En 2022, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 19 %, pour atteindre environ 129 000. La majorité des demandeurs étaient originaires du Nicaragua (119 000), du Venezuela (5 600) et de la Colombie (1 500). La plus forte augmentation depuis 2021 concerne les ressortissants du Nicaragua (+17 000) et la plus forte diminution les ressortissants d’Haïti (‑800). Sur les 44 000 décisions prises en 2022, 9 % étaient positives.
L’émigration de citoyens costariciens vers les pays de l’OCDE a augmenté de 25 % en 2021, pour atteindre 3 400 personnes. Environ 58 % de ce groupe a émigré vers les États-Unis, 9 % vers le Mexique et 8 % vers l’Allemagne.
Bien que le Costa Rica soit depuis longtemps un pays d’immigration en Amérique latine, le nombre de demandes d’asile y est en augmentation depuis fin 2021, émanant principalement de ressortissants nicaraguayens. Fin 2022, le Costa Rica se classait au quatrième rang mondial en termes de demandes individuelles d’asile reçues. Faute de moyens pour répondre à toutes ces demandes, le gouvernement a apporté plusieurs modifications à son régime d’asile au cours de l’année écoulée.
En février 2022, le gouvernement a annoncé de nouvelles obligations de visa pour les ressortissants vénézuéliens, ainsi qu’un nouveau visa de transit pour les ressortissants cubains et nicaraguayens. La Direction générale de l’immigration (Dirección General de Migración y Extranjería – DGME) a expliqué que la nouvelle politique visait à « ordonner et réguler les flux migratoires dès leur point d’origine ».
En novembre 2022, le Président Rodrigo Chaves, entré en fonction en mai de cette même année, a signé deux décrets durcissant les conditions applicables aux demandeurs d’asile. Le gouvernement a justifié ces décrets par une volonté politique de « désengorger le régime d’asile, qui a donné lieu à des abus et qui a des répercussions négatives sur les demandeurs qui méritent réellement une protection internationale et qui doivent attendre des mois, voire des années, pour qu’une décision soit prise sur leur statut de réfugié ».
Le premier de ces décrets, en vigueur depuis novembre 2022, a introduit les modifications suivantes : (i) il limite la possibilité pour les demandeurs d’obtenir un permis de travail pendant que leur demande d’asile est en instance d’approbation. Auparavant, les demandeurs bénéficiaient d’un permis de séjour au bout de deux mois de traitement de leur demande, ce qui leur donnait automatiquement le droit de travailler ; (ii) il impose que la demande du statut de réfugié soit déposée par l’intéressé dans un délai d’un mois à compter de sa date d’entrée au Costa Rica. Par le passé, aucune limite de ce type ne s’appliquait ; (iii) il exige que les demandeurs arrivent directement de leur pays d’origine ou qu’ils expliquent pourquoi ils n’ont pas déposé leur demande de protection dans les pays par lesquels ils ont transité et qui sont jugés sûrs par la DGME ; (iv) il contraint les demandeurs à demeurer au Costa Rica pendant le traitement de leur demande ; (v) il oblige les ressortissants étrangers qui obtiennent le statut de réfugiés à s’inscrire au régime de sécurité sociale du Costa Rica pour obtenir ou renouveler leur permis de séjour.
Le second de ces décrets, en vigueur depuis mars 2023, crée temporairement une « catégorie d’immigration spéciale » pour les ressortissants cubains, nicaraguayens et vénézuéliens. Il donne ainsi aux demandeurs d’asile originaires de ces pays dont la demande est en instance, ou a été rejetée, la possibilité d’obtenir un permis de séjour et de travail temporaire d’une durée de deux ans. Ils doivent en revanche retirer leur demande d’asile et renoncer en tout état de cause au statut de réfugié.
En janvier 2023, la DGME a engagé la transition vers un nouveau document d’identité pour les étrangers (DIMEX) au format numérique. Cette évolution vise à faciliter le passage au numérique et à alléger la charge administrative imposée par la demande sans précédent de cartes DIMEX. En février 2023, la DGME a lancé un programme pilote qui permet aux primo-demandeurs d’asile de faire leur demande par téléphone ou en ligne.
Pour plus d’informations : www.migracion.go.cr