En 2021, 20 000 nouveaux immigrés ont obtenu un permis de résidence de plus de 12 mois en Lituanie (à l’exclusion des citoyens de l’UE), soit une baisse de 7.8 % par rapport à 2020. Ce chiffre comprend 77.3 % de travailleurs migrants, 8.6 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante), 7.4 % de personnes venues pour des raisons d’éducation et 6.8 % d’autres migrants. En outre, la Lituanie a accueilli 940 immigrants bénéficiant de la libre circulation. Environ 200 permis de courte durée ont été délivrés à des étudiants internationaux et 200 à des travailleurs migrants temporaires et saisonniers (à l’exclusion de la migration intra-UE). Par ailleurs, 4 400 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2021, soit une baisse de ‑5 % par rapport à 2020. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée.
Le Belarus, l’Ukraine et la Russie étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2021. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Belarus a enregistré la plus forte augmentation (+1 000) et l’Ukraine la plus forte diminution (‑3 000) des flux vers la Lituanie par rapport à l’année précédente.
En 2022, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 77 %, pour atteindre environ 900. La majorité des demandeurs étaient originaires de Bélarus (400), de Russie (100) et d’Iraq (100). La plus forte augmentation depuis 2021 concerne les ressortissants du Belarus (+200) et la plus forte diminution les ressortissants de l’Iraq (‑2 300). Sur les 740 décisions prises en 2022, 41 % étaient positives.
L’émigration des citoyens lituaniens vers les pays de l’OCDE a augmenté de 14 % en 2021, pour atteindre 16 000 personnes. Environ 21 % de ce groupe a émigré vers l’Allemagne, 19 % vers la Norvège et 12 % vers les Pays-Bas.
Le 1er août 2022, plusieurs modifications notables de la loi sur le statut juridique des étrangers sont entrées en vigueur. Elles simplifient les règles d’immigration pour les travailleurs hautement qualifiés, les étudiants et les créateurs de start-up, tout en assouplissant le fardeau administratif imposé aux ressortissants de pays tiers, aux entreprises désireuses d’embaucher des étrangers, ainsi qu’aux agents de la fonction publique. Ces modifications ont consisté à assouplir les exigences auxquelles doivent se conformer les travailleurs hautement qualifiés, à abolir la « liste blanche » des entreprises bénéficiant de procédures de recrutement simplifiées, à alléger les règles d’obtention de la carte bleue européenne, à autoriser les contrats temporaires et les emplois multiples, à supprimer le plafond de 20 heures de travail pour les étudiants en mobilité internationale, et à proroger la validité des titres de séjour accordés aux étudiants de doctorat et aux étrangers travaillant pour des start-up. Elles offrent par ailleurs de plus larges perspectives d’emploi et de travail indépendant aux ressortissants les plus vulnérables de pays tiers, dont les Ukrainiens, aux demandeurs d’asile et aux immigrés en situation irrégulière. À compter du 1er janvier 2023, les ressortissants de pays tiers peuvent également faire la demande d’un titre de séjour temporaire depuis l’étranger en ayant recours à des intermédiaires.
Pour les étrangers qui travaillent dans les métiers en tension (163 professions en 2022) et qui sont admissibles à l’obtention de visas et de titres de séjour selon la procédure simplifiée, le quota a été porté à 35 600.
En novembre 2021, le gouvernement a déclaré l’état d’urgence aux frontières avec le Bélarus et la Russie en raison du risque accru de franchissement irrégulier de la frontière et d’attaques hybrides, et cette mesure a expiré en janvier 2022. En août 2021, le Seimas, le Parlement, a adopté une loi visant à l’installation d’une barrière physique (de 550 km de long et 4 m de hauteur) à la frontière entre la Lituanie et le Bélarus. Sa construction a été achevée en août 2022.
En mars 2022, à la suite de l’activation de la Directive sur la protection temporaire par l’UE, la Lituanie a commencé à accorder une protection temporaire aux personnes fuyant l’Ukraine. Les conditions de mise en œuvre de la protection temporaire sont énoncées dans la loi sur le statut juridique des étrangers. En décembre 2022, le gouvernement a décidé de proroger jusque fin 2023 le soutien apporté aux particuliers qui hébergent des réfugiés ukrainiens.
À la suite du déclenchement de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, l’état d’urgence a été rétabli le 24 février 2022. En vertu de la loi instaurant l’état d’urgence, les décisions relatives aux demandes de visa des ressortissants de la Fédération de Russie et de le Bélarus sont suspendues. Font exception les cas où le ministère des Affaires étrangères joue le rôle d’intermédiaire dans la délivrance des visas. De nouvelles restrictions ont été imposées de manière concertée par l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie en vue de limiter l’entrée de ressortissants russes détenteurs de visas Schengen de courte durée à des fins non essentielles, et elles ont pris effet simultanément dans les trois États baltes le 19 septembre 2022.
Pour plus d’informations : www.migracija.lt | www.stat.gov.lt | www.emn.lt