En 2021, le Portugal a accueilli 94 000 nouveaux immigrés à long terme ou permanents (y compris les changements de statut et la libre circulation), soit 11 de plus qu’en 2020. Ce chiffre comprend 28.3 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 41.2 % de migrants de travail, 24.7 % de membres de la famille (y compris la famille accompagnante) et 0.3 % de migrants humanitaires. Environ 11 000 permis ont été délivrés à des étudiants de troisième cycle de pays tiers. En outre, 58 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2021, soit une augmentation de 99 % par rapport à 2020. Ces travailleurs détachés ont généralement des contrats de courte durée.
Le Brésil, l’Inde et la Belgique étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2021. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Allemagne a enregistré la plus forte augmentation (+1 400) et le Brésil la plus forte diminution (‑2 800) des flux vers le Portugal par rapport à l’année précédente.
En 2022, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 47 %, pour atteindre environ 2000. La majorité des demandeurs étaient originaires d’Afghanistan (300), d’Inde (200) et d’Ukraine (200, à l’exclusion des bénéficiaires d’une protection temporaire). La plus forte augmentation depuis 2021 concerne les ressortissants ukrainiens (+200) et la plus forte diminution les ressortissants afghans (‑300). Sur les 870 décisions prises en 2022, 78 % étaient positives.
L’émigration des citoyens portugais vers les pays de l’OCDE a augmenté de 21 % en 2021, pour atteindre 47 000 personnes. Environ 16 % de ce groupe a émigré vers la France, 16 % vers la Suisse et 14 % vers l’Espagne.
Début avril, le gouvernement portugais a approuvé la création de l’Agence pour l’intégration, les migrations et l’asile (AIMA) et a publié par la suite le décret-loi n°41/2023 du 2 juin portant création de l’Agence et de ses compétences. L’Agence remplacera le Haut-Commissariat pour les migrations (ACM) par la mise en œuvre de politiques publiques sur les migrations et l’asile, et le Service de l’immigration et des frontières (SEF), dont les fonctions policières seront dispersées au sein d’autres forces et services de sécurité.
À l’été 2022, une loi portant modification de la loi portugaise sur l’immigration, connue sous le nom de la loi sur les étrangers (Loi n° 23/2007, 4 juillet), a été publiée. Cette nouvelle loi prévoit la création d’un visa pour la recherche d’emploi et d’un visa pour les nomades numériques. Le nouveau visa pour la recherche d’emploi permet aux étrangers de résider au Portugal pendant une durée de six mois pour chercher un emploi. Si le détenteur de ce visa réussit à trouver un emploi, il peut demander à transformer son visa en une autorisation de travail régulier sans avoir à quitter le pays. Dans le cas contraire, il n’a pas le droit de redemander un autre visa pour la recherche d’emploi pendant une année. Le nouveau visa pour les nomades numériques permet aux salariés et aux travailleurs indépendants étrangers de résider au Portugal pour une durée maximale d’un an. Pour obtenir ce visa, il faut notamment disposer d’un revenu mensuel moyen équivalent à au moins quatre fois le salaire minimum national au cours des trois derniers mois.
Une autre modification importante consiste en la simplification du processus de délivrance des visas pour les ressortissants de la Communauté des pays de langue portugaise dans le cadre d’un accord de mobilité conclu entre le Portugal et ces pays. Selon les nouvelles dispositions, les postes consulaires peuvent accorder des visas après avoir vérifié via le système d’information Schengen l’absence de séjours prolongés sans autorisation. Ils n’ont plus besoin d’obtenir l’approbation préalable du SEF.
Enfin, cette nouvelle loi simplifie certaines procédures. Les étudiants en mobilité internationale obtiennent automatiquement le droit de travailler. La notification automatique de toute demande de visa acceptée aux services de l’emploi, à la sécurité sociale, à l’administration fiscale et au ministère de la Santé permet d’accélérer l’émission des numéros de sécurité sociale, d’identification fiscale et d’inscription au service national de santé.
En janvier 2022, le Portugal a signé un accord bilatéral de recrutement avec le Maroc. Les employeurs situés au Portugal seront tenus de soumettre leurs demandes d’embauche auprès de l’Institut portugais pour l’emploi et la formation professionnelle (IEFP). L’IEFP assurera ensuite la coordination avec l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) du Maroc, qui se chargera du recrutement de ressortissants marocains. Les participants à ce programme pourront changer d’employeur au bout de six mois ou si leur contrat de travail est résilié, et bénéficier du regroupement familial.
Le gouvernement portugais a automatiquement prolongé les titres de séjour déjà expirés ou devant expirer en 2023 jusqu’à la fin de l’année afin de résorber les retards de traitement des demandes.
Pour plus d’informations : www.acm.gov.pt | www.om.acm.gov.pt | www.sef.pt