême du Mexique a également statué que la Garde nationale du pays peut aider l’INM à garantir la sécurité des immigrés et de leurs centres de rétention. Les groupes de défense des droits humains ont contesté cette décision.
En ce qui concerne l’intégration, le HCR continue à promouvoir et à soutenir l’intégration des réfugiés reconnus à travers leur réinstallation dans des villes offrant de meilleures perspectives d’emploi formel. Dans le cadre de son Programme d’intégration locale, le HCR les aide, en collaboration avec les autorités mexicaines, à accéder à l’emploi, à un hébergement de longue durée, à l’éducation, ainsi qu’aux services de santé. Au cours de la seule année 2022, environ 13 000 réfugiés ont bénéficié d’une aide à la réinstallation et à l’intégration – ce qui représente le nombre annuel le plus élevé enregistré à ce jour.
Le gouvernement mexicain a adopté à l’égard des collectivités locales une stratégie destinée à promouvoir et encourager les initiatives d’intégration des immigrés. Il leur a par ailleurs fourni une assistance technique en collaboration avec des organisations internationales telles que l’OIM, le HCR et la GIZ.
À la frontière septentrionale du Mexique, quelques centres d’intégration des immigrés permettent à cette population de trouver des offres d’emploi et de bénéficier de services de santé de base, de restauration et d’éducation durant leur séjour au Mexique. Cette stratégie est mise en œuvre sous l’égide du ministère du Travail et de la Prévoyance sociale et du ministère du Bien-être.
Pour plus d’informations : www.politicamigratoria.gob.mx | www.comar.gob.mx